Tuer le père
de Amélie Nothomb

critiqué par Catinus, le 22 août 2011
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Danseur de feu
« Il m’a abandonné quand tu es né. C’est ça les hommes … Une nuit, Joe s’exerce seul au bar. Il n’aperçoit pas qu’un homme l’observe… Un jour, Joe demanda à Christina comment s’y prendre pour faire l’amour … Etre le plus grand magicien du monde et habiter à Reno, c’est aussi absurde que si le pape habitait à Turin : dans le bon Etat mais pas dans la bonne ville … Fou amoureux de Christina, il se donnait ce haut motif pour castrer les années les plus sexuelles d’une vie humaine … Une seule chose au monde se calcule en microgrammes, raison pour laquelle on ne précise jamais de quoi … Toi, croupier à Las Vegas ? … J’en ai fait dix mille fois plus pour toi que ce Belge, non ? … «
Oui ! On trouve de tout cela dans le dernier d’Amélie et même bien plus encore … Sachez encore qu’aucun des personnages n’occupe la bonne et juste place que normalement il devrait occuper … Et puis, tout cela est moralement bien peu correct. Juste ce que semble apprécier Amélie Nothomb … Idem pour les plus assidus de ses lecteurs … Un bon cru ! …

Extraits :

- J’ai cru que j’étais bon pour l’asile : j’étais terrifiée tout le temps et par tout. Quand j’en parlais à ma mère, elle me disait : « C’est bien, tu fais tes gammes. «

- Qui voyait Norman et Christina ensemble était frappé par leur point commun : ils avaient la même façon de se taire. ( … ) La fascination qui émanait de la juxtaposition de ces deux êtres superbes les identifiait à des totems.

- Joe eut l’impression d’être le feu avec lequel elle dansait. Elle le dirigeait si bien que, parfois, il connut le bonheur d’être une fille.
Toujours bien écrit 7 étoiles

L'avantage avec Amélie, Amélie tout court pour les intimes, elle écrit bien et elle reste plaisante à lire. (Pas comme certain) Par contre parfois certains livres, elle fatigue, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, elle tente la psychologie entre trois personnages, un environnement particulier, et on emballe le tout et direct à l'éditeur. Allez pour le million.
On ne va pas tous les lire, d'ailleurs on a pas encore terminé tous les San Antonio. Pis il ne faut pas devenir un écrivain qui s'arrête à la page 300, sans compter l'appendice et les remerciements, ça fait cher le pamphlet.

Obriansp2 - - 53 ans - 11 décembre 2015


Une magie sans la magie des mots 6 étoiles

Si j'avais lu ce livre sans savoir que je lisais du Nothomb, je pense que je n'aurais pas reconnu la plume de l'auteur.
Belle surprise pour ma part mais un bémol, je trouve que son style habituel d'écriture ne s'est pas retrouvé dans ce roman.
Ses personnages sont dans ce roman plus travaillés, plus humains, on arrive à en éprouver des sentiments plus vraisemblables, très rare chez Nothomb pour ma part.
Ce petit roman est passé entre mes mains sans déception.

MAGGUIL - - 44 ans - 7 mars 2015


Passage de l'adolescence à l'age adulte 5 étoiles

Sous la plume de notre écrivain belge, je me doutais bien que l'age de l'adolescence allait être obligatoirement matière à drôleries et jongleries , tant la frontière entre le mensonge et la réalité n'est pas aussi évidente à dessiner et la haine et l'amour étant parfois en proie à des hallucinations psychédéliques !! Quel programme chez la Nothomb..

Dans un club, deux hommes intriguent la narratrice . L'un , Joe Whip , gagne au poker tandis que l'autre, Norman Terence , s'efforce à ne pas le regarder...

Ce qui m'a plu, c'est le plaisir de lecture dans cet "entre-deux" subtil où se prépare la transformation physique et spirituelle de ce jeune homme qui tangue (?). D'ailleurs tangue -t- il ? "Tuer le père" ou comment un adolescent prend sa liberté en s'affranchissant des codes familiaux pour devenir lui-même. .. ? Cela ne va pas sans heurts bien entendu.

Dans ce livre concis (130 pages) , certains passages sont intéressants et sont le prélude à des réflexions comme l'attrait du feu, la manipulation, le jeu, les drogues , le désir, les rapports familiaux... mais je suis restée quelque peu sur ma faim car la magie n'a pas opéré chez moi, un petit goût de déception pour un sujet au départ qui était bien parti mais... il manque quelque chose. Peut-être est-ce un peu " tiré par les cheveux " ?
Petite déception.

