Balzac de François Taillandier

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Dirlandaise, le 13 septembre 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 105ème position).
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Splendeurs et misères d'un romancier avide de gloire

Ayant lu récemment quelques romans de Balzac, je voulais me renseigner plus en profondeur sur sa vie. J’ai trouvé cette biographie qui a l’avantage d’être assez succincte. Pour avouer franchement, je trouve le style de Balzac souvent lourd et indigeste. Je me sentais un peu coupable de penser cela d’un aussi grand romancier. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la plupart des critiques littéraires contemporains de Balzac lui ont également reproché ce défaut. Du coup, ma culpabilité s’est envolée comme par magie et je suis contente, non pas qu’on reproche cela à monsieur Balzac, mais de constater que je ne suis pas la seule à avoir cette opinion. Bon cela n’enlève rien au génie du grand écrivain dont la production est étonnante. Mais je m’égare un peu. Je reviens au livre de monsieur Taillandier que j’ai trouvé passionnant et qui se lit comme un roman. Toute la vie de Balzac y est racontée mais une large place est faite à son œuvre ce qui fait de ce petit livre un bijou de lecture.

J’ai particulièrement aimé l’analyse des œuvres et la description du contexte dans lequel elles ont été créées. Les déboires financiers et amoureux ont jalonné la vie de cet homme qui pourtant, n’a jamais cessé d’écrire. Ce n’est pourtant pas un écrivain qui me plaît tellement autant du point de vue de son physique que de sa personnalité. Il était vaniteux, arriviste, avide de gloire et d’argent. On se moquait de lui dans les salons, on raillait sa façon de se vêtir et son orgueil de parvenu. Le pauvre homme croulait sous les dettes et pourtant continuait de mener grand train et de s'abîmer dans les folles dépenses. Il a souvent avoué n’écrire que pour faire de l’argent. Sa réputation de flambeur lui a nui énormément. Monsieur Taillandier nous raconte tout cela et plus encore.

Cette biographie m’a donné le goût de continuer à lire l’œuvre de ce génie qui s’est tué à la tâche afin de pouvoir payer ses créanciers et continuer à jouir de la vie, d’autant plus qu’il avait de rudes concurrents en la personne de Victor Hugo et Alexandre Dumas que le public vénérait.

Monsieur Taillandier nous donne en fin de volume une liste de livres concernant Balzac dont entre autres plusieurs biographies que j’ai pris bien soin de noter. Je trouve cela très généreux de sa part et j'apprécie.

« Son côté provincial et balourd lui nuit quelque peu ; et certains plaisantent sa manie de se faire appeler « de » Balzac. De plus, il n’est pas beau ; il est de taille plutôt courte, gras, guetté même par l’obésité aux dires de certains ; les caricatures ont saisi cette rondeur sans lourdeur ; il semble flotter comme un ballon, Il a les dents abîmées, il salive abondamment. La première impression est donc en général négative. Mais pour peu qu’il surmonte sa timidité, parvienne à se sentir « en confiance », sa faconde, sa drôlerie, sa réelle gentillesse lui conquièrent les âmes. »

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9 étoiles

Critique de Guigomas (Valenciennes, Inscrit le 1 juillet 2005, 54 ans) - 8 novembre 2011

Quand on voit la taille et l'épaisseur de ce livre, on ne peut réprimer un sourire : comment Taillandier s'y est-il pris pour faire tenir Balzac là-dedans ?

Et puis, la lecture achevée, on se rend compte que le pari est gagné : la vie d'Honoré, sa colossale créativité, son travail de moine, ses problèmes d'argent, ses affaires de coeur, son impopularité (relative), son envie de réussir et ses curieuses idées politiques et morales... tout y est, aux côtés de la cousine Bette, du père Goriot, de Rastignac et de l'immense oeuvre qu'il a laissée.

On sent l'admiration de l'auteur pour ce génie qui, s'il n'avait pas la chance, avait au moins le travail et le talent. Et l'auteur s'y connait, étant lui-même un romancier talentueux.

Cette courte biographie se lit très facilement, avec étonnement quand on n'a de Balzac que des souvenirs de collège, et donne vraiment envie de se replonger dans la Comédie Humaine.

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