La Main d'Iman
de Ryad Assani-Razaki

critiqué par Libris québécis, le 12 novembre 2011
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Jeunes Adultes africains
Ryad Assani-Razaki est un Québécois d’origine béninoise. Son roman, polyphonique, donne la parole à trois jeunes Africains, dont l’enfance fut plus qu’éprouvante. Alissa et Toumani furent vendus par leurs parents pour servir des maîtres, qui les traitent comme des esclaves. Tant qu’à Iman, il est né d’un Blanc vite disparu après avoir profité d’une femme noire, qui a délaissé son enfant pour survivre. Élevé par une grand’mère musulmane, troublée par la mort de son mari lors de son pèlerinage à La Mecque, il se cherche une voie qui l’exilerait du continent.

Rester ou partir ? C’est le dilemme auquel est confronté ce trio infernal. Partir pour fuir le bidonville de la ville qu’ils habitent. Les conditions de vie stigmatisent particulièrement Iman. Au péril de sa vie, il envisage de fuir grâce à un passeur, d’autant plus qu’il ne se sent pas de racines qui le retiennent au pays. Son désir n’est pas partagé par Alissa et Toumani, dont l’amitié les pousse à mettre au point des stratagèmes pour l’empêcher de partir. Une amitié qui occupe une place prépondérante dans le roman. Chacun s’examine pour adopter la conduite qui gagnerait le cœur d’Iman.

L’auteur décrit le chemin qui conduit à l’exil. Son roman, dense, parcourt ad nauseam les dédales du cœur. La toile, qui soutient les interrogations existentielles des personnages, aurait dû s’imprégner de couleurs plus contrastantes pour découper les enjeux sociaux et religieux qui provoquent la fuite.