L'art d'aimer
de Jean Douchet

critiqué par Donatien, le 3 septembre 2011
(vilvorde - 81 ans)


La note:  étoiles
J'aime les "passeurs" passionnés!
Jean Douchet, né en 1929, cinéaste, critique et enseignant, a longtemps collaboré aux Cahiers du cinéma. Il enseigne toujours l’histoire du cinéma et l’analyse de film et même la critique de Dvd aux Cahiers.

C’est lors d’une émission radio consacrée à Xavier Beauvois, acteur et réalisateur de films comme «Le petit lieutenant» et «Des hommes et des dieux» que celui-ci rendait hommage à Jean Douchet, comme « éveilleur» en matière de cinéma. Il faisait référence à cet «art d’aimer».

Ce livre rassemble les écrits importants parus dans les principaux magazines de cinéma dans les années soixante.

Pour Jean Douchet, la critique doit être pratiquée comme l’ART D’AIMER.
«La critique est une passion qui ne se laisse pas dévorer par elle-même, mais aspire au contrôle d’une vigilante lucidité. Elle consiste en une recherche inlassable de l’harmonie à l’intérieur du couple passion-lucidité.».

Je trouve que tout est dit dans cette définition de la critique «amoureuse». Elle doit être «inlassable», «passionnée ET lucide»! J’éprouve un grande admiration et une fraternité pour ces hommes et femmes «transmetteurs» de ce qui fait la dignité de l’homme et de ses oeuvres.

Comme il le dit, la critique est nécessaire à l’art. L’oeuvre d’art doit déclencher les contacts entre les sensibilités de l’artiste et de l’amateur. Seul importe le «retentissement» que les oeuvres provoquent dans la conscience des hommes. Gaston Bachelard et d’autres parlaient déjà de ce nécessaire «retentissement» de la poésie dans l’âme du lecteur.

Suivent des articles consacrés aux films de certains grands cinéastes comme Charlie Chaplin, Fritz Lang, Ernst Lubitsch, Vincente Minnelli et Kenzi Mizoguchi qu’il place au plus haut et que je ne connaissais pas.

Par contre, il considère également Jean-Luc Godard comme le plus grand artiste de la fin du XXème siècle!!! Là je suis sidéré, n’ayant presque rien compris à cette oeuvre qui m’agace et m’ennuie toujours. Mais, et là le critique joue pleinement son rôle, j’y retourne dès que possible.

Quelques articles concernent également les festivals de Canne et de Venise en 1961, 1962 et 1963.

Jean Douchet , malgré son grand âge, enseigne toujours. Il existe aussi une «cinémathèque Jean Douchet» en Bourgogne.

Chapeau!

A+