Bien manger : vrais et faux dangers
de Jean-Marie Bourre

critiqué par Isad, le 14 juillet 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
C’est la dose qui fait le poison
Un livre intéressant qui met en évidence que l’attention démesurée portée aux méfaits visibles de l’alimentation cache les déséquilibres que les individus s’infligent par ce qu’ils consomment, souvent par ignorance, parfois par facilité.

Les pages sont émaillées de conseils dans de petits cartouches sur le bord du texte. Il s’agit d’une bonne vulgarisation scientifique, même si l’auteur s’emporte quelquefois contre des aberrations qu’il dénonce alors sans retenue.

Le premier chapitre nous convainc que manger est le risque le plus faible que l’on puisse prendre.

Les deux suivants, les plus intéressants à mon sens, nous informent sur les différents nutriments (dont les oméga-3) et insistent sur le fait qu’ils sont plus efficaces combinés entre eux que seuls. Ils rappellent aussi que la science n’en est encore qu’à ses balbutiements en la matière concernant les effets de l’alimentation sur l’être humain.
Quant au bio, on apprend que pour bénéficier de cette dénomination, le législateur prend en compte « la manière dont a été produit le végétal ou élevé l’animal mais pas la qualité intrinsèque de ce qui se retrouve dans l’assiette en terme de valeur nutritionnelle ».

Les deux derniers chapitres sont plus polémiques. L’auteur discute de diverses allégations qui se sont avérées fausses avec le temps et des études supplémentaires et utilise de nombreux exemples récents pour illustrer ses propos. Il fustige les porteurs de sensationnelles mauvaises nouvelles qui sèment le doute dans l’esprit du consommateur et oublient ensuite de rétablir la vérité.
Il s’insurge contre ceux qui prennent comme cible les pollutions (dont les pesticides) et oublient que la majorité des inquiétudes concernant l’alimentation concernent d’une part la cuisson et la conservation et d’autre part le manque de diversité ou la quantité ingérée. Il montre que c’est la dose qui fait le poison et que le danger réside souvent dans le simple excès. Il dénonce ainsi le principe de précaution qui ferait désormais refuser de mettre sur le marché l’aspirine, les vaccins, l’électricité ou le chemin de fer car potentiellement dangereux !

IF-0711-3755