Le nom de son père
de Stéphane Guibourgé

critiqué par Elya, le 28 novembre 2011
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Comme beaucoup d'autres
On pourra toujours trouver des qualités à un livre de cette sorte, issu de la rentrée littéraire 2011, et mis en avant selon des critères souvent très subjectifs et totalement inconnus dans certaines bibliothèques et librairies. Coup de chance ? Coup de notoriété, de style bien vu ? Il me semble en effet que de plus en plus d’écrivains adoptent un ton semblable à celui de Stéphane Guibourgé ; des phrases hachées, des mots qui s’interposent, de la froideur, une prise du recul du narrateur mais qui n’échappe pas pourtant dans les thèmes qu’il aborde aux lieux communs : l’amour d’une étrange nature, l’éternel mal-être et insatisfaction de l’homme, la quête d’un père, cet inconnu.

« Me voici à la frontière, sur le fil du rasoir. Qu’est ce qui nous corrompt ? Le temps ? Pas seulement. Cette amertume qui défait nos traits, les soumet peu à peu. Nos actions minables, ce que nous avons bafoué, année après année. Ce ne sont pas les seins qui tombent, les visages qui s’affaissent : nous avons manqué de tenue. »

Il est ainsi facile de susciter une empathie chez un bon nombre de lecteurs en exprimant avec distance des émotions fortes telles que celles générées par l’abandon, la discrimination, la violence envers des enfants, mais aussi le plaisir sexuel. Il ne faut pas oublier aussi d’ajouter un peu d’exotisme dans tout cela : ici, ce sera les voyages à travers le monde, mais attention, dans des régions « originales », loin des aires touristiques : la Bolivie, le Moyen Atlas, le centre de la France... Sans oublier qu’un des personnages principaux que met en scène l’écrivain est un montagnard, un grimpeur solitaire, taciturne, apathique…bien loin de tout cliché ?

Un bon roman, c’est selon moi celui qui fait que lorsqu’on l’a terminé, on ne remarque pas tous ces menus détails.