Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
de Stefan Zweig

critiqué par Leïa, le 19 juin 2002
(Montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
Vivement la passion
L'histoire se déroule dans une petite pension de la Riviera sur la Côte d'Azur au début du 20e siècle. Mme Henriette, une femme « comme il faut » délaisse tout ce qu'elle possède et s'enfuie avec un inconnu, un homme qu'elle ne connaît que depuis 48 heures. Tous sont d'accord pour porter « le » jugement disgracieux ultime à l'endroit de la dame. Une seule personne tente objectivement d’aller plus loin et de comprendre les motivations du geste de Mme Henriette, le narrateur. Ce geste inexpliqué touche beaucoup une dame agée de « bonne famille » et incitera cette dernière à révéler au narrateur comment vingt-quatre heures ont pu changer le cours de sa vie à elle. Ce livre est vraiment bien écrit. Le rythme est excellent, commençant lentement et laissant défiler le mouvement peu à peu pour se déchaîner en une passion agréable. Passion du cœur, de l'inconnu, du jeu, ce petit livre du début du 20e siècle traite de sujets inépuisables qui sont toujours d’actualité un siècle plus tard. J'ai beaucoup aimé ce roman.
La chronique de Froissart 10 étoiles

Titre: Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau
Auteur: Stefan Zweig
Editeur: Gallimard (Folio) 4 février 2015
Edition bilingue (allemand/français) annotée par Jean-Pierre Lefebvre
Traduction pour la partie en français: Olivier Le Lay
ISBN: 978-2-07-046196-7
201 pages
Prix en France: 4,10€

Toujours doublement précieuses sont les éditions bilingues des grands textes littéraires. Le lecteur français germanophone et le lecteur allemand francophone apprécieront certainement celle-ci en particulier, mais nulle nécessité d'être bilingue pour se laisser prendre aux qualités intrinsèques du récit, qui bénéficie de l'excellente traduction d'Olivier Le Lay.

La scène a pour cadre, au début des années 30, une pension hôtelière bourgeoise de la Riviera, où se côtoient les membres d'une société à la Somerset Maugham, à la Maupassant, où chacun observe chacun, où chacun commente, critique, juge et sanctionne les gestes et les paroles de chacun, au nom d'une morale étriquée appliquée de manière immédiate et arbitraire au vu de la seule superficialité des faits.

Le récit est à tiroirs.

Le narrateur premier séjourne à l'hôtel, où l'arrivée d'un jeune homme seul, un Français, élégant, courtois, rompt la monotonie des heures et l'indolence guindée des vacanciers. Le nouveau venu fait en effet montre d'une telle amabilité qu'il s'attire l'attention générale et la sympathie de tous, et surtout de ces dames... singulièrement de l'une d'entre elles, Madame Henriette, une trentenaire qui se trouve là en villégiature avec son époux et ses deux enfants.

Coup de théâtre: vingt-quatre heures plus tard le dandy et la digne Madame Henriette s'envolent sans préavis on ne sait où, au grand dam du mari cocu et au grand scandale de la petite communauté d'estivants conformistes.

''On comprendra aisément qu'un tel événement, coup de tonnerre pour nos yeux et nos sens, était de nature à troubler violemment des êtres qui n'étaient accoutumés qu'à l'ennui et à des passe-temps insouciants...''

L'incident déclenche des discussions, des débats, des controverses, voire des disputes sans fin qui permettent à l'auteur de confronter les points de vue bourgeois et l'opinion plus ouverte du narrateur sur l'importance ou non du respect des codes moraux conservateurs et des normes sociales puritaines à propos d'une ''Bovary'' qui plaque enfants et mari vingt-quatre heures après avoir fait la connaissance d'un jeune ''bellâtre''.

Une dame âgée, Mrs C., qui semble touchée par le discours mesuré, non moralisateur, du narrateur, le seul de la compagnie à ne pas jeter la pierre à la femme adultère, finit, avec beaucoup de pudeur, d'hésitation et de retenue, par lui proposer de lui confier par écrit une aventure qu'elle a vécue elle-même autrefois, à l'âge de quarante ans, et qui offre une certaine similitude avec l'affaire qui agite et révolte les bien-pensants de la pension.

Alors s'ouvre le tiroir recelant le récit second.

Cette nouvelle dans la nouvelle entraîne le lecteur dans le monde infernal des casinos. La narratrice raconte avec une intense émotion les circonstances en série qui l'ont conduite, sur un temps identiquement court de vingt-quatre heures, à une relation dont elle conserve grande honte avec un jeune joueur qu'elle décide de sauver du suicide auquel il veut se livrer après avoir tout perdu, y compris son honneur, par addiction irrépressible au jeu.

Zweig se livre ici à une captivante étude de la psychologie du joueur, et en particulier à une analyse extraordinaire des mouvements des mains et des expressions du visage du jeune fils de famille, descendant alors ruiné d'une branche de la noblesse ancienne de la Pologne autrichienne, pendant le temps qu'il s'abandonne à sa passion sous le regard épouvanté de la narratrice.

La superposition des deux nouvelles, des deux situations, des deux personnages féminins invite le lecteur à réfléchir sur la notion de ''faute'' et de ''culpabilité sociale'', à méditer sur la tendance qui prévalait encore au milieu du siècle dernier à condamner a priori la femme ''infidèle'' (cette tendance s'est-elle estompée?), plus généralement à mesurer l'importance des circonstances par rapport à la nature de l'événement, à admettre que la vie d'une personne peut prendre tout à coup une direction totalement imprévisible, à prendre en compte la liberté privée face au poids de la morale publique, à s'interroger sur le rapport de l'individu à l'argent et au gain, à considérer avec commisération la propension de personnes oisives à discourir avec suffisance sur le comportement d'autrui...

