Nous voulions tuer Hitler : Le dernier survivant du complot du 20 juillet 1944
de Philipp von Boeselager

critiqué par Dirlandaise, le 20 juillet 2011
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Un document exceptionnel
J’ai visionné le film sur l’Opération Walkyrie avec Tom Cruise dernièrement (excellent film en passant…) et je cherchais des livres sur le sujet. J’ai trouvé celui-ci qui me semblait intéressant car ce sont les mémoires du comte Philipp Freiherr von Boeselager, un officier de l’armée allemande, dernier survivant des conjurés du complot du 20 juillet 1944 ayant pour but de tuer Hitler et de mettre fin au régime nazi. Je ne me suis pas trompée car c’est un document exceptionnel sur la guerre et surtout sur le mécontentement de certains allemands qui détestaient Hitler et voulaient sa mort.

Le livre est écrit sous forme de biographie. Philipp von Boeselager raconte son enfance puis son entrée dans l’armée comme officier de cavalerie en compagnie de son frère ainé Georg qui participera aussi au complot. Les deux frères ne tardent pas à s’illustrer par leur courage et leur bravoure au combat. Curieusement, l’armée et les nazis constituaient deux mondes à part et les officiers n’étaient pas nécessairement informés des crimes commis par les SS. Philipp et Georg finissent tout de même par réaliser l’ampleur du massacre et, décident de liquider le chef suprême de l’État et ainsi, débarrasser l’Allemagne d’un dictateur sanguinaire sans fierté ni honneur. Ils ne participeront pas directement à l’attentat mais c’est Philipp qui fournira la valise bourrée d’explosifs employée par Claus von Stauffenberg lors de la tentative d’assassinat contre Hitler.

Ne vous attendez pas à un compte rendu détaillé de l’Opération car le comte von Boeselager relate ses souvenirs et il n’était pas présent lors de l’explosion de la bombe. Le livre est cependant passionnant. Les premières pages sont laborieuses et j’ai eu un peu de mal à entrer dans le propos mais lorsque le comte décrit les conditions effroyables rencontrées sur le front russe, cela devient tout simplement captivant. Comme il était officier de cavalerie, il connaissait très bien les chevaux et il décrit la façon dont ceux-ci s’adaptaient aux rudes conditions climatiques des hivers russes où la température pouvait baisser jusqu’à -40 degrés Fahrenheit. Philipp raconte son expérience au front et la vie qu’il menait dans l’armée à cette terrible époque. Les scènes de combat sont un peu difficiles à suivre pour qui ne connaît pas les stratégies militaires de même que tous les termes pour décrire les combattants : division, escadron, régiment, unité, bataillon etc. J’avoue que quelquefois, j’avais du mal à suivre l’action et à bien visualiser les scènes décrites.

Bien qu’incomplet, le livre est un document très riche car il a été écrit par un officier allemand dont le point de vue est très différent de ce qu’on peut lire habituellement sur cette terrible guerre. Une lecture fort enrichissante. Des documents photographiques sont insérés au milieu du livre. Une photo du comte monté sur une magnifique bête est absolument sublime et nous fait réaliser la beauté des chevaux de l’armée allemande de l’époque.

Philipp von Boeselager est décédé en 2008.