Le chercheur de traces de Imre Kertész

Le chercheur de traces de Imre Kertész
(A nyomkereső)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Aktukritik, le 23 août 2011 (Nantes, Inscrit le 23 août 2011, 38 ans)
La note : 8 étoiles
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Quête d'identité et écriture de l'indicible

Imre Kertesz a publié un récit d’après-guerre intitulé le Chercheur de traces en 2005 et réédité au mois de janvier 2011. Imre Kertesz fait partie de ces auteurs dont l’écriture souvent hermétique fascine par sa capacité à analyser le rapport qu’entretient l’homme et son histoire personnelle. La puissance scripturale d’Imre Kertesz réside dans capacité à exploiter les mythes fondateurs pour que le langage devienne la pierre angulaire de toute identité individuelle.

Ce récit raconte le retour d’un homme dans une ville, lieu d’un souvenir vague mais profondément ancré dans la mémoire de son corps. Ce narrateur est tiraillé entre un passé hanté par l’éternelle question du souvenir insondable mais terriblement familier au contact de cette mystérieuse ville et un présent décadent où tout paysage devient le signe de l’apocalypse. On devine par la puissance suggestive et symbolique des images que le narrateur fut, enfant, le témoin d’une « catastrophe », l’extermination du peuple juif. L’art de Kertesz consiste à faire de l’histoire personnelle du narrateur une histoire universelle où la parole devient langage obsolète et le silence apparaît comme l’écriture de l’indicible. L’image se substitue à la parole et le monologue intérieur est un cheminement progressif vers une recherche progressive d’une preuve irréfutable du désastre auquel il a assisté. L'allégorie de la mort qu’incarne la gardienne du cimetière est la preuve indubitable que le passé impacte irrémédiablement les êtres frappés par la barbarie humaine.

L’avis du blogueur

Ce livre a pour mérite d’exploiter les multiples langages. Entre conversations vidées de sens parce que la parole est incapable d’exprimer l’inexprimable et l’exploitation du mythe comme réservoir de sens, ce récit devient une réflexion sur l’histoire individuelle ancrée dans l’Histoire universelle. Le monologue intérieur est un métalangage car il analyse les images du passé et du présent permettant ainsi au narrateur de se sauver. Par conséquent, la rédemption esthétique passe par le langage introspectif.

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