Dunes sanglantes
de Axelman

critiqué par Kalie, le 1 octobre 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Les fous du volant
Madame de Fovancage, seconde fortune de France, engage Sébastien Korty, détective privé (personnage déjà présent dans le précédent roman Gore de l’auteur : « Aux morsures millénaires »), pour retrouver ses enfants enlevés par une tribu cannibale, suite à un accident d’avion. Toutes les tentatives menées depuis vingt ans, afin de les retrouver, ont échoué. Pour réussir sa mission Korty va participer au célèbre rallye autos-motos-camions « Tropoli-Nairavif » à travers 10000 km et 5 pays africains. Les participants sont des malades assoiffés de sang qui violent et torturent les autochtones mais aussi les autres concurrents. Tout est bon pour grappiller des secondes afin de passer au journal de 20 heures de Christine Okunn-Krent.

Ici, les personnages secondaires ont des noms amusants : Greta Hemssa Kantonlasson, Djamel Di M’Aanch, Elsa Von Leupubisse, James Hapine, les japonais Sytu Vazaryo et Nublypadmonthé-Lao, Pierre Kiroul avec la sud-américaine Namasse Pamuz, une M'aa Minova etc. L’écriture très imagée ne vole pas très haut mais on sourit souvent. Axelman joue avec les mots comme ce Ketchdown (beaucoup moins calorique que le ketchup) ou ce sommet bipartite « Tropoli-Pourouët-Onett » (capitales respectives de l’Alibye et du Zinguan), sans parler de l’oasis Tirlo Opui et du plateau de Ssava Hetlabaggar…

Le style particulier d’Axelman rend la lecture parfois difficile mais il faut reconnaitre son originalité.

Description d’un accident : « Un puzzle de joues et d’ancillaires maxillaires, d’occipitaux occis piteux , de pariétaux pariés tard, de mâchoires échues à hachoirs, de postérieurs en feu d’artifesses, d’omoplates archigondolées, de thorax à l’axe torsadé, d’austères sternums d’hommes, de poignets aux poids niés, de biceps de vignes rougeoyantes, bidoche très moche, fiente très viande, bombarde de mille pièces sanguinolentes le pare-brise de la Porsche. »

Les scènes d’horreurs sont très osées. Par exemple, une concurrente a un pot d’échappement introduit dans son sexe pendant que le tortionnaire démarre la voiture ! Un autre participant a les fils des bougies enfoncés dans les yeux alors que le bourreau lance le moteur à plein régime faisant éclater les yeux du malheureux. On le voit, malgré le délire ambiant, les amateurs de gore sont servis.

On pense tout de suite au Paris-Dakar mais comme dans tous les livres d’Axelman l’histoire est secondaire. Les scènes d’horreur sont trop outrancières et décalées pour vraiment faire peur. C’est surtout l’humour « hénaurme » qui retient l’attention du lecteur.

« Dunes sanglantes » est le troisième et dernier roman d’Axelman paru dans la collection Gore. Personnellement, j'aime bien son style d'écriture malgré ses excès. Je peux comprendre que des lecteurs ne puissent supporter 153 pages non stop de jeux de mots et contrepèteries.