Histoire de la presse en France
de Dominique Lormier

critiqué par Shelton, le 24 octobre 2011
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
De la bonne vulgarisation
Fallait-il attendre un certain déclin de la presse pour vulgariser son histoire auprès du grand public ? Non, mais au moment où certains voudraient nous faire croire que la révolution numérique est exceptionnelle dans l’histoire des médias, il semble assez utile, voir salutaire, de montrer que les médias ont déjà connu de grandes évolutions : la formation du langage, l’écriture, l’imprimerie, la photographie et maintenant le numérique, sans oublier toutes les technologies qui ont permis des tirages de plus en plus nombreux et rapides… Oui, l’humanité n’est pas passée instantanément de la grotte paléolithique à l’Internet de la seconde ou troisième génération !

Si la première trace de presse écrite pourrait remonter à la ville de Thèbes, 3000 ans avant notre ère, et encore il s’agissait plus d’une sorte d’affiche de mise à prix pour un esclave en fuite, il faut attendre la Gazette de Théophraste Renaudot pour parler de la création de la presse au sens moderne du mot. C’est ce fait qui sert Dominique Lormier pour donner le départ de son histoire de la presse, nous sommes en 1631.

L’ouvrage de cet historien des médias est très simple, concret, illustré abondamment et il est centré sur la presse écrite qui a, peut-être, connu son âge d’or à la fin du dix-neuvième siècle. Il n’est donc pas étonnant de le voir passer par l’Affaire Dreyfus, la Première guerre mondiale, le grand reportage de l’Entre deux guerres, par les problématiques de la presse pendant l’Occupation de la France par les nazis et, enfin, des éléments très concrets sur l’Equipe, Paris-Match et les nouveaux titres de la presse quotidienne dite gratuite…

Cette presse gratuite pose d’ailleurs de très nombreux problèmes et son modèle économique n’est pas encore en place même si on a bien constaté les grands développements de Métro, Direct Matin, 20 minutes et leurs adaptations aux grandes métropoles comme Lyon, Marseille ou Lille…

La galerie finale de quelques grands noms de la presse du vingtième siècle, malgré son aspect succinct, est assez pertinente et on y trouve Baylet, Daniel, Blondin, Kessel… mais il faudra aller relire toutes ces grandes plumes et signatures pour mesurer leurs importances médiatiques et historiques.

Petit livre indispensable et bonne vulgarisation pour se mettre en appétit et s’attaquer aux grandes histoires de la presse ou des médias.