Hongrie-Hollywood Express
de Éric Plamondon

critiqué par Libris québécis, le 17 novembre 2011
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Johnny Weissmüller
L’auteur suit l’ascension et la descente aux enfers de Péter János Weissmüller. Ses parents fuient la Hongrie meurtrie par la Première Guerre mondiale pour s’établir à Chicago. C’est dans cette ville que Péter János, mieux connu sous le prénom de Johnny, s’est signalé comme nageur. Ses succès olympiques l’ont conduit à Hollywood, où le cri dans le rôle de Tarzan a créé sa célébrité.

Le signe de la primeur caractérise sa carrière glorieuse. Le premier à nager le 100 mètres en une minute, le premier à jouer l’homme-singe au cinéma parlant. Le numéro 1 contient tous les autres, comme le blanc pour les couleurs. Ironie du sort, un Hongrois est consacré l’icône la plus significative de l’aspiration états-unienne : the best of the world. Le premier à marcher sur la lune, le premier à faire exploser la bombe atomique… Tout ce qui brille n’est pas or. La rouille menace vite le veau d’or. Les déboires personnels entachent la gloire d’un homme simple qui a succombé aux pompes hollywoodiennes.

L’auteur a jumelé la biographie succincte du narrateur, son alter ego, qui, à 40 ans, se sent vide comme le héros. C’est à peu près l’âge du début de la fin pour Weissmuller. Les deux connaissent en fait les mêmes tribulations, auxquelles ils ont contribué bien innocemment. « Le paradis perdu s’incarne dans l’homme. » Où se trouve donc le bonheur ? La fameuse question !

La forme utilise le matériel anecdotique fourni par le WEB. Au lieu d’inciter à la réflexion, la lecture du roman devient un exercice qui satisfait plutôt la curiosité, même si des considérations sociales ou psychologisantes l’englobent pour en atténuer la superficialité. C’est en plein le genre pour ne pas trop déstabiliser les intoxiqués de l’Internet.