L'analyse sociologique, quasi anthropologique, et l'étude psychanalytique rappelant que Zweig et Freud ont entretenu une abondante correspondance, intégrées dans un mouvement narratif intense qui emporte le lecteur, font de cette nouvelle à deux niveaux un exemple parfait du genre réaliste.

A lire d'une traite.

Patryck Froissart
Plateau Caillou
Réunion



L'auteur:

Stefan Zweig, écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien est né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche-Hongrie, et s’est suicidé le 22 février 1942, à Petrópolis au Brésil.
Ami de Sigmund Freud, d'Arthur Schnitzler, de Romain Rolland et de Richard Strauss, il fait partie de la fine fleur de l'intelligentsia juive de la capitale autrichienne avant de quitter son pays natal en 1934 à cause des événements politiques. Réfugié à Londres, il y poursuit une œuvre de biographe (Joseph Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles qui ont conservé leur attrait près d'un siècle plus tard (Amok, La Pitié dangereuse, La Confusion des sentiments). Dans son livre testament Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen, Zweig se fait chroniqueur de l'«Âge d'or» de l'Europe et analyse avec lucidité ce qu'il considère être l'échec d'une civilisation.

FROISSART - St Paul - 76 ans - 26 mai 2022


Oups ! 6 étoiles

Dans un hôtel de la Riviera, une vieille dame raconte ce qui lui est arrivé il y a bien longtemps. Elle s’éprit d’un jeune homme complètement dévoré par la passion du jeu dans les casinos. Elle tenta bien de l’aider à fuir ce lieux néfastes mais, pour toute réponse, elle dut subir les réponses verbales et physiques d’un enragé.
Une nouvelle qui se veut, sauf erreur, très morale, très moraliste, très moralisante. J’ai déjà connu un Stefan Zweig nettement plus prodigieux. Sans compter que j’ai horreur des histoires d’amours, de toutes les histoires d’amour et que je hais les love-story.
Passons à autre chose !

Catinus - Liège - 72 ans - 8 mai 2020


Un court récit éblouissant 10 étoiles

Vu le titre dans une médiathèque, me suis souvenu d’excellentes critiques sur ce livre, d’un auteur, Stefan Zweig, toujours une valeur sûre, toujours excellent. Hop, ma main n’a pas hésité plus longtemps, elle l’a pris et l’a emporté chez moi.

Sans regrets ! En 3 jours l’ai fini, roman très court, mais ô combien superbe, d’une haute excellence littéraire, tant à la fois dans le style que dans l’histoire !

L’histoire : postulat de base : qu’est-ce qui peut pousser une femme (et un homme tout aussi bien !) à tout quitter du jour au lendemain, famille, situation, considération, pour un amour à peine né pour une personne à peine connue ?

Vingt-quatre heures de la vie d’une femme donne une réponse possible, et quelle réponse ! Il y a de ces circonstances qui font basculer toute une existence, que 24h plus tôt rien ne laissait prévoir. Il suffit d’une rencontre, d’un hasard, et 24h plus tard tout est bouleversé !

Ce récit mené de main de maître pose aussi une autre question : Peut-on guérir d’une addiction ? L’amour suffit-il pour sauver une personne d’une passion dévorante et irrépressible ? C’est l’autre thème de ce petit livre éblouissant. Pour connaître la réponse, lisez le livre !

Le style : j’ai déjà prononcé quelques superlatifs : superbe, excellence littéraire, mené de main de maître, éblouissant, enthousiasmant. Ils s’appliquent parfaitement au style de ce court récit, qui est un vrai petit bijou. Stefan Zweig démontre ici toute la perfection d’écriture dont il était capable.

Ne vous arrêtez pas au fait que c’est une histoire qui se déroule dans une société de l’ancien temps, avec ses préjugés et ses stricts codes moraux qui n’ont plus cours à notre époque. Dépassez vos réticences, intéressez-vous-y, laissez faire Stefan Zweig, suivez-le où il veut vous emmener, il saura très bien vous atteler avec délices à son histoire, et vous éprouverez de grands moments de lecture

Cédelor - Paris - 52 ans - 8 novembre 2019


Ces instants où tout bascule ... 9 étoiles

Dans une pension chic de la Côte d'azur, de nombreux individus se côtoient et discutent ensemble en personnes bien élevées. Un jour, le bon ton et la bonne humeur se trouvent ébranlés quand l'une des pensionnaires, mariée, s'en va avec un jeune homme délaissant son époux pour la plus grande stupeur des personnages présents. Le narrateur est le seul à défendre cette femme et à lui trouver un certain courage. Mrs C... est touchée par la réaction du narrateur et en profite pour se confier à lui. Elle-même a enfoui un secret au sujet d'un souvenir que l'on pourrait juger immoral. Puisque le narrateur n'a pas jugé la jeune femme adultérine, elle peut donc lui raconter ces vingt-heures qui l'ont marquée à vie. Cette fois où elle a voulu aider un jeune homme passionné par le jeu et qui s'est ruiné ...

Ce texte de Zweig est une nouvelle fois d'une grande qualité, tant pour son écriture que pour la peinture des sentiments d'une manière juste et limpide. L'écrivain brille par sa force narrative, par cette façon de nous immerger dans un univers par des détails qui nous happent. Quand Mrs C... se focalise sur les mains de ce joueur invétéré, le lecteur se voit absorbé par l'histoire. La psychologie de ce personnage féminin est très bien décrite. La peinture du monde du jeu est très bien faite et saisissante. Certains passages sont de véritables tableaux marquants. Il ne se passe pas des centaines de choses et pourtant l'on est vraiment captivé par cette histoire.La structure de court roman ou de cette longue nouvelle répond à une construction que Zweig chérit, celle du récit enchâssé comme il l'a utilisée dans "Amok" ou dans "Le Joueur d'échecs". Ce procédé met en valeur le pouvoir d'un récit. Un bon conteur peut nous faire voyager et nous émouvoir.

