Jusqu'à l'Yser
de Max Deauville

critiqué par Radetsky, le 25 août 2014
( - 81 ans)


La note:  étoiles
Hippocrate contre tous
Le docteur Maurice Duwez, qui adopta pour nom de plume Max Deauville, enrôlé en tant que volontaire, assuma son rôle de médecin dans la sixième division de l'armée belge entre août 1914 et son évacuation pour malaria et pathologie cardiaque en février 1916.
Dans cette armée accrochée au restant de son territoire national que les Allemands ne purent jamais occuper, il a exercé tantôt dans les ambulances volantes de la guerre de mouvement (août 1914), puis le plus souvent au plus près des tranchées de première ligne dans lesquelles il intervenait directement au besoin ; sa vision n'a donc rien d'un regard "d'état-major". Il sait parfaitement de quoi est faite la vie des combattants, y compris au plus fort de la bataille.
Scrupuleux en tout, il n'a cessé dans ses récits de s'attacher aux hommes autant qu'au théâtre de la guerre, aux souffrances des soldats autant et plus qu'aux multiples nuances d'une réalité dont il fut le peintre fidèle en toute circonstance et dans tous les détails.
Nulle emphase, nulle tentative de bourrage de crâne, Maurice Duwez fut en tout point humain et le resta, envers et contre tout.

Ces généralités masquent, comme toujours lorsqu'on a affaire à un témoin de premier ordre, la difficulté sinon l'impossibilité de transmettre une expérience et donc un jugement sur un sujet pareil. Qu'il me suffise de dire que ce document a l'étoffe des meilleurs parmi les journaux et souvenirs de la guerre de 14-18.