Anonyme12 - - 14 ans - 29 septembre 2013


tuer le père...ou le lecteur 2 étoiles

Nul!!!

Vraiment, quelle déception!
Plus les années passent, plus Nothomb s'enlise dans la facilité. Ce roman est plat, sans intérêt et même le dénouement, selon moi, est baclé.

Pourquoi s'acharne-t-elle à écrire, selon ses propos, trois romans par an au lieu d'en n'écrire qu'un seul qui serait peaufiné?

L'histoire n'est pas si mal, mais il manque de substance, de richesse et de travail.
La magie est un sujet fort intéressant, le festival burning man également et on a l'impression que Nothomb n'y connaît rien de rien.

Sandra_m - - 39 ans - 5 octobre 2012


Tuer le père 8 étoiles

C'est l'histoire d'un jeune adolescent qui nous attire tout de suite car le pauvre est rejeté par sa propre mère. Mais il fait connaissance d'un couple dont l'homme est un très grand magicien. Celui-ci va tout apprendre au jeune homme qu'il considère comme son fils.

Seulement on ne s'attend pas à tout ce qui va se passer. Chaque détail de ce livre est important. La fin est révélée très facilement, sans suspense car on ne s'attend vraiment pas au dénouement.
C'est ce qui rend ce livre très attrayant jusqu'à la fin.

Sarazohra - - 36 ans - 1 septembre 2012


Lecture Fastfood 6 étoiles

Amélie Nothomb n'est jamais aussi bonne que lorsqu'elle se met en scène. Ici, elle est présente dans l'introduction et à la fin du récit, mais elle n'explique en rien en quoi elle serait éventuellement impliquée dans cette histoire. On peut donc classer ce livre dans la catégorie "sans se mettre en scène" et donc automatiquement d'un moins bon cru.

On lit en effet ce bouquin en une grosse heure, et on y retrouve son style efficace et plaisant mais la chute semble vouloir surprendre à l'excès ; dans le précédent opus "Une forme de vie", la chute était plus construite.

Quand au monde de la magie, moi je n'y ai rien appris. L'auteur n'explique pratiquement rien sur le sujet mais est par contre plus didactique lorsqu'elle se penche sur le monde du jeu à Vegas.

En résumé, pas mauvais, mais sûrement pas le meilleur d'Amélie Nothomb.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 26 mai 2012


Quel père pour quel fils? 6 étoiles

Joe Whip est mis dehors par sa propre mère alors qu'il n'a que 15 ans. Cela lui convient. Il va choisir l'un des plus célèbres magiciens pour lui servir de maître tout en tombant amoureux de la superbe compagne de celui-ci. Que Joe se laisse « adopter » est trop compréhensible pour être honnête.. Mais qu'est- ce qui peut bien pousser un couple aussi harmonieux à accepter, assumer le rôle de parents?

De Reno, Nevada à Las Vegas, en passant par Burning Man , Black Rock City, Amélie Nothomb nous emmène dans l'adolescence d'un jeune magicien dont l'histoire, comme souvent dans les romans de cette écrivaine, trouvera son ampleur dans les dernières pages de ce court roman.

Avec son vocabulaire si particulier ("la monstration" des corps...), son écriture fluide, Amélie Nothomb garde une originalité dans le choix de ses sujets qui fait de chaque lecture un moment différent.

Marvic - Normandie - 65 ans - 5 mai 2012


ni fatigant ni emballant 1 étoiles

Rien de nouveau, rien de surprenant et un tantinet ennuyeux. Un titre prometteur pourtant ! Cela faisait longtemps que j’étais indifférente à Amélie Nothomb, mais voilà : cadeau de Noël oblige.
C’est lu en une heure, sans être trop éveillé : peu de neurones mobilisés pour arriver au bout… peu de place sollicitée pour le garder en mémoire, et peu d’émotion suscitée en finale par Madame Chapeau.
Il m'a semblé tout au long que les personnalités décrites sonnaient faux, que les comportements de chacun et chacune étaient incohérents.
Un bon marketing sans doute.

Zoom - Bruxelles - 70 ans - 9 janvier 2012


Magicien 8 étoiles

Une manière d'aborder la paternité dans le monde très original et ambigu des magiciens.
Un père choisit-il un enfant ou l'enfant choisit-il un père?
Ce récit nous guide d'une situation relativement banale et politiquement correcte de "l'adoption" d'un ado par un couple vers une chute décalée, dérangeante mais réaliste. Un roman que j'ai bien aimé: à faire lire aux candidats à l'adoption.

Eoliah - - 73 ans - 12 décembre 2011


Pas surprenant, mais plaisant 7 étoiles

Le nouveau Nothomb ressemble bien à ce qu'on en attend. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais on prend du plaisir à la suivre dans ses élucubrations.

Ne boudons pas notre plaisir

Tanneguy - Paris - 84 ans - 4 décembre 2011


Plaisant... 7 étoiles

Je viens de terminer le dernier Nothomb, et cette fois-ci, je l'ai trouvé bien sympathique. J'accoche souvent peu aux chutes de l'auteur, mais avec Tuer le père, j'ai trouvé l'ensemble très intéressant. Le monde de la prestidigitation est évoqué de façon intéressante, la consstuction des rapports entre les personnages basée sur le mythe d'Oedipe, est finalement intéressant. Au niveau de l'écriture, rien de particulier : c'est bien au-dessus du Voyage d'hiver par exemple, mais il y a quand même un bon nombre de phrases à la construction ambiguë.

Cecezi - Bourg-en-Bresse - 43 ans - 21 novembre 2011


Oedipe 7 étoiles

Dans ce court roman où le traitement du complexe d’oedipe semble être le point central Amélie Nothomb, excellente conteuse qui depuis 20 ans nous régale de ses héros aux allures de monstres et nous enchante de ses facéties littéraires, nous livre dans ce nouvel opus, un style moins travaillé où la pirouette finale nous laisse sur notre faim avec un sentiment d’inachevé, d’incomplet, de légère frustration.
Le héros, noir et manipulateur à souhait dérange et déroute, les personnages vacillent entre le bien et le mal, explorant des interdits, mais ce petit livre cruel et dur vaut quand même de s’y attarder durant les quelques heures de sa lecture

Elfe191 - - 68 ans - 25 octobre 2011


Tuer le lecteur 2 étoiles

Hélas.

Mumu - - 67 ans - 24 septembre 2011


Belle chute 7 étoiles

Bon cru 2011 !
L'histoire d'un jeune homme abandonné par sa famille, qui, en pleine adolescence, semble s'en trouver une autre.
Dans ce roman, pas de prénom farfelu à la Nothomb, pas d'histoire a priori encore plus bizarre... mais on retrouve tout le génie et l'imaginaire d'Amélie Nothomb dans sa chute. Les personnages sont attachants et vrais. Le roman se lit très vite et vaut le coup !

"Nous vivons avec ce malentendu que chacun possède un corps. Dans l'immense majorité des cas, nous n'occupons pas ce corps, ou alors si mal que c'est une pitié, un gâchis, comme ces superbes palazzi romains qui servent de sièges à des multinationales quand ils étaient destinés à être des lieux de plaisir. Personne n'habite autant la totalité de son corps que les grands danseurs." A.NOTHOMB, Tuer le père.

Krys - France-Suisse - - ans - 7 septembre 2011


Parricide ou un tour de magie ? 9 étoiles

Le héros de ce roman commet-il un parricide ? C’est toute l’ambiguïté qui règne tout au long de ce roman.
Amélie Nothomb donne à nouveau dans les personnages qui frisent les excès. Excès du fils qui rêve d’être le meilleur, excès du père adoptif dans sa mansuétude. Ici, Amélie Nothomb amène le lecteur dans l’univers de la magie.
Joe Whip, du haut de ses quinze ans, se fait remarquer par une habileté remarquable dans la magie. Il lui est conseillé de rencontrer Norman Terence, un maître dans cet art. Joe Whip, un rejeté, un encombrant dans le foyer familial, retrouve son équilibre chez Norman Terence et son épouse Christina, une fire dancer, spécialiste de la jonglerie avec anneaux de feu. Équilibre fragile, car, s’il affute son habileté dans la magie, il s’éprend d’un amour fou pour Christina. Le tout dans un paroxysme hippie près de Las Vegas.
Toujours aussi agréable de lire un roman d’Amélie Nothomb : il se passe toujours quelque chose de nouveau en fin de chapitre et la fin du roman est une pirouette digne d’une belle chute de nouvelle. Ce qui peut frustrer le lecteur soucieux de voir l’intrigue se développer encore. Amélie Nothomb atteint une concision remarquable et emmène le lecteur dans des univers inconnus.

Ddh - Mouscron - 82 ans - 29 août 2011