Un texte touchant et envoûtant.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 12 octobre 2018


Daté? 5 étoiles

Relisant ce livre après des années, je me sens plus proche de la critique de Bérénice que des autres, plus louangeuses. La construction du récit avec ses larmoiements, ses hésitations, ses retours en arrière m'a paru terriblement datée. Et comme le dit bien Bérénice, le récit lui-même, malgré ses raffinements psychologiques et sa perfection stylistique, est d'une effrayante banalité. Depuis cette époque, et même avant, la littérature nous a tant produit de récits de tous ordres sur le même thème que celui-ci s'affadit par comparaison. Cette relecture est donc une grande déception et je n'ai plus souvenir de l'impression que m'a procurée la première.

Falgo - Lentilly - 84 ans - 12 avril 2016


Du Zweig sans surprise 7 étoiles

On retrouve les qualités d'écriture et de psychologie de Zweig dans cette nouvelle dont le sujet pique la curiosité : comment une femme peut-elle tout quitter en 24h pour un parfait inconnu?
J'ai beaucoup apprécié le cadre de cette société aristocratique et bourgeoise de la fin 19ème début 20ème. Le sujet est accrocheur mais le dénouement trop prévisible à mon goût.

Elko - Niort - 47 ans - 8 février 2015


Prenant... 10 étoiles

Une belle histoire forte et touchante entre deux êtres touchés par deux passions qui se croisent et finalement s'opposent. Le seul moment où ils arrivent vraiment à communi(qu)er dans un instant de grâce (l'excursion) c'est quand chacun d'eux oublie sa passion (sa passion amoureuse pour l'une et sa passion du jeu pour l'autre). Grâce à son style précis et concentré (Ah l'histoire des mains...), S. ZWEIG parvient à nous captiver pour cette histoire dont le résumé laconique pourrait paraître si banal.
La mise en perspective "poupée russe" de l'histoire centrale racontée dans le cadre d'une autre histoire un peu similaire à laquelle viennent d'assister les 2 principaux personnages de la nouvelle crée un effet kaléidoscopique qui vient renforcer l'effet de vertige procuré par cette affaire de passions.
Un chef d'oeuvre.

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 13 mai 2014


Un classique à découvrir 6 étoiles

Un récit très court, au style fluide et lumineux, qui a constitué un véritable plaisir de lecture.

Ce roman (ou nouvelle ?) traite de la passion, celle qui dévore tout sur son passage. Une écriture saisissante et une fine analyse psychologique s'unissent pour nous embarquer dans deux récits imbriqués l'un dans l'autre.

La nature profonde de l'être humain est particulièrement bien traitée, et l'on retrouve le thème de prédilection cher à S. Zweig qui est la folie.

La confession de la vieille dame est tout simplement emplie de dignité et de pudeur. Quant à la description magistrale des mains du joueur, elle est tout à la fois fabuleuse et angoissante.

Les mots choisis avec soin font de cette oeuvre une lecture courte mais efficace. Dommage que tout s'accélère principalement vers la fin, le début m'a semblé un peu plus longuet.

D'aucuns pourraient reprocher que les rouages de l'histoire reposent essentiellement sur une austérité morale et des conventions de l'époque qui ne sont plus de mise aujourd'hui. Qu'importe, pour ma part, le récit est cohérent, et l'oeuvre mérite clairement d'être découverte ou redécouverte.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 30 mars 2014


Violence et cruauté d'une passion éphémère 9 étoiles

Une bien belle histoire que cette nouvelle de Zweig. J’ai retrouvé ce qui m’avait tant plu dans « La Confusion des sentiments », cette façon si particulière qu’a l’auteur de décrire avec talent et simplicité les soubresauts de l’âme tels que la passion, la douleur, l’angoisse … Doté d’un don d’observation unique, conjugué à la sensibilité qui le caractérise, il parvient à faire vibrer le lecteur à l’unisson des émotions de ses personnages. Ce qui est intéressant ici, c’est que la vieille dame racontant au narrateur sa liaison avec un jeune homme qu’elle avait rencontré dans un casino il y a de nombreuses années, explique comment elle a d’abord été subjuguée par ses mains. La manière dont est décrite cette espèce de danse à laquelle se livrent les mains fiévreuses du jeune homme en train de miser son argent, comme si celles-ci étaient des êtres vivants totalement autonomes, est proprement stupéfiante.

Cette nouvelle en mode enchâssé fut un très bon moment de lecture pour moi, malgré le format court qui, ajouté à la fluidité du récit, m’a laissé un (tout petit) peu sur ma faim. Mais l’histoire de cette dame, qui a gardé un silence un peu honteux sur sa brève pseudo-aventure pendant de longues années, avant de la raconter au narrateur principal pour enfin soulager son âme, est si triste qu’elle ne pourra que toucher tout lecteur un peu sensible… Au-delà de l’aspect romanesque, qui s’efface bien vite devant la réalité la plus triviale, l’auteur évoque aussi l’hypocrisie des conventions sociales qui prévalaient dans les milieux bourgeois de l’époque, véritables étouffoirs des passions amoureuses.

