Les revolvers sont des choses qui arrivent
de Véronique Marcotte

critiqué par Libris québécis, le 6 décembre 2011
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Amour filial fusionnel
Intéressée par les troubles mentaux, la romancière aborde les relations entre une mère et sa fille, L’héroïne de 18 ans ne peut concevoir sa vie sans un attachement maternel, lequel s’avère si maladif qu’elle commet l’irréparable. Elle tue sa mère.

L’histoire repose sur un fait divers rapporté par les médias. C’est l’élément déclencheur dont s’est servie l’auteure pour pénétrer l’imaginaire d’une jeune femme névrosée. Elle évite de transformer son roman en propos doctrinal sur les maladies mentales en laissant la parole à son héroïne, qui, dans le huis clos de son internement, s’applique à démêler l’écheveau de sa vie. Pourquoi ce matricide?

Cette âme affligée semble, selon les minces indices dont on dispose, se refuser le droit au saphisme. Si l’on se fie au passage charnel entre elle et la détenue qui partage sa cellule, la question se pose à savoir si la mort de la mère n’est pas reliée à un mécanisme de censure qui interdirait un amour inconvenant entre une fille et sa génitrice. Quand l’amour devient impossible ou inacceptable, la mort devient la porte du salut pour un esprit aliéné.

Le dénouement de son intrigue ne dissipe en rien la nébulosité de la réelle identité d’Arrielle. Ce roman pèche par manque de complétude en endiguant les mots qui expliqueraient comment les revolvers en sont venus à faire partie de la vie de l’héroïne. Il reste que c’est fort intéressant et fort révélateur de la violence dans nos sociétés dites civilisées.