Mère épuisée
de Stéphanie Allenou

critiqué par Hexagone, le 28 septembre 2011
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Famille je vous hais-me.
Famille je vous hais,

Stéphanie fait le récit d'une mère comme toutes les autres avec ses qualités et ses défauts. Ses bonnes intentions, ses désirs de réussite et sa vision de la famille vont être mesurés à l'aune de son surmenage, du fameux burn-out.
Les grossesses, les journées à rallonge, la difficulté de trouver sa place dans la société quand on est une mère au foyer, le rôle et la place du père, la famille et ses enfants, qui sont de minis tyrans. De déconvenues en épuisement, Stéphanie " jetée en pleine mère " saura rebondir, se redynamiser et devenir une mère, ce qu'elle accepte enfin.
Tableau parfois un peu noir de la famille et de la fratrie, un regard objectif sur les responsabilités de la mère qui doit aussi être femme.
Les primo parturientes seront peut être effrayées par ce livre, mais on ne peut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, il dit des vérités et n'évite aucun écueil ( la violence, le bout du rouleau).
Moi qui suis un homme et un père, j'ai parfois retrouvé des moments vécus, comme cela vous arrivera sans doute.
"Largage en pleine mère" 8 étoiles

C'est le récit de 7 années de sa vie que nous livre l'auteure. De la naissance de sa fille, gros bébé de plus de 4 kg, « sortie » aux forceps, à celle des jumeaux à peine deux ans plus tard, puis sa vie de mère au foyer avec trois petits enfants pour finir par la création de son entreprise.

Pour chacune de ces étapes, Stéphanie raconte franchement et clairement son ressenti, ses états d'âme, ses bonheurs mais aussi sa détresse et sa dépression.
Comment pendant les accouchements, la femme peut se sentir simple objet, sans identité pour le corps médical , considérée sans savoir, sans pouvoir décisionnaire.
Puis suivent les trois années « enfermée » avec ses trois enfants, la volonté de les allaiter qui facilite et qui embellit les premiers mois de la vie commune mais rapidement la cadence devient infernale et survient un véritable « burn-out », malgré le milieu aisé où elle semble évoluer, la solitude ressentie, la montée de la violence jusqu'à l'envie de fuir.

La troisième partie relatera la création de son entreprise et son accomplissement , son retour à une vie équilibrée en tant que Stéphanie, femme de Jérôme et mère de Charlotte, Rémy et Cyril.
Un simple témoignage mais d'une grande utilité;
grand-mère potentielle, je me suis pourtant retrouvée dans cette jeune mère éreintée, des jeunes enfants exigeants , une maison, la course pour l'école, et ces dérapages qui laissent un immense sentiment de culpabilité et de solitude.
« La vraie vie, ce n'est pas comme chez les Bisounours. »

A relever ce curieux chapitre consacré à une émission de télévision « Super Nanny » où l'auteure explique que les conseils prodigués lui ont été utiles, et que de nombreuses mamans se sont retrouvées dans ces familles où pères et mères se sentaient dépassés par leurs enfants.

Un livre pour les mamans qui doivent arrêter de vouloir ressembler à la maman idéale, mais aussi pour que les papas comprennent que mère au foyer est un métier à plein temps, un livre pour que les grands-parents soient là, attentifs et disponibles autant que faire se peut.

Si certaines pages donnent l'impression de donner des leçons et de se trouver face à une super « woman », la sincérité et la franchise avec lesquelles elle se livre en fait un récit touchant qui gagnerait à être partagé.
Un seul bémol concernant la photo de couverture que je trouve complètement inadaptée au contenu de ce témoignage.

Marvic - Normandie - 65 ans - 18 juillet 2012