A noter que les dernières pages du livre (du moins la version « Livre de poche ») sont consacrées à la biographie de l’auteur, ce qui m’a permis de vérifier que la bande dessinée « Les derniers jours de Stefan Zweig », que je recommande vivement au passage, s’est efforcée de coller au maximum à la réalité des faits.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 15 janvier 2014


A lire, a écouter 9 étoiles

Dans un but d'accroissement toujours constant de découverte littéraire, je me mets peu à peu au livre audio. Celui-ci est mon premier et je ne suis pas déçue.
L'intrigue est magnifique avec l'aveu, ou du moins l'épanchement, de cette vieille femme qui nous bouleverse tant l'aventure la bouleverse après tant d'années. Comme toujours Zweig se révèle maître ès psychologie et particulièrement psychologie féminine! Le narrateur n'en est pas moins un personnage très travaillé et appréciable.
Zweig a une capacité de narration extraordinaire et un talent extraordinaire. J'ai particulièrement apprécié sa description du réveil de la femme au côté de son jeune inconnu; sujet vivace et atemporel qui n'a jamais été si bien abordé (ou simplement jamais abordé). La panique et la fuite du matin, sujet que ce séducteur d'écrivain semble bien connaître.
Bref un chef d’œuvre égal à ses autres chefs d’œuvre qui est merveilleusement mis en avant par les qualités de Marie Christine Barrault. Sa voix douce et expressive parvient à retranscrire chaque mouvement d'âme de l’héroïne et à nous envoûter!

Junos2005 - - 33 ans - 14 janvier 2014


Rencontre amoureuse 8 étoiles

C'est un livre que j'ai eu plaisir à lire quand j'avais 20 ans, et que j'ai relu avec le même plaisir 20 ans plus tard... Bien sûr, avec mes yeux de femme... ce récit reste pour moi une très jolie chronique d'une rencontre amoureuse, sans jugement.

Anonyme12 - - 14 ans - 4 mai 2013


Très bien écrit 8 étoiles

J'ai lu ce livre juste après "Lettre d'une inconnue" et j'y ai trouvé le même plaisir ; c'est peut-être un peu moins bon, mais pratiquement du même niveau.
Ce que j'aime énormément chez cet auteur, c'est son écriture unique : Il est capable de nous faire entrer immédiatement dans ses histoires, écrites de façon quasiment autobiographique.
On a du mal à croire que ce qu'il raconte n'a pas été vécu.
L'autre point fort, c'est d'écrire des livres aussi forts alors qu'ils sont très courts.

Je conseille vraiment cette lecture, et pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, enchaînez avec "Lettre d'une inconnue".

Vigneric - - 54 ans - 8 avril 2013


Une très belle écriture 8 étoiles

Stefan Zweig nous narre les réminiscences d'une vieille femme qui a vécu les vingt-quatre heures les plus passionnées et puissantes de sa vie à Monte-Carlo dans un casino. Elle rencontre un magnifique jeune homme aux très belles mains qui a une addiction au. Il se détruit, se ruine. Stefan Zweig manie les mots avec élégance, son style d'écriture est très agréable. Ce ne sera pas mon dernier Zweig, c'est certain. Que faut-il retenir de cette passion très éphémère pour un homme qu'elle ne connaît à peine. Le mystère du coup de foudre?

Gregou - - 37 ans - 26 mars 2013


Une pépite littéraire 10 étoiles

Très sincèrement, je place les vingt quatre heures de la vie d'une femme dans l'incontournable, dans la liste de ceux qu'il faut absolument lire avant de partir, dans le registre de l'inoubliable, et promis, si je dérive vers une île déserte, j'aurais celui là dans ma mallette de survie. Stefan Sweig n'a jamais été avare de son talent, mais là, j'avoue qu'il m'a littéralement envoûté. La scène des mains sur le tapis de jeu est un régal. Et l'humain transpire à chaque page. De l'émotion. De la grande littérature.

Hamilcar - PARIS - 68 ans - 23 septembre 2012


Zweig: un fin psychologue 10 étoiles

Dans ce roman assez court, Stefan Zweig arrive à retranscrire les sentiments d'une vieille femme qui se confie à un homme. Le roman bien qu'il soit court est intense: on découvre les plus profonds sentiments de cette femme et on en explore l'âme. Les descriptions sont poignantes: description de mains passionnées, de visages, de sentiments. Ce roman montre que vingt-quatre heures suffisent pour changer une vie pour toujours. Elle découvre dans un casino un joueur ivre de jeu qui ne peut vivre sans jouer et tente de le réconcilier avec le bonheur de la vie et les choses qui s'y trouvent.
Ce texte du grand auteur autrichien est fluide et bouleversant, on en sort perplexe et il pousse à réfléchir sur la question: Jusqu'où la passion peut-elle aller? Un livre exceptionnel et rares sont les auteurs qui arrivent à fouiller aussi profondément dans la psychologie des personnages...

Kian996 - - 27 ans - 12 juillet 2012


Une demi-déception 6 étoiles

J'attendais beaucoup de cette nouvelle et à vrai dire je suis resté sur ma faim! L'intrigue a du mal à démarrer et quelques pages sont superflues, le comble pour une nouvelle déjà pas très longue! S'y ajoutent le style un peu ampoulé de S. Zweig et des descriptions un peu longues qui rajoutent à cette impression de lenteur et ralentissent inutilement l'histoire!
Reste quand même la force des sentiments bien retranscrite de ces 24 heures qui ont changé la vie de cette femme!
Néanmoins je m'attendais à autre chose, à une passion plus dévorante, et à la fin du livre j'ai envie de dire : tout ça pour ça?

Florian1981 - - 42 ans - 20 mars 2012


Coup de foudre avec Zweig 9 étoiles

Mon premier roman de Zweig... et je suis tombée amoureuse du style. Outre la psychologie des personnages particulièrement bien étudiée, le choix des mots est capital dans les descriptions de Stefan Zweig : le joueur compulsif est en premier lieu décrit à travers ses mains. Elles s'animent, retombent déçues et presque inanimées, ont un sursaut de vie.. Un personnage à elles seules ! La passion dépassant toutes les convenances sociales est également parfaitement bien abordée. On oublie les étiquettes pour ne vivre qu'à travers l'amour. Cet amour même que la première femme du roman, celle qui s'enfuit avec un autre homme, a la chance de connaître.

