La Ferme d'en bas
de Jacques Mazeau

critiqué par CC.RIDER, le 26 septembre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Amours vénéneuses
Du côté de La Charité sur Loire, dans le milieu fruste et brutal des paysans pauvres des années trente, naît Julia, petite dernière de Marcelline et d'Auguste. Elle devient une jeune fille si jolie et si désirable que son père la déflore et se laisse aller à une passion incestueuse avec elle . Un jour, elle rencontre Léon, un fils de famille un peu naïf, dont elle tombe amoureuse. Le jeune couple s'installe dans la ferme d'en bas avec la bénédiction d'Auguste tout heureux des cinquante hectares apportés par cette union. Deux enfants naissent mais Julia se détache peu à peu de Léon et va même jusqu'à le tromper avec Jean, un ouvrier agricole de passage des oeuvres duquel elle se retrouve enceinte. Réalisant quel immense gâchis est devenu sa vie, Léon sombre dans l'alcoolisme et trouve une vague consolation auprès d'une prostituée. Et peu à peu, tous les éléments d'un véritable drame se mettent en place.
Un roman de terroir censé se passer en Bourgogne mais qui ne fait pas du tout la part belle aux coutumes et aux moeurs particulières de la région comme cela se doit dans ce genre littéraire. De même le contexte historique, l'entre deux guerres, la montée du nazisme et la marche vers le conflit mondial, sont assez peu exploitées. Mazeau, à la manière d'un Racine au petit pied, s'est attaché à décrire minutieusement les sentiments des acteurs de ce drame familial peu ragoûtant. Le lecteur ressort de la lecture de ce livre avec un goût amer : l'histoire est glauque et les personnages rarement attachants, sont violents, pervers, veules, autoritaires ou soumis. Pas un pour racheter l'autre. Et une fin grisâtre, mi-figue mi-raisin et qui n'en est pas une car cette sinistre affaire a une suite à lire dans deux autres tomes. Un style quelconque et parfois un peu lourd n'agrémente pas un ensemble assez moyen.