L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie
de Hervé Kempf

critiqué par Montréalaise, le 9 octobre 2011
( - 31 ans)


La note:  étoiles
À LIRE ABSOLUMENT EN 2011!
Le gros titre m'a tout de suite attiré les yeux en librairie. Je sais que je ne pouvais pas toujours m'y fier mais je ne me suis pas empêchée de l'acheter et de le lire et franchement, je n'ai pas du tout été déçue.



Présentation de l'éditeur
"Sommes-nous en dictature? Non. Sommes-nous en démocratie? Non plus. Les puissances d'argent ont acquis une influence démesurée, les grands médias sont contrôlés par les intérêts capitalistes, les lobbies décident des lois en coulisses, les libertés sont jour après jour entamées. Dans tous les pays occidentaux, la démocratie est attaquée par une caste (pensons à Bilderberger!). En réalité, nous sommes entrés dans un régime oligarchique, cette forme politique conçue par les Grecs anciens et qu'ont oubliée les politologues : la domination d'une petite classe de puissants qui discutent entre pairs et imposent ensuite leurs décisions à l'ensemble des citoyens."

"Si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l'oligarchie pour ce qu'elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges de riches au mépris des urgences sociales et écologiques".

"Car la crise écologique et la mondialisation rebattent les cartes de notre culture politique : l'Occident doit apprendre à partager le monde avec les autres habitants de la planète. Il n'y parviendra qu'en sortant du régime oligarchique pour réinventer une démocratie vivante. Si nous échouons à aller vers la Cité mondiale, guidés par le souci de l'équilibre écologique, les oligarques nous entraîneront dans la violence et l'autoritarisme (pensons à la répression agressive du gouvernement Harper sur les jeunes manifestants pacifiques lors du G20 de Toronto en 2010)."

"Au terme de ce récit précisément documenté mais toujours vivant, le lecteur ne verra plus la politique de la même façon".
Esclaves consentant de maîtres cyniques. 9 étoiles

Un livre qui apporte de l'eau à mon moulin, celui du complot.
Kempf ne fait pas partie du réseau Voltaire, ne semble pas être un soutien de Soral et semble connaître son sujet sur le bout des doigts.
Il avait l'inconvénient également d'être journaliste à ce journal de collabos et de menteurs qu'est Le Monde.
Il ne doit pas être si idiot puisqu'il l'a quitté dernièrement, se plaignant d'un manque de liberté journalistique ( 3 milliardaires sont à la tête du Monde ).
Son postulat est qu'une oligarchie s'est octroyée la gouvernance de la planète, qu'elle se réunit pour convenir de la direction à donner à l'humanité sur un plan économique, social et écologique ( Bidedeberg est une réalité).
Cette oligarchie régente ces domaines à son propre profit au détriment évidemment du reste de l'humanité.
Privatisation des entreprises nationales, capitalisme débridé, hédonisme de luxe d'une hyper classe mondialisée qui n'a fait que croître au fil des dernières décennies.
Cynique comme peut l'être un DSK qui joue sur plusieurs tableaux, mettant à profit son expérience et son réseau politique pour faire fortune. Il n'y a pas que lui, Blair Schroder, Sarkozy et tous les autres énarques, polytechniciens, milliardaires et personnages aux influences multiples mais orientées.
Une caste qui se protège, qui s'entraide, qui occupe toutes les couches supérieures des administrations, voir l'hypocrite Obama qui fait campagne avec une équipe proposant des idées de justice et qui vire tout le monde après l'élection pour s'entourer d'anciens de wall street.
Kempf , crime de lèse-journaliste, incrimine sa propre caste qui n'est en général que le toutou de l'oligarchie.
La télé et ses programmes abrutissants les masses, la pub, les jeux vidéos tout contribue à annihiler les énergies citoyennes pour les rendre plus serviles.
Pour Kempf nous ne sommes plus en démocratie mais en oligarchie, mais qui l'ignore !
Kempf évoque trois hypothèses pour l'avenir, ou l'oligarchie écrasera tout, ou elle se scindera avec une partie qui rejoindra les aspirations du peuple ( on peut rêver), ou un soulèvement du peuple pour réinstaller la démocratie ( cours toujours).
Kempf est un journaliste écolo qui pense que l'écologie sera au centre du débat démocratique et que la pression du changement climatique imposera de nouvelles règles ( probable).
Un volet intéressant est celui de la sécurité et de ses dérives installées par l'oligarchie pour se protéger et protéger l'avenir en cas d'émeutes d'une population appauvrie et désespérée qui sera déchaînée ( très envisageable ).
Essai court, incisif, Kempf semble protéger son avenir car jamais il ne cite la caste dont on n'a pas le droit de dire le nom.
Gage encore d'intelligence évitant ainsi à son livre de passer sous les fourches caudines de la censure médiatique.
A lire pour tout ceux qui pensent que l'on prend pour des cons et qui comme moi ne peuvent pas y changer grand chose, sinon en avoir conscience.

Hexagone - - 53 ans - 18 octobre 2013