Sandie06 - - 44 ans - 20 mars 2012


Pudique et sensible 8 étoiles

Un hôtel, un groupe d’estivants venus d’horizons divers, un fait divers qui vient rompre la routine sereine de leur séjour. Et les langues se délient, les souvenirs reviennent.
C’est un récit fin, sensible, d’une profondeur et d’une justesse psychologique extraordinaire, comme toujours avec Zweig. Et cette exploration des passions est servie par une langue simple et pure mais profondément évocatrice.

Romur - Viroflay - 50 ans - 21 janvier 2012


Aveu 9 étoiles

J'avoue avoir eu au début un regard rieur sur cette femme dont la caste et l'époque poussent à des convenances qui peuvent sembler désuettes aujourd'hui. Et l'aveu, qui est le sujet même de la nouvelle, repose sur ces convenances et la culpabilité qu'elles peuvent engendrer lorsqu'il s'agit de passion, de mouvements de l'âme, de choses finalement bien naturelles.
Cependant l'écriture si sensible, si belle, l'empathie de l'auteur à l'égard de cette femme, la délicatesse des images, des mots, des sentiments, ont eu raison du temps et des moeurs. C'est un véritable petit bijou que cette nouvelle, tant sur le fond que la forme. Proche d'une certaine perfection.

JEyre - Paris - 43 ans - 22 octobre 2011


Court mais excellent ! 8 étoiles

Pas besoin d'en dire beaucoup pour exprimer combien j'ai apprécié en son temps ce livre. L'écriture de l'auteur est vraiment comme toujours à la hauteur et tient son lecteur en haleine. En un mot c'est captivant, je n'ai pas lâché ce roman avant de l'avoir fini !

Norway - Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes ! - 48 ans - 27 juillet 2011


Vingt-quatre heures pour toute une vie! 10 étoiles

Ce roman/nouvelle, forme que personnellement j’aime beaucoup, arrive à nous transporter dans l’univers incroyable de la passion et de la désillusion. Mais ici, la passion l’emporte à coup sûr ! Ces vingt-quatre heures, petit vent dévastateur et tellement riche en émotions et sensations, laisse le lecteur un peu pantois face au récit de cette dame âgée, dont les souvenirs d’une aventure vécue intensément perdurent encore après des dizaines d’années. Ici, c’est l’écriture qui fait tout ! La description des mains du joueur est un pur joyau ! Arriver à faire « parler » de cette façon des mains est fascinant. On comprend pourquoi, cette dame, si convenable, encore endeuillée, se laisse emporter par cette fascination. Et il s’agit bien d’une passion amoureuse même si la démarche initiale de compassion, qui pourrait paraître complètement irréaliste à première vue, s’articule pourtant comme une évidence. Stefan Zweig arrive à entrer dans la psychologie féminine avec beaucoup de subtilité et de force au point que les hommes du roman restent dans l’ombre, même s’ils ont tous deux été déclencheurs ; le premier, de cette confession (peut-être bien Zweig ?), qui reste néanmoins impressionné par cette histoire sortant des convenances ; et le second, de cette passion en héros romantique …Quel magnifique écrivain !

Pieronnelle - Dans le nord et le sud...Belgique/France - 76 ans - 26 juillet 2011


Une femme en perdition 9 étoiles

Une fine analyse de la passion amoureuse chez une femme "mûre". Zweig parvient à retranscrire le cheminement d'une frénésie des sentiments avec délicatesse et justesse.
Comment une femme respectable et discrète parvient à s'abandonner à un parfait inconnu, à l'aimer de toute sa chair et de tout de son cœur, jusqu'à être prête à abandonner sa famille, sa réputation, ses relations.
Un grand Zweig qui nous entraine dans les tréfonds de l'âme d'une bonne lady anglaise avec son écriture élégante et grâcieuse.
Un grand moment de littérature contenu dans cette courte et fantastique nouvelle.

Opalescente - - 41 ans - 5 juillet 2011


Une histoire touchante! 9 étoiles

C'est le troisième livre que je lis de cet auteur et je suis toujours autant charmée. Cette histoire m'a beaucoup plu et j'ai adoré la narration. Je me suis retrouvée transportée dans un monde plein d'amour et de passion. Stefan Zweig a l'art de décrire les sentiments qui fait qu'on a l'impression de les ressentir soi-même.

Je ne peux que conseiller ce bouquin car il est magnifique. J'aime beaucoup cet auteur.

Lalie2548 - - 38 ans - 26 juin 2011


Un Stefan Zweig, tout court !! 10 étoiles

Ton incroyablement enjoué …style unique lui appartenant … Il me semble être passionné de « grandes amoureuses » pour reprendre sa propre expression … histoire vieille comme je n’aime pas que les histoires soient !!! Pourtant, quelque chose me retient et m’accroche aux lignes ! Même le sur-détail qu’il ne cesse de fournir m’attire autant qu’il me repousse ! Du détail mais jamais du superflu !
Et puis ses longues illustrations bien étayées d’exemples … me rappellent mon propre acharnement par moments sur la finalité d’éclaircir, de faire comprendre mais surtout de faire vivre, à tout prix 
Et puis j’ai un certain souvenir, une certaine familiarité avec ce genre d’histoire de vie qu’on me répète et que de vraies gens m’ont aimablement mais foudroiement racontées … c’est particulièrement touchant comme expérience …
Tout comme en lisant Lettre d’une Inconnue du même auteur, je me trouve profondément saisie par cette lecture … par le recours de Zweig à des personnages parfaitement exceptionnels… ; des exceptions témoignant du talent génial et magistral d’un auteur qui a toujours su créer des personnages si lointains et pourtant si près de chacun de nous … les humbles personnages des livres dans le lointain, nos propres personnages complexes tout près …
Et puis cette lecture a pu me confirmer que dans ce monde, la « perfection » que je cherche existe !!
Entre le titre qui m’a décidément accrochée et le sens qu’ont pris les mots qui composent la vraie œuvre, il y a un fossé !agréable !subjuguant !

