Après le tremblement de terre de Haruki Murakami

Après le tremblement de terre de Haruki Murakami
( Kami no kodomotachi wa mina odoru)

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Saule, le 12 juillet 2002 (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 58 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (3 055ème position).
Visites : 8 544  (depuis Novembre 2007)

Portraits intimistes

Six nouvelles, qui nous présentent des personnages qui se dévoilent légèrement, auxquels on s'attache. En arrière-fond, le terrible tremblement de terre de Kobe en 1995, qui fait la jonction entre ces nouvelles.
Dans la première nouvelle, la femme d'un mari modèle et idéal passe cinq jours devant la télévision, à regarder les images de la catastrophe, pour ensuite décider de quitter son mari et rentrer chez sa mère, ayant pris conscience que son mari était creux et qu'il ne lui apportait rien. Le mari délaissé part en voyage, rencontre une autre femme un peu mystérieuse. Un bon texte, intéressant. Mais ma préférée est "Tout les enfants de Dieu savent danser", dans laquelle Yoshiya, jeune homme orphelin de père, suit un homme en rue parce que celui-ci a un bout de l'oreille manquant, ce qui était le cas pour son père qu'il n'a jamais vu. A la fin de la nouvelle, Yoshiya ne trouve pas son père mais bien une réponse à ce manque, une réponse aux questions qu'il se posait. Il rendra grâce en dansant sous la lune, sur le terrain de baseball désert ou sa filature l'avait amené. "L'âme de Yoshiya se déployait maintenant, immobile, dans une vaste étendue spatio-temporelle sereine et parfaitement dégagée. Peu lui importait désormais que cet homme fût son véritable père, ou Dieu, ou un simple inconnu sans aucun lien entre lui, auquel manquait le lobe de l'oreille droite. Il y avait enfin eu une manifestation, il avait reçu le sacrement. Fallait-il rendre grâces ?" .
Un recueil de nouvelle intéressant, des textes un peu mystérieux, sur lesquels flotte comme une légère brume.

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Les éditions

  • Après le tremblement de terre [Texte imprimé] par Haruki Murakami trad. du japonais par Corinne Atlan
    de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
    10-18 / Domaine étranger
    ISBN : 9782264033796 ; 2,00 € ; 07/02/2002 ; 157 p. ; Poche
  • Après le tremblement de terre [Texte imprimé] Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
    de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
    10-18 / 10-18
    ISBN : 9782264056184 ; EUR 6,60 ; 25/08/2011 ; 157 p. ; Poche
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Les livres liés

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Du Murakami, du bon

8 étoiles

Critique de Kreuvar (, Inscrit le 3 avril 2012, 40 ans) - 2 mai 2012

tout est dit dans la phrase de Saule : "Un recueil de nouvelles intéressant, des textes un peu mystérieux, sur lesquels flotte comme une légère brume".

Les nouvelles ressemblent un peu à des koans zens teintées de mystères, de mélancolie.

C'est agréable à lire excepté la nouvelle intitulée "Crapaudin" qui est à mon sens sans intérêt.

Le Murakami que j'aime

8 étoiles

Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 9 juillet 2011

Le tremblement de terre évoqué, celui de Kobe en 1995, n'est pas au premier plan de ces nouvelles. Mais il en est au coeur, tant cette catastrophe naturelle a marqué chacun des protagonistes de ces différentes histoires. Dans la première par exemple, l'épouse d'un mari modèle le quitte brutalement, après avoir passé quelques jours prostrée devant son téléviseur passant en boucle les images du séisme.

La magie et la poésie de Murakami opèrent une nouvelle fois dans ce livre où l'on retrouve tout l'esprit de Kafka sur le rivage.
De Crapaudin, la grenouille géante qui parle, à Sara la petite fille hantée par le « bonhomme tremblement de terre », les personnages sont tous plus attachants et touchants les uns que les autres. Et j'aurai bien du mal à désigner, parmi ces histoires, laquelle a ma préférence. L'ensemble est totalement homogène, harmonieux. Et la lecture de ce livre aérien et optimiste, contrairement à ce que l'on pouvait imaginer d'après le titre, nous emporte loin. Au plus profond de l'univers de l'auteur, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Rêve d'après

8 étoiles

Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 51 ans) - 2 mars 2011

6 nouvelles avec un point commun, le tremblement de terre de Kobe en 1995. Un fil rouge pour six histoires très murakamiennes où la poésie de l’imaginaire semble l’emporter sur la vérité des sentiments.
Ma préférée, Crapaudin où un obscur se transforme en super héros bien malgré lui, forcé qu’il est par une grenouille géante de l’aider à terrasser un lombric qui vit aux entrailles de la terre et qui, lorsqu’il est en colère, provoque des catastrophes sismiques de grande ampleur.
Paysage avec Fer , une allégorie sur le suicide libérateur ou encore Thaïlande sur le thème de la douleur en enfouie au fond de soi, cachée, qui ronge et que seul un cauchemar affreux permettra de libérer.
Voilà comment Murakami, en finesse, en poésie, nous emporte vers l’insondable, le profond, le douloureux, tout en enlevant le poids qui pèse sur les épaules de chacun d’entre nous !

