Son corps extrême
de Régine Detambel

critiqué par Elya, le 27 octobre 2011
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Du style certes
Les écrivains exercent parfois sur nous le même effet que certains souvenirs ; on revient vers eux, plein d'impatience, de désir et d'oubli, par hasard ou par envie. Et finalement, au détour d'une page ou d'une pensée, nous voilà dépité, presque trahi. L'image qu'on avait gardée avait été enjolivée par le temps, les souvenirs et les lectures accumulées. Les mots s’enchaînent, nos impressions passées resurgissent, et il ne reste plus dans notre esprit ou entre nos mains qu'un pâle reflet de nos déceptions passées. Alors on se fait la promesse d'oublier, de ne plus y revenir... jusqu'à la fois d'après.
Régine Détambel fait malheureusement partie de ces écrivains qui ont le petit truc en plus mais qui ne me correspond pas assez. Son style d'écriture, je le trouve toujours parfait, d'une sensibilité et d'une exactitude extrême. Ses descriptions du quotidien, souvent glaciales, sans retenues, parfois métaphoriques sont tout aussi plaisantes. Mais ceci résume son oeuvre.
C'est toujours la même histoire : un ou deux personnages paumé, seul, déprimé, entre la vie et la mort, dont les descriptions ne suscitent que peu d'empathie. Et pourtant, ses caractéristiques pourraient donner naissance à une histoire intéressante, comme ici où le personnage central est Alice, une femme devenue handicapée motrice suite à un grave accident de la route.

Malheureusement, Régine Detambel ne construit pas d'histoire, revient sans cesse dans le passé des divers personnages rencontrés, ou s'attarde sur des scènes du quotidien sans grand intérêt pour l'intrigue, dont elle ne reparlera jamais par la suite (par exemple, toute la première partie où elle décrit en détail les hommes de chantiers qui ont assisté à l'accident d'Alice).

Quel dommage!