Farfalla - Tunis - 32 ans - 25 juin 2011


Passions foudroyantes! 10 étoiles

Une réflexion sur les pulsions qu’engendre la passion et ses répercutions foudroyantes. Magnifique ! Superbe ! Déroutant de justesse et de finesse.

J’ai adoré, j’en reste muette !

Ce petit extrait m’a marqué :
« Toute souffrance est lâche : elle recule devant la puissance du vouloir-vivre qui est ancré plus fortement dans notre chair que toute la passion de la mort ne l’est dans notre esprit. »

LaCritiqueuse - - 35 ans - 5 juin 2011


Belle humanité... 7 étoiles

L'histoire de cette petite nouvelle retranscrit extrêmement bien les vices et les tentations auxquels un homme ou une femme peut être confronté tout au long de sa vie.
En un court récit, S Zweig arrive à faire ressortir les différentes facettes de l'humain. Son écriture fluide et complexe à la fois, reste son plus bel atout.

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 27 avril 2011


Féministe 7 étoiles

L'histoire se déroule dans une ambiance particulièrement bien mise en place. L'univers du jeu et de la haute société de l'époque nous absorbe tout de suite.

Le récit émouvant de la personnage principale apparaît comme un plaidoyer féministe après la discussion violente des premières pages du livre. Dans la société phallocratique du début du XXe siècle, prendre ainsi la défense de femmes qui osent rejeter les principes d'une morale aliénatrice pour vivre pleinement est un acte politique fort.

Ce roman court, qui n'a donc ni la concision d'une nouvelle ni l'ampleur d'un roman, est à la fois touchant et engagé.

Maufrigneuse - Saulieu, Bourgogne - 35 ans - 29 décembre 2010


3,5 étoiles! 7 étoiles

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme est un livre écrit par Stefan Zweig.Le style de l'auteur,d'un bon niveau,est classique,fluide.L'intrigue est concise,prenante.Les personnages sont fouillés psychologiquement(avec les thèmes de la passion et de l'obsession).Un bon livre,très agréable à lire,tragique,d'une grande profondeur psychologique.

Js75 - - 40 ans - 31 août 2010


Petite lecture très agréable 9 étoiles

Au début du siècle dernier, dans une pension de famille sur la Côte d'Azur, les visiteurs discutent avec véhémence de cette femme qui a pris la poudre d'escampette, durant la nuit, avec un homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures. C'est sur elle que l'on jette l'oppropre de cette folle décision. Pourtant, une dame plus âgée confie au narrateur avoir vécu une aventure semblable il y a bien des années. Ce sont les 24 heures qui ont changé la vie de cette femme qui nous sont ici racontés avec brio par Zweig. Économe côté mots et pages, l'auteur n'en réussit pas moins à nous charmer par son style d'écriture. Chemin faisant, il jette un regard perçant sur la passion et sur le jeu, sur les risques et périls qui y sont associés. À lire!

Leroymarko - Toronto - 50 ans - 22 août 2010


Je ne regrette pas cette petite lecture... 10 étoiles

Stefan Zweig est un écrivain que l’on considère aujourd’hui comme un des maîtres de la nouvelle longue. En moins de pages que pour un roman classique il plante des personnages, décrit une scène d’action et nous raconte une grande histoire, voir deux ou trois car il est le roi des récits imbriqués…

Quand la bonne société voit une femme partir au bras d’un amant en laissant tout tomber sur son chemin, quand les mauvaises langues commencent à se délier et porter des jugements abrupts et quand on sent que le drame n’est pas très loin… Stefan Zweig commence le véritable récit de la vie de cette femme, plus exactement les fameuses vingt-quatre heures qui l’ont transformée, qui lui permettent de voir le départ de madame Henriette avec d’autres yeux que ceux qui se contentent des apparences…

Ce récit est d’une force incroyable car il permet de voir une femme tomber sous la fascination intégrale d’un homme. Cet homme est aussi un grand «fasciné», il est joueur au casino et l’histoire se passe à Monte-Carlo.

Les pages décrivant le joueur en train de perdre sont étonnantes de force et vérité. Je sais d’autant plus de quoi il s’agit que depuis plus d’un an je passe quelques heures par semaine à écouter des joueurs en difficulté. Stefan Zweig frappe si juste qu’il a du jouer ou avoir un de ses proches joueur…

Mais le plus fort est dans les pages qui suivent, quand la femme devient le Saint Bernard du joueur, puis l’obstacle au jeu, quand elle aime au point de se détruire, quand elle est comme convalescente pour retrouver un sens à sa vie… Vingt-quatre heures à Monte-Carlo ont failli l’emporter dans le néant et elle n’en est pas revenue indemne. Par contre, son cœur qui a souffert s’est ouvert et elle est plus à même de comprendre les autres. Ce n’est pas de l’empathie ni de la charité, non seulement une expérience qui lui donne la capacité à comprendre, de façon neutre sans justifier, pardonner ou condamner…

Une magnifique nouvelle que je ne peux que conseiller à tous ceux qui ne l’auraient pas encore lue, ou qui auraient envie de profiter de l’ouverture et la légalisation des jeux d’argent sur Internet pour connaître le grand frisson…

