L'affaire DSK : Deux hypothèses pour une énigme
de Pierre-Yves Chereur

critiqué par CHALOT, le 6 juillet 2011
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une analyse remarquable
« L'affaire DSK
Deux hypothèses
pour une énigme »
livre écrit par Pierre Yves Chereul
Editions Golias
88 pages
10 €
juin 2011

Piège ou complot ? La presse n'en sort pas grandie !

A peine 15 jours après le déclenchement de « l'affaire » DSK, Pierre-Yves Chereul a écrit ce livre d'enquête et de réflexion qui, aujourd'hui encore plus qu'hier tombe juste...
Si la machination et l'innocence de DSK ne sont pas prouvées, les deux hypothèses paraissent plausibles.
Avec beaucoup de minutie, en s'appuyant sur les faits et les faisceaux de doutes, l'auteur montre comment les grands médias ont pu, après avoir encensé le directeur du FMI pendant des mois, condamner d'avance, l'homme considéré comme coupable des « faits » qui lui étaient reprochés.
Les éditorialistes et patrons de presse ont-ils « livré aux chiens l'honneur d'un homme... », peut-être pas... Quoique... L'auteur ne va pas jusque là même s'il fustige ceux qui donnent le coup de pied à celui qui est à terre.... Stéphane Guillon qui affrontait DSK au faîte de sa puissance n'était pas sur le même registre !
France Inter, « débarrassé » de l'humoriste gênant s'est d'ailleurs surpassé dans l'amalgame malhonnête et quelque peu populiste :
« Le témoignage émanant d'une femme, immigrée africaine et femme de ménage tiendrait-il sa fiabilité des trois qualités de son auteur . A en croire France Inter, oui, de sorte que DSK s'exposerait 1- au sexisme anti-féminin, 2- à l'ethnisme anti-africain, 3- et au classisme anti-salariés modestes. »
Attention !
Ne faites pas fausse route ! : l'auteur de ce livre ne tord pas le bâton dans l'autre sens en déclarant DSK comme victime. Il veut que justice se fasse dans le respect d'un certain nombre de principes et que la presse arrête de manipuler l'opinion...
Cet homme politique, ancien futur candidat à la présidentielle n'est pas de mes amis mais comme Pierre-Yves Chereul je pense qu'il ne peut pas et ne doit pas être considéré coupable par a-priori.

Aucune conclusion n'est possible à ce jour, l'histoire nous apprendra peut être que « l'affaire DSK » n'a été qu'une « sordide histoire de viol perpétré par un homme politique puissant sur la personne d'une femme de chambre ou une machination » comme l'ont été deux affaires citées dans le livre dont celle du capitaine Dreyfus !

Ce livre est passionnant, il permet encore une fois de montrer que grande presse et citoyenneté ne font pas toujours bon ménage.

Jean-François Chalot