Et ce sera justice : Punir en démocratie
de Frédéric Gros, Thierry Pech, Antoine Garapon (Co-auteur)

critiqué par Bolcho, le 20 juin 2002
(Bruxelles - 75 ans)


La note:  étoiles
Surveiller et punir : le retour.
En matière de justice, c’est un peu comme pour la sécurité routière : tout le monde se sent expert et croit avoir la solution. Le « n'y a qu’à » permet de tout résoudre d’un coup de langue magique. Et pourtant : c'est vraiment plus compliqué que ça. Je ne connais, en langue française, que deux bouquins incontournables sur la question : « Surveiller et Punir », de Michel Foucault (déjà vanté sur ce site) et ce bouquin-ci, qui mêle criminologie, droit, histoire, philosophie, sociologie, etc.
Les auteurs repèrent dans la pensée occidentale quatre foyers de sens pour la peine : - un discours sacré ou punir, c'est rappeler la loi ; - un discours politico-économique qui nous dit que punir, c'est défendre la société ; - un discours psychopédagogique pour qui punir, c'est éduquer un individu ; - un discours juridico-éthique, qui se penche sur la victime et pour qui punir, c'est « transformer la souffrance en malheur ». Et ces foyers de sens ont produit chacun plusieurs théories sur la punition au cours de l'histoire. Ce qui est fascinant, c'est que la peine moderne est une sorte de monstre conceptuel où tout le passé laisse ses traces, où tous les discours se complètent et se concurrencent. « La vérité n’est pas dans un de ces discours, elle est dans le mouvement qui nous fait passer d'un discours à l'autre ». Pour ceux qui auraient envie de mettre à mal l'une ou l’autre de leurs certitudes sur la question. Je ne vais vous en citer qu'une, mais il y en a des dizaines comme ça : une des approches les plus modernes sur la question de la peine rapproche la punition d'aujourd'hui de la vengeance d'hier (et cette vengeance des sociétés archaïques n’est pas du tout celle que l’on imagine aujourd'hui). Les auteurs remettent la vengeance à l’honneur, et ce n'est même pas scandaleux. On va de surprise en surprise, mais, faut-il le préciser, ce n'est pas une lecture pour la plage : les auteurs ont un peu décidé de nous en mettre plein la vue au passage, histoire de montrer qu'ils ont fait de longues études. Pédant donc, mais intelligent quand même. (je le mets entre parenthèses pour que ça se voit moins car ce n’est pas très correct : j'ai fait en une quarantaine de pages, un résumé de la bête, et je l’envoie à qui veut se faire une idée…avant d’acheter le bouquin, ça va de soi.hum).
Tres bien 8 étoiles

Le livre est tres bien meme si la division en 3 parties chaqu'une ecrie par un des auteurs engendre des repetition. Un exellent moyen pour reflechir sur la sens a donner a la peine dans notre societe

Thierry67 - Illkirch - 44 ans - 1 juillet 2002