En lisant ces « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » j’ai compris pourquoi un des intervenants de ma formation en addictologie comportementale tenait à ce que nous l’ayons dans notre bibliothèque, dans notre culture, dans notre tête… Comme «Le joueur d’échec» du même auteur, «La dame de Pique» de Pouchkine ou «Le joueur» de Dostoïevski, la littérature en dit beaucoup plus que les essais les plus savants car elle ne théorise pas, elle fait partager l’expérience, la vie, les passions…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 67 ans - 15 avril 2010


Une passion foudroyante 8 étoiles

Dans le cadre suranné d'une pension de famille de la Riviera, au début du xxème siècle, une femme va se livrer auprès du narrateur à une étrange confession. Elle raconte sa rencontre quelques 20 ans plus tôt, avec un jeune homme dans un casino de Monte-Carlo. Il n'y a rien de commun entre cette femme, déjà vieillissante, pour l'époque, et ce joueur invétéré qui parie jusqu'à sa dernière pièce d'or. Pourtant Mme C. ressent chez ce jeune homme une fébrilité, une détresse qui l'attirent. Elle s'attarde longuement sur le jeu de mains du joueur et cette description est inoubliable pour le lecteur .
Stephan Zweig décrit une double passion: la passion amoureuse et la passion du jeu. Il analyse avec beaucoup de sensibilité les états d'âme d'une femme qui va vivre en quelques heures tous les tourments d'une passion foudroyante. Il y aura peu de place pour le bonheur dans ces quelques heures mais elles seront d'une telle intensité qu'elles la marqueront pour toujours: "je voudrais vous raconter un seul jour de ma vie, le reste me semble sans importance".
Stephan Zweig s'attarde aussi sur les conséquences de la passion amoureuse: ces vingt quatre heures ont laissé chez Mme C. le goût amer de la culpabilité et de la honte. Cette longue confession va alléger le poids de ses remords et agir un peu comme une psychothérapie .
Stephan Zweig trace ainsi le portrait d'une femme de la haute société de l'époque. Veuve, elle promène une sorte d'ennui de villégiature en villégiature. Son désoeuvrement la prédisposait à ce genre d'aventure. Sa sensibilité la protège pourtant et nous la fait apparaître comme une femme touchante.

Clara33 - - 76 ans - 2 mars 2010


Mon deuxième Zweig 8 étoiles

Magnifique... Le thème abordé de la passion qui défie toute raison est ici, sans être caricaturé, superbement romancé. D'une part, la passion de cet homme pour le jeu, qui détruit toute sa vie, et qui montre le côté noir, affreux, d'une passion qui n'écoute rien d'autre qu'elle-même, et d'autre part la passion de cette femme qui est tombée amoureuse d'une part de cet homme, de sa faculté à exprimer ses émotions, et qui à partir de là est elle aussi devenue aveugle à toute raison.
Et comme la passion, dans le sentiment fusionnel qu'elle fait naître, provoque aussi les sentiments les plus destructeurs en retour... La colère, la haine, le désespoir...

Étrangement, j'ai lu ce livre peu après avoir discuté, à la suite d'un cours, de la moralité et de ce qui se passe dans la tête des gens qui comme ça, au milieu de leur vie, quittent tout ce qu'ils ont, famille, enfants, boulot, pour partir vivre leur vie, et qu'on ne revoit jamais. Je pense que ça se rejoint directement. L'endormissement des sentiments que provoque une vie trop réglée et trop froide de passions rend la personne extrêmement sensible au moindre sursaut de Vie qu'il peut apercevoir. Et si quelque chose attire son regard, une personne, une pensée, un désir si fort... Alors il peut tout quitter et mourir pour sa passion, car à quoi bon vivre si l'on ne vit pas ?

Tommyvercetti - Clermont-Ferrand - 35 ans - 20 décembre 2009


Excellent... 9 étoiles

Zweig aurait pu écrire sur tout et n'importe quoi tellement son style est fluide, prenant et novateur. Dans cette nouvelle, il retrace 24 heures de la vie d'une femme en compagnie d'un inconnu à qui elle décide de venir en aide dans un premier temps. Cet inconnu est malade, il a la passion du "Jeu" et ne peut s'empêcher de dilapider son argent dès qu'il en possède un peu. Il interprète mal l'aide de la femme et un quiproquo s'installe entre les deux acolytes. Des passages sont merveilleusement décrits, comme celui où ils se retrouvent à l'hôtel dans la même chambre sans se connaître. A lire absolument!!

Baader bonnot - Montpellier - 40 ans - 20 février 2008


Des choix Cornéliens 9 étoiles

Nous sommes au début du siècle dans une pension de famille de la côte d'Azur. Mme Henriette disparait brutalement et laisse son mari désespéré; on apprend le lendemain que sa femme s'est enfuie avec un jeune Français arrivé deux jours plutôt et qui s'était accordé les faveurs de tout ce beau monde par sa sympathie et son savoir-vivre.
Le narrateur qui faisait partie de l'assemblée est le seul à ne pas accabler Mme Henriette et à chercher à lui trouver quelque excuse.
Mrs C., une vieille anglaise de la pension va alors décider de s'entretenir avec le narrateur afin de lui expliquer le grand secret de sa vie, ou plutôt de vingt-quatre heures de sa vie qui ont bouleversé ses opinions et ses préjugés sur l'amour, la passion et l'abandon à un homme.

Ce livre de Zweig est un très bon moment à passer; il nous mène sur les chemins périlleux de la folie amoureuse et nous éclaire sur les risques de l'abandon. La passion n'est pas toujours réciproque et peut mener à l'abîme mais vingt-quatre heures d'un bonheur sans limite ne valent-elles pas plus qu'une longue vie d'ennui ? C'est la question posée ici et le final de ce petit roman semble tenter de répondre à la difficulté très cornélienne de ce choix.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 21 mars 2007


passion 8 étoiles

personnellement j'ai découvert ce livre par un cours sur la passion. en effet on peut observer chez l'héroïne une passion débordante pour les choses simples de la vie.
un moment agréable à passer!!

