La note :
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Sa fille,son bouton de rose, sa liberté, broyée par la répression

Ce roman raconte la vie d’une famille iranienne sur plusieurs générations. il est construit sur 5 récits chronologiques, dont le sujet est tour à tour un des membres de cette famille.
Le pivot central, le dénominateur commun étant le personnage de Reza . Reza jeune homme aventureux et curieux déterminé à fuir l’enfermement de son village, puis Reza mécanicien accompli amoureux de la très belle mais éprouvée Donya, père comblé de la jolie et intelligente Mahtab, enfin vieillard anéanti par la destruction de sa famille.

L’auteur expose sèchement, sans illusion, la dureté de l’existence et des rapports sociaux, les querelles, les convoitises, les bassesses, les nuisances des pauvres entre eux.
Le village de Reza apparaît comme un univers étouffant, cadenassé par les traditions et la religion, ne laissant comme possibilité que l’hypocrisie et la malveillance. Reza est un jeune homme ouvert et curieux, il cherche autre chose, essentiellement la liberté.

Il fuit son village et arrive après beaucoup de difficultés à construire une vie libre pour sa femme et sa fille. Sa fille Mahtab fait des études de médecine, pour ses parents c’est la récompense, l’aboutissement de leurs efforts et leurs espoirs d’une vie plus libre et plus belle.
Mais tout va être balayé en une seