Les femmes ou les silences de l'histoire
de Michelle Perrot

critiqué par Veneziano, le 6 novembre 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Trois fois rien sur les femmes, ou comment réparer l'erreur
Les femmes n'étaient pas autorisées à s'exprimer en public, aussi l'histoire s'est désintéressée d'elles. Cloîtrées dans la domesticité, la circonscription de leur rôle social explique le peu de traces qu'il reste d'elles, au fil des siècles. Cette historienne recherche donc des traces éparses, pour tenter d'en tirer des généralités.
Elle commence par la lecture et l'analyse de journaux intimes anciens, retrouvés dans des brocantes. Puis, elle s'intéresse aux femmes au travail, sur les conditions d'ouvrières, leur relation aux machines, pour voir quelles deviennent leurs fonctions sociales, leurs sorties, leurs difficiles conquêtes de l'espace public, par l'accès à la citoyenneté. Enfin, elle étudie quelques grandes figures de revendicatrices et pionnières.

Ce livre est étonnant, il ne s'agit pas d'une historiographie chronologique. L'auteure, éminente universitaire émérite, débute par une phase empirique, par la preuve par l'exemple : on sait ainsi quel a pu être le quotidien des filles de Karl Marx. Elle y revient, presque à la toute fin de l'ouvrage, par des portrait. Ces grandes illustrations viennent étayer des thèmes généraux sur la condition féminine au fil des temps.
L'ensemble, bien qu’éclectique, est intéressant, et ne manque pas de livrer de nombreuses découvertes sur un sujet méconnu.