Chercher le bonheur et crever de rire
de Sibylle Berg

critiqué par CC.RIDER, le 2 octobre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Chercher et... crever
Un vieux couple, Véra et Helge ne se supporte plus et est prêt à se séparer. Ruth, une vieille femme, pensait ne plus avoir de raison de vivre dans sa maison de retraite jusqu'à ce qu'elle rencontre Karl, un vieillard pourvu d'une jambe mécanique et ressemblant vaguement à Philippe Noiret. La journaliste Bettina accumule les déceptions amoureuses et se demande pourquoi personne ne l'aime. Pit est un jeune musicien sans inspiration qui rêve de devenir une rock star sans en avoir l'étoffe. Nora, 17 ans, fille de Nora et Helge, ne s'aime pas. Elle tombe dans l'anorexie, se scarifie, fait une fugue et a des penchants sadomasochistes. Elle rencontrera Tom, 30 ans, un paumé qui a tout plaqué et qui ne sait pas trop s'il l'aime...
Cet étrange roman est assez inracontable. Il repose sur des flashs de vie d'une douzaine de personnages, jeunes ou vieux, tous en quête de l'impossible étoile : l'amour qui dure toujours, le bonheur auquel on n'accède jamais. Ils sont prêts à tout plaquer pour y accéder. Le seul résultat est qu'ils vivent des aventures toutes aussi minables que décevantes. Sybille Berg a un style très personnel qui se rapproche assez de celui de Régis Jauffret mais en plus lourd. Elle ne s'embarrasse guère de détails descriptifs ne s'attachant qu'aux sentiments de ses personnages et distillant une ambiance glauque, désabusée, noire et plutôt désespérante. « De nos jours personne ne croit plus à grand chose », remarque-t-elle. Elle va même jusqu'à proposer d'interdire de parler du grand amour. Se plaçant aux antipodes des bluettes type  « Harlequin », elle peut aller jusqu'à faire preuve d'une cruauté diabolique, n'hésitant pas à faire mourir certaines d'atroce façon. Un texte à déconseiller aux dépressifs...