La société translucide: Pour en finir avec le mythe de l'État bienveillant
de Augustin Landier, David Thesmar

critiqué par Isad, le 14 août 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Réflexions constructives sur l’État, l’économie, les experts et les citoyens
Un livre d’économie contemporaine très clair et didactique, au style alerte et rempli d’exemples pertinents. A mettre entre toutes les mains.

Une première partie, assez classique, rappelle les théories économiques.

Une seconde partie montre les « imperfections de l’action publique » qui sont dues notamment aux connexions très françaises entre politiques, patronat et haute fonction publique qui amènent d’autant plus à des conflits de loyauté qu’ils restent cachés aux yeux du public. Les auteurs s’appuient sur les dernières découvertes en neurosciences pour montrer la difficulté de faire des réformes, amplifié par notre néfaste culture du secret. Ils mettent en cause le court-termisme politique, montrent pourquoi les médias exercent mal leur rôle de contre-pouvoir ainsi que les limites de la technocratie après avoir rappelé que les experts représentaient après la dernière guerre, une réponse à l’inertie bureaucratique.

Une dernière partie donne des solutions pour mieux réguler : évaluation chiffrée, concurrence entre groupes d’expert dont des universitaires et des citoyens informés, publicité des débats d’idées contradictoires et accès de tous aux données publiques, transparence sur tous les réseaux, connexions et revenus des « individus publics », ... et même des autres, comme cela existe dans d’autres pays.

En conclusion la gouvernance doit être plus ouverte. Les régulateurs, français notamment, doivent se mettre à jour technologiquement afin de faire disparaitre l’opacité des décisions et qu’advienne la transparence afin que tout citoyen puisse juger de leur efficacité.

IF-0811-3772