L'architecte du désastre
de Xavier Hanotte

critiqué par Patman, le 9 novembre 2011
(Paris - 61 ans)


La note:  étoiles
Architecture & Morality (OMD)
L’architecte du désastre n’avait pas été critiqué sur CL !!!! Il me faut de ce pas réparer cet oubli !
Deux romans courts et plusieurs nouvelles pour beaucoup parues auparavant dans des revues. Cet ouvrage se divise en 3 parties distinctes : « les temps enfuis » est constitué de 2 nouvelles dont l’action se déroule durant la Première Guerre Mondiale (une source d’inspiration intarissable chez l’auteur) et du roman court « L’Architecte du désastre ».
« L’architecte du désastre », raconte l’histoire d’un officier allemand, Eberhard Metzger, blessé pendant la campagne de mai 1940 en Belgique. Architecte de formation, celui-ci est envoyé à Steenstraete, en Flandre et chargé de juger de la qualité artistique d’un monument dédié aux victimes des gaz du conflit précédent, décidant ainsi de son sort (toujours l’obsession de la 1ère guerre mondiale !). L’officier écrit un rapport positif, bien qu’il trouve la statue médiocre, par respect pour les anciens combattants. Malgré cela, le mémorial est dynamité par l’armée allemande. En parallèle, Metzger se remémore un voyage en Angleterre qu’il a fait quelques années plus tôt, il avait rencontré une jeune Écossaise dont il était tombé amoureux, et qui avait dû depuis périr dans le bombardement par l’Allemagne de sa ville de résidence, Coventry.
« Sur la place » se déroule à Mons un peu avant la bataille d’août 1914. « La finale du capitaine Thorpe » raconte un épisode célèbre de la bataille de la Somme… les soldats Anglais chargeant les tranchées allemandes en shootant dans des ballons de football pour se motiver à aller le plus loin possible !
Dans la deuxième partie : « les temps poreux » comprend lui aussi 2 nouvelles et un « roman court ».« Passé le pont », le récit court, nous fait retrouver l’ami Barthélémy Dussert et sa coéquipière Trientje Verhaert les héros de « Manière Noire », « De secrètes injustices » et des « Couteaux de Jenufa ». Une étrange histoire où se mêlent passé et présent (avec encore la guerre de 14 au menu !).
Les 2 nouvelles sont : « Près des fleuves de Babylone », une visite de cimetière militaire anglais en Irak et « À la recherche de Wilfred » dont l’action se situe à Bordeaux sur les traces du poète Wilfred Owen.
La troisième et dernière partie s’intitule « Les temps présents » et se compose de 3 nouvelles (« Le reste est silence », « Sauce chasseur », et « Les justes » ) dont l’héroïne est Donatienne, une sorte de double au féminin de Bart Dussert. J’espère d’ailleurs que ce personnage attachant reviendra bientôt sous une forme plus longue, tant j’ai apprécié sa fraîcheur. Affaire à suivre donc…

Une fois de plus Xavier Hanotte nous régale. Un recueil que je conseille à tous. Un auteur à découvrir impérativement pour ceux qui ne le connaissent pas encore.