Terre promise de Stéphane Chasteller

Terre promise de Stéphane Chasteller

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Lectorissime75, le 16 septembre 2011 (Inscrit le 16 septembre 2011, 54 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 717ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 2 815 

Les mystères du coeur

On sait que les auteurs du Nouveau Roman aimaient à railler le roman traditionnel qui tentait d'explorer aussi bien les méandres du coeur humain que la profondeur sociale. Il n'était alors plus question que le roman, supplanté par la psychanalyse, soit une science de l'homme. On a oublié aujourd'hui les grandes déclarations anti-psychologiques de Robbe-Grillet et il est possible que la tradition, si française, du roman d'analyse psychologique soit sur le point de renaître ou du moins de "revenir à une autre place" comme le disait Barthes au sujet de la rotation des formes littéraires. Le petit roman, intitulé Terre promise (titre peu original à première vue mais dont le sens est plus retors qu'il n'y paraît) serait en ce sens un livre précurseur : l'auteur y égrène, sans lourdeur, quelques vérités psychologiques au fil d'un récit plutôt alerte, quoique décousu, à travers le parcours sentimental d'un personnage nommé Solénoir (nom qui rappelle aussi bien le Solal de Belle du Seigneur que le Marchenoir du Désespéré de Léon Bloy) qui passe de femme en femme comme pour donner à l'auteur l'occasion de dresser leur portrait dans une langue élégante, pleine de charme sonore, classique, lisible. Cela fait plaisir à lire.

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Terre promise

9 étoiles

Critique de Jojoachim (, Inscrit le 28 octobre 2011, 34 ans) - 28 octobre 2011

Enfin un livre bien écrit, sans les diktats du branding et de la vulgarité ambiante. Ce premier roman trace le portrait d'un homme à travers ses rencontres et ses amours, ses pérégrinations ressemblant à un parcours initiatique qui le conduira vers sa vérité...
Le personnage de Solénoir a un air de famille avec le Solal de Belle du Seigneur tandis que Marina ressemble quelque peu à Emma Bovary.
Le livre contient aussi une critique indirecte de notre époque, vue par l'oeil du satiriste.
Terre promise est écrit dans une belle langue classique qui s'éloigne des standards de l'écriture oralisée des plagiaires de Céline.

On peut lire des extraits au lien suivant :
http://stephanechasteller-un.blogspot.com/

Message de la modération : probable promotion


TERRE PROMISE

10 étoiles

Critique de ANNEMARINA (, Inscrite le 1 octobre 2011, 54 ans) - 1 octobre 2011

Voilà un roman pas « hype » pour un sou. Le narrateur impersonnel ne cherche pas du tout à faire vrai ou actuel en plagiant le langage parlé, élevé à la dignité de langage littéraire par Céline, en s’obligeant à écrire comme on parle, en recourant à ce mimétisme grossier qui semble constituer un marqueur de littérature pour des écrivains-professeurs « trendy » qui n’ont pas compris que l’académisme aujourd’hui, c’est vouloir écrire comme Céline ; Stéphane Chasteller écrit classique, et paraît négliger les affèteries, pas de « Mon père il (sic) me garde un peu en juillet à remuer les bottes de paille » (Le Dos crawlé, Eric Fottorino) ni de « Ce qu’il y à l’intérieur. À l’intérieur d’une noix. » (Clèves, Marie Darrieussecq) ; de surcroit, le narrateur de Terre promise ne tente pas d’être impartial en multipliant les points de vue narratifs, en cédant la conduite du récit à ses personnages comme dans les romans américains de l’entre-deux-guerres (qui reste le code narratif de référence pour la critique qui se croit d’avant-garde) ou en faisant semblant de ne pas savoir les tenants et les aboutissants de l’histoire qu’il raconte (pas de jeu du narrateur sur l’incertitude des faits qu’il énonce comme par exemple de la première phrase du nouveau roman de Véronique Ovaldé « On peut considérer que ce fut grâce à son mari que Madame Izarra rencontra le lieutenant Taïbo. » (Des vies d’oiseaux)) ;
En tous cas, cette histoire m’a d’autant plus touché qu’à aucun moment le narrateur ne joue sur la grosse corde des bons sentiments ; mais elle peut laisser froid le lecteur qui a besoin d’être préparé à l’émotion par de longues jérémiades, qui a besoin de voir un homme ému pour l’être à son tour, qui ne peut l’être que par contagion. Ce lecteur, qu’on ne remue que par l’excès du pathos, pourrait même accuser l’auteur d’être insensible s’il n’est pas attentif à l’art de la litote, et au jeu de l’implicite. Et bien tant pis pour lui. Il est des plaisirs qui ne sont goûtés que par les connaisseurs…

Le résumé du livre d’après la quatrième de couverture :

“Un homme, Solénoir, trentenaire, promenant un coeur plein dans un monde vide, croise la route de trois femmes, chacune à la recherche d’un je-ne-sais-quoi qui semble introuvable. Il rencontre d’abord Louise, sévère lolita, dont il s’amourache d’autant plus qu’elle lui résiste ; puis Marina, grande romantique devant l’éternel, possessive et indépendante, qui s’entiche de lui mais sans pouvoir se résoudre à enterrer sa vie de célibataire… ; enfin Juliette, adepte de bondage SM, qui lui propose d’être le maître de sa vie par intermittences… Va-t-il assumer ou décliner un de ces emplois et surtout saura-t-il empoigner le rôle de sa vie et croire à une destinée ?”

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  Extraits de "Terre promise" à lire 2 Lectorissime75 23 décembre 2011 @ 09:54

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