Le chagrin et le venin : La France sous l'Occupation, mémoire et idées reçues
de Pierre Laborie

critiqué par Bernard2, le 16 septembre 2011
(DAX - 74 ans)


La note:  étoiles
Pour ne pas ignorer
La Résistance n'a peut-être pas toujours été ce que la mémoire populaire a voulu en retenir. Beaucoup de Français ont été pétainistes, puis curieusement se sont transformés en résistants de longue date... Mais doit-on les en condamner ? Pourquoi leur engagement de l'époque devrait-il être jugé sévèrement aujourd'hui, s'il était sincère ?
Cette phrase du livre résume fidèlement son contenu : « dans sa masse, le pays est resté fidèle au Maréchal et ceux qui l'ont servi avec ferveur n'ont pas trahi ; le refus de l'armistice et de l'occupant incarné par la Résistance n'a concerné qu'une infime minorité de Français ; leur héritage a été volé et détourné à la Libération par l'arrivée massive des pseudo maquisards de septembre et par des politiques au pouvoir ; même si les vaincus se sont trompés, leur combat exige la même considération que celle des vainqueurs et seuls ceux qui se sont engagés méritent le respect. »  
Le livre fait un point très complet sur cette période qui nous est en définitive bien mal connue. Il commente aussi largement le film « Le chagrin et la pitié » de Marcel Ophüls, longtemps privé de télévision.
Malheureusement ce livre n'est pas de lecture aisée. Beaucoup trop de redites, des réflexions trop longues souvent, et d'un intérêt loin d'être évident. Et puis surtout les innombrables renvois en fin de chapitre, pour des commentaires ou des précisions, interrompent sans cesse la lecture et nuisent à la cohésion de l'ensemble. A tel point qu'on finit par les ignorer. A cause de ces lourdeurs, le livre passe en partie à côté de son objectif, lequel aurait mérité une autre approche.