So what ?

5 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 50 ans) - 9 avril 2010

Ma première tentative avec la littérature japonaise…
Grosse déception : j’ai traversé ces nouvelles à l’écriture lisse sans rien éprouver. Que veut donc faire passer l’auteur ? Même la lecture des critiques élogieuses ici et sur divers blogs ne m’a pas donné les clés de ce recueil. Faut-il être particulièrement averti sur la culture japonaise ?
Je réessaierai avec un autre auteur…

Un ouvrage à nouveau innovant

9 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 septembre 2009

Alors qu’un écrivain ordinaire aurait fait de ce drame qui s’est déroulé à Kobé un enchainement d’actions et de tragédies où les personnages principaux sont ceux concernés directement par le tremblement de terre, Murakami, lui, fait tout autre chose.

Il s’agit pour lui de mettre en évidence qu’un tremblement de terre est certes peu anodin, mais qu’en notre propre intérieur il règne le plus profond des séismes, dont l’épicentre est pourtant rarement trouvé. Du moins, c’est le cas chez des personnes sensibles, originales, simples et censées, qui sont, comme à chaque fois, les personnages de Murakami.

Ce roman, c’est donc l’enchainement de 6 histoires, qui n’ont a priori rien en commun.

Comment survivre à la fois après un drame à retombées plus que nationales, mais surtout comment survivre contre ces bouleversements et catastrophes de notre propre existence ? Comment faire la part des choses entre ce qui est arrivé aux autres, et ce qui nous arrive à nous ? Comment supporter la solitude sur une planète si grande et si peuplée ? Peut-on un jour ne plus subir le stress du quotidien et du capitalisme, et vivre dans un nirvana de libertés et de simplicité ?

Ce sont les questions qu’évoquent ce court livre à mon esprit, que Murakami résout un peu plus à chaque récit.

lassant

1 étoiles

Critique de Jemangeleslivres (, Inscrite le 25 mai 2004, 50 ans) - 28 septembre 2008

Je n'ai pas aimé. Abstrait, obscur. Lassant car trop complexe. J'ai trouvé cette lecture pénible et suis passée complètement à côté. Suis-je la seule?

GRAND!

9 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 3 juillet 2007

Comme tous les livres de MURAKAMI, celui-ci est vraiment "grand" et constitue d'ailleurs une excellente introduction pour ce qui désirent découvrir son oeuvre.

Ces courtes nouvelles, sans véritable fin... ou plusieurs fins possibles (au lecteur de choisir), sont vraiment des petits bijoux de conception et de langage, tant l'écriture de MURAKAMI est fine, lisse, belle, polisée, chaque mot glissant sur chaque mot et sur lui même...

Comme plusieurs autres lecteurs j'ai craqué et suis tombé sous le charme pour "Crapaudin", bien que la nouvelle "Galettes au miel" est également très belle, et peut-être autobiographique...

A lire, comme tous les livres de MURAKAMI d'ailleurs...

Intime et essentiel

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 12 juin 2007

Point commun étrange mais ô combien interpellant que ce jour du 17 janvier 1995, le tremblement de terre de Kobé et ses 6500 victimes. Pas de description de la catastrophe, mais elle est là, en toile de fond, même si elle n’est pas l’héroïne du recueil.
A travers six courts récits, Murakami nous parle de destinées humaines d’une manière très subtile, empreinte de poésie. Ce sont des histoires de gens simples, Monsieur et Madame Tout le Monde pourrait-on dire.
Clin d’œil à "Crapaudin", ce crapaud géant qui pousse un homme au dépassement de soi. Quelques beaux passages également comme ces feux sur le sable pendant la nuit ou ces danses sans fin destinées à exorciser le mal-être d’un jeune homme.

Une des originalités du récit est qu’aucun d’eux ne vit à Kobé et n’a donc été directement touché par le séisme. C’est d’autres manières que cette secousse laissera des traces profondes chez chacun d’entre eux. Des tremblements dans leurs vies qui vont se déstabiliser, s’effriter, lentement, en douceur. Beaucoup de talent de plume de Murakami pour dépeindre ces perturbations émotionnelles, qui ne se terminent pas toutes de manière tragique ou douloureuse. Certaines réorganisations existentielles conduisent à de nouveaux chemins de vie pleins d’avenir. C'est une belle écriture, des personnages attachants et bien présents, je me suis sentie assez proche d'eux.

Allégories Nippones

7 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 12 avril 2007

A ne pas confondre avec son homonyme Ryu Murakami, Haruki est connu pour avoir écrit récemment Kafka sur le rivage que je n'ai pas encore lu. Je me suis lancé plutôt dans un recueil assez déroutant de nouvelles liées entre elles par le tremblement de terre de Kobe qui eut lieu en 1995.

