Tokyo blues
de Barry Eisler

critiqué par Pietro, le 27 juillet 2011
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Un bilan prophétique et sans concession d'un Japon malade
Tokyo Blues est le deuxième volet des aventures du tueur à gages John Rain, personnage central de Barry Eisler.
Il n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier roman, pour comprendre le deuxième, même si il y a une continuité dans l'évolution des personnages et de l'histoire.
Le récit se déroule au Japon, pays bien connu de l'auteur, puisqu'il y a vécu, et sert de prétexte à décrire un pays à la dérive depuis de nombreuses années.
Outre une intrigue noire, violente et menée avec une impressionnante dextérité, l'auteur dénonce la corruption qui gangrène ce pays depuis de nombreuses années.
Ce roman a été écrit en 2003, et se révèle prophétique, à la lumière des évènements qui ont eu lieu récemment au Japon.
En effet, déjà à l'époque, certains japonais avaient rédigé des rapports alarmistes qui mettaient en lumière de grosses failles dans la sécurité des centrales nucléaires du pays: vétusté des structures, contrôles inexistants, risque sismique non pris en compte!!!
Mais le ministère de l'intérieur, corrompu, a étouffé les rapports, pour protéger les intérêts de l'industrie nucléaire.
L'auteur montre que le pays n'était pas armé pour combattre une éventuelle catastrophe naturelle. Malheureusement la suite lui a donné raison!
Mais la politique étrangère des Etats-Unis est également critiquée dans ce roman réaliste et haletant. Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue.
Un John Burdett version Japonaise!