Marion1209 - Mandelieu - 38 ans - 6 mai 2005


Quel romantisme ! 10 étoiles

Je suis assez fleur bleue et prie de m'excuser ceux que cela énerve.

Il s'agit là d'une de mes oeuvres préférées. Je ne pense pas que je serais capable d'une telle abnégation, ce qui me renvoie à mes propres lâchetés.

C'est une nouvelle sur la beauté que peuvent avoir les pulsions instinctives, avec ce qu'elles peuvent avoir de dangereux et de poignant. Cela fait réfléchir également sur l'intérêt de saisir les opportunités qui s'offrent à vous et sur la complexité des passions humaines.

J'ai trouvé cette oeuvre enchanteresse.

Veneziano - Paris - 46 ans - 4 mai 2005


zweig contre dostoïevski????!!!!!!! 8 étoiles

je voudrais faire passer un coup de gueule rapport à "l'ennui" de bérénice. tout d'abord, comment peut-on comparer zweig à dostoïevski? peut-être que le sujet des deux livres mentionnés est (à peu de choses près) le même, mais tout y est différent! le style, l'environnement des personnages, et quand on connait l'histoire de chaque auteur, on se rend bien compte à quel point c'est différent!
non mais!

Machoo - - 33 ans - 28 novembre 2004


L'ennui de "Bérénice" 8 étoiles

Peut-être est-il surtout provoqué par le style des deux auteurs évoqués. Si, à mes yeux, Zweig écrit mieux que Dostoïevski (que je préfère par ailleurs), il est tout aussi évident qu'il travaille bien plus en souplesse et finesse. Dostoïevski est comme un torrent qui emporte tout avec lui. Zweig peut alors paraître un rien plus fade, tout en étant excellent en soi. Par ailleurs, "Le joueur" n'est certainement pas mon roman préféré de Dostoïevski, car on n'y retrouve pas ses éclairs soudains de génie ! La passion oui, mais moins les idées. Je mets 4 étoiles à Zweig mais je n'en mettrais pas autant au "Joueur" par rapport aux autres livres de l'auteur.

Jules 2 - - 79 ans - 8 juin 2004


Ennui passioné 4 étoiles

Après avoir lu Le Joueur de Dostoïevski, j'ai trouvé les "24 heures" bien décevantes. Par rapport à Dostoïevski, c'est fade et lent. Peut-être suis-je passée à côté de ce livre : mais ni l'histoire d'amour, ni la passion du jeu, ni la tentation de tout quitter ne m'ont apparu. Je n'ai pas perçu leur profondeur. Les enjeux me paraissaient anodins. Je ne me suis pas sentie concernée et j'ai trouvé l'héroïne tout à fait facile à oublier. J'ai fini le livre par devoir plus que par envie. Seule l'écriture est appréciable. Et quelques belles images qui me sont restées. Mais c'est bien en-dessous des autres Zweig.

Bérénice - Paris - 37 ans - 8 juin 2004


Bravo ! 10 étoiles

C'est le premier livre de Stephan Zweig que je lis. Quel bonheur de lire un livre aussi bien écrit ! Je l'ai littéralement dévoré !.. Cette histoire passionnante, en plus du plaisir qu'elle apporte, nous aide aussi à oublier une fois pour toutes "les feux mals éteints" que certains d'entre nous se traînent plus ou moins à un moment de leur vie.. Beaucoup d'intelligence et de délicatesse. Bravo !

Isabel - - 64 ans - 1 juin 2004


La rage! 8 étoiles

Une histoire simple et tragique. Comment une femme peut renoncer à tout: enfants, famille, honneur, réputation, pour une passion soudaine.
Et puis une autre passion, celle du jeu. Plus qu'une passion, une drogue. Au même titre que l'alcool ou les drogues dures. Une malédiction qui vous emporte malgré vous, une folie furieuse qui vous entraîne et vous noie. Vous ne pouvez rien contre elle et, malgré toute la volonté du monde, elle vous mène à votre perte.
C'est terrible. Une femme vieillissante (enfin, pour l'époque!) rencontre un jeune homme, s'éprend de lui presque malgré elle et tente, vainement, de le sauver de cette passion mortelle qu'est le jeu.
On a la rage, la rage contre ce jeune homme qui ne parvient pas à se défaire de son envie de jouer, la rage contre cette femme qui aurait mieux fait de ne pas le quitter des yeux, la rage enfin et surtout contre la dépendance, au jeu ici, mais aussi en général, et contre le monde qui nous rend dépendant, encore et encore et toujours plus.

Sorcius - Bruxelles - 54 ans - 24 janvier 2004


24 heures pour se justifier 8 étoiles

Comment expliquer que 24 heures ont suffi à cette femme pour partir avec un inconnu en abandonnant sa famille ? Alors, une femme qui a connu la même passion 20 ans plus tôt pour un jeune homme pris par la passion du jeu va expliquer l'acte de cette femme... Mais la passion justifie t elle tout ? A lire, mais comme dans le joueur d'échecs, on doit faire face à des êtres passionnés et dévorés par leurs passions.

Ondatra - Tours - 42 ans - 31 janvier 2003


Passion du jeu, passion amoureuse 9 étoiles

Un livre (ou une nouvelle) qu'on lit avec la même avidité que celle dont font preuve les deux protagonistes de l'histoire; la dame de bonne famille, qui succombe à une passion amoureuse telle qu'elle en oublie tout et le jeune homme, un joueur pris par le démon du jeu. La description des troubles et tourments causés par ces deux passions est fantastique. Un livre à lire.

Saule - Bruxelles - 58 ans - 17 juillet 2002