Je ne connaissais l'auteur que de réputation et j'ai découvert là une écriture très belle, imagée et aux messages forts. On y trouve ainsi de petits joyaux tels: ...Les yeux des gens qui regardent un feu sont plutôt sincères, ils disent la vérité (Paysage avec fer) ou ...Comme l'a écrit Joseph Conrad, la véritable peur, c'est celle que la puissance de leur imagination fait éprouver aux hommes (Crapaudin sauve Tokyo).

Les personnages d'Après le tremblement de terre semblent tous avoir pris conscience de l'inanité de leurs vies après le drame de Kobé; véritable révélateur physique et psychologique, ce tremblement de terre va alors mettre en branle toute une série de mécanismes sur ces âmes en perdition afin de reprendre le fil bien ténu de la vie.
Un très beau livre qui m'incitera certainement à pousser plus avant la lecture d'Haruki Murakami.

Et encore un coup de maître

8 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 27 février 2007



Chacune de ces six nouvelles d'une des têtes de file de la littérature japonaise se référencie au tremblement de terre de Kobé en 1995. Mais cet événement majeur n'est toutefois évoqué que sous un mode mineur, comme s'il était d'une importance relative, une parenthèse, un simple fait divers parmi tant d'autres...

- " Un Ovni a atterri a Kushiro ", n'est-elle pas une assez banale love story lacté ? Et pourtant ...

- " Paysage avec fer ", un feu de camp en plein mois de février sur une rive pas très loin de Tokyo avec ces inlassables questions existentialistes nippones. Yatta-Yatta !

- " Tous les enfants de Dieu savent danser ", et Dieu dans tout cela ? ... Mais perso, j'ai du louper une réplique ...

- " Thaïlande ", et le fameux et excellent rêve du serpent qui devra, mordicus, apparaître dans une nuit d'une femme divorcée. Vous avez dit allégorie ou susbstitution ?

- " Crapaudin sauve Tokyo", rêve ou réalité ? That is the question ! La nouvelle est en tout cas très comique-strip !

- " Galettes au miel ", ou comment assimiler un conte pour enfant et la vie d'un trio d'amis. Trouvez le lien et vous y êtes !

Suivez le fil rouge qui parcourt ces nouvelles >>>
Bien agréable une fois de plus !





Six petites nouvelles confidentielles

9 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 6 février 2003

C'est vrai qu'on s’attache tellement aux personnages, que chaque fin de récit nous laisse triste. On aimerait pénétrer encore plus loin dans leur intimité, mais l’auteur nous emporte déjà vers d’autres aventures. Chaque tranche de vie a son charme, mais celle qui m'a le plus emballée, c'est celle qui s'intitule "Thaïlande". Elle nous conte l'histoire d’une femme spécialiste des maladies thyroïdiennes qui, au retour d’un congrès en Thaïlande, décide d’y rester une semaine de plus. Cette semaine de vacances lui permettra de se réconcilier avec elle-même et surtout de faire table rase d’un passé lancinant.
Grâce à un chauffeur de taxi, amateur de jazz, qui sait lire dans les âmes, elle rencontrera une vieille dame qui soigne le coeur des gens. "Il y a une pierre au fond de votre corps. Une pierre blanche et dure. De la taille d’un poing d'enfant. C'est une pierre assez ancienne, vous avez dû vivre de longues années en la portant en vous. Il faut que vous jetiez cette pierre quelque part. Sinon, quand vous serez morte, la pierre demeurera. (.) Vivre et mourir ont une importance égale". La vieille dame lui fera comprendre que l’homme qui l’a tant fait souffrir est sorti indemne du tremblement de terre de Kobe. . Que c’est une chance dont elle devrait remercier le ciel. La dernière histoire, plus longue que les autres semble autobiographique. Elle nous conte la vie d'un rédacteur de nouvelles, genre qui attire moins l'attention du public que les romans.
"Mais il était né pour écrire des nouvelles. Il s’enfermait dans sa chambre et écrivait le premier jet en trois jours, dans la solitude complète, le souffle tendu, abandonnant toute préoccupation autre que l’écriture. Quatre jours de plus, et il avait un manuscrit achevé. Cette façon de travailler s'accordait bien avec sa personnalité. Une concentration intense sur une brève période de temps. Des images et un langage condensé. Mais pour écrire un roman, comment parvenir à maintenir et à contrôler sa concentration mentale pendant plusieurs mois de suite, une année peut-être ? Il n'arrivait pas à trouver son rythme".

A découvrir

8 étoiles

Critique de Pistache (Bruxelles, Inscrite le 21 juillet 2002, 51 ans) - 16 septembre 2002

J'ai découvert cet auteur grâce à la critique de Saule et j'ai apprécié cette écriture assez épurée néanmoins non dénuée d'humour. Par moment, ces petites nouvelles font un peu penser à un équivalent japonais de Raymond Carver (que Murakami a d'ailleurs traduit), par l'ambiance et par l'aspect non définitivement clot des récits.
Ces plongées au coeur des différents personnages est agréable et donne à réfléchir. Un auteur qui vaut la peine d'être découvert.

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