La Belgique : Le roman d'un pays
de Patrick Roegiers

critiqué par VLEROY, le 6 novembre 2011
( - 45 ans)


La note:  étoiles
Un aperçu des 175 ans de la Belgique
A l'occasion du 175ème anniversaire de l'indépendance de la Belgique en 2005, l'auteur Patrick Roegiers a écrit un livre de 150 pages richement illustré sur l'histoire de notre pays. Il s'adresse au grand public ; les passionnés d'histoire n'apprendront rien et seront déçus. Son récit est divisé en cinq parties : les débuts (la révolution de 1830, le choix d'un roi, la création du chemin de fer,...) ; le règne de Léopold II avec la colonisation du Congo et la transformation de Bruxelles ; le règne d'Albert Ier et la première guerre mondiale ; l'âge d'or de la Belgique (les grands travaux autoroutiers, l'Exposition Universelle de 1958, le rayonnement international grâce à Tintin, Brel, Simenon, Merckx, Magritte,...) ; la fédéralisation du pays et les incertitudes sur son avenir. Par rapport aux autres ouvrages de ce type, Patrick Roegiers prend le temps de s'attarder sur la vie culturelle de la Belgique et sur sa façon de vivre.

Laissons maintenant la parole à l'auteur...

Sur la Belgique : "Vaste comme un mouchoir de poche, longtemps champ de bataille de l'Europe et souvent menacée d'annexion, la Belgique, née en 1830, est une terre de légendes autant qu'un prospère royaume grâce à la colonisation du Congo. Elle est le berceau de peintres fameux (tels Bruegel, Van Eyck ou Rubens) et la terre d'asile d'étrangers illustres comme Hugo ou Baudelaire, alors que s'expatrient ses plus grands créateurs, de Maeterlinck à Verhaeren, Michaux, Simenon, Brel ou Alechinsky. Cette nation, animée par la folie des grandeurs autant que par la hantise de sa propre disparition, est minée dès son origine par le conflit grandissant de deux cultures contraires, et pourtant complémentaires, celle des Flamands et celles des Francophones. La Belgique, qui a frôlé plus d'une fois le chaos, est à présent un Etat fédéral".

Sur le Belge : "Jovial, bon enfant et bonne fourchette, le Belge a le goût des kermesses et agapes publiques. Il est fidèle à ses traditions mais jaloux de sa liberté. Souffre d'un complexe d'infériorité dû à l'exiguïté du territoire et au climat pluvieux. Mais il est ravi de son accent. Il le distingue du français qui reste une langue adoptive. Joyeux drille, égrillard, roublard et débrouillard, le Belge a la peau dure. C'est un dur à cuire qui a une brique dans le ventre (65% des Belges sont propriétaires de leur logement). Ses défauts sont le déni de l'Histoire, la mauvaise foi, l'absence de mémoire, plus ou moins volontaire, et le repli sur soi. La déglingue générale de ses institutions accroît son identité flottante. Le Belge est perçu à l'étranger comme hospitalier, honnête, franc, amusant et gai. Les bonnes blagues, la joie de vivre, la bonhomie, la maladresse caractérisent l'occupant de cette contrée que l'affaire Dutroux a changée en royaume de la pédophilie. Et fait oublier que de tous les peuples de l'Union Européenne les Belges sont parmi les plus riches. Frondeur et irrévérencieux, prompt à rire de soi, le Belge est un conformiste original et inclassable qu'incarnent Jean Claude Van Damme, belgicain type, Toots Thielemans, meilleur harmoniciste du monde, Noël Godin, entarteur gloupomane, et le décapant magazine de télévision Strip-Tease".

Sur notre gastronomie : "Grâce aux asperges à la flamande, au waterzooï, aux carbonnades, pistolets, péket, fricadelles, tête pressée, américain, pralines, spéculoos, craquelin, cassonade, anguilles au vert, choux de Bruxelles, chicons, jets de houblon, jambon fumé d'Ardenne, fromage de Herve, sirop de Liège, croquettes ou tomates aux crevettes, couques de Dinant (gare aux dents!), la Belgique, pays de la boustifaille, est encensée pour ses mets aux noms enchanteurs, que sont les ramonaches, le kip-kap, le cuberdon, la babelutte, le stoemp et la tarte al'djote de Nivelles".