Dans la vallée de l'ombre de la mort
de Kirk Mitchell

critiqué par Pietro, le 31 août 2011
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Un tueur en série en pleine guerre de sécession
Pour ajouter de l'horreur à l'horreur, un tueur en série s'attaque à des femmes qui font partie de la communauté des Dunkers, en plein carnage de la guerre de sécession.
Le personnage principal du roman est médecin dans l'armée des nordistes, alors que son père est un illustre ministre sudiste. Cette neutralité psychologique va lui permettre de trouver le recul nécessaire pour enquêter sur ces meurtres de dunkers, une communauté pacifiste qui ne veut pas prendre part à la guerre.
Il va côtoyer des généraux sanguinaires comme Shéridan et Custer qui envoient, pour des raisons parfois complètement absurdes, au casse-pipe des milliers d'hommes, certains de trouver la mort, soit par les balles, soit par la maladie.
Un roman noir historique d'une puissance indéniable qui dénonce l'absurdité de la guerre, et qui exalte la liberté et la dignité, incarnées par le personnage principal, avec une très appréciable foi humaniste.
L'intrigue policière est également présente, avec des rebondissements dignes des meilleurs polars.
Je recommande, avant de commencer ce roman, de se documenter un minimum sur cette guerre de sécession américaine. Cela peut faciliter la compréhension de certains passages du livre, même si les explications de l'auteur sont quand même claires.
Un excellent polar historique.
A l'ouest rien de nouveau 7 étoiles

Rives de l'Antietam, 1862. La bataille fait rage, tandis que Simon Wolfe tente de prodiguer les premiers soins aux nombreuses victimes de cette lutte meurtrière. Soudain il est frappé par une balle Minié. L'ombre s'abat sur lui.

Vallée de la Shenandoah, 1864. Philip Sheridan mène ses troupes dans les territoires sudistes avec pour objectif de briser la résistance des rebelles. De sa réussite dépend la réélection d'Abraham Lincoln. Pour y parvenir, il entreprend de mener une politique de terre brûlée, tout ce qui se trouve sur son chemin est systématiquement détruit. Le colonel Simon Wolfe dirige le service hospitalier qui suit l'expédition punitive du général Sheridan. Le bras qu'il a perdu lors de la bataille d'Antietam lui interdit quasiment de pouvoir procéder à la moindre intervention chirurgicale, mais cela ne l'empêche aucunement de superviser les services de soins.

Durant une de ses inspections, Simon Wolfe recueille une jeune femme terrorisée avec un enfant en bas âge dans les bras. Peu après il découvre le cadavre d'une femme morte dans une maison en proie aux flammes. Cette femme a été transpercée par un sabre. Sur la route que suivent les soldats en direction du sud, il rencontre une vieille femme qui a été blessée, elle aussi, par ce qui semble être une épée. Plusieurs autres meurtres sont perpétrés. Toutes les victimes sont des Dunkers, une communauté Allemande qui a refusé de prendre les armes pour servir "les anglais", qu'ils soient habillés de bleu ou de gris. Ce qui fait d'eux des parias pour les deux camps.

Simon Wolfe prend sous aile la jeune femme qui présente des troubles évidents de la personnalité. Il décide de mener une enquête afin de confondre le responsable de ces meurtres. Les suspects ne manquent pas, que ce soit du simple soldat au chef de la police militaire en passant par le général Sheridan en personne.

Simon Wolfe porte l'uniforme nordiste, il est né en Caroline du Sud. Son père est en fonction dans le gouvernement de Jefferson Davis, son beau-frère est mort en défendant la cause de la Confédération. Comment justifier son choix d'être resté fidèle à l'Union, vis à vis de sa famille, si parmi ces représentants se trouvent des meurtriers abjects ?

Un bon polar sur fond de guerre de sécession qui nous plonge dans l'histoire d'une nation qui a sombré dans une des plus atroces tragédies du XIXéme siècle.

Heyrike - Eure - 56 ans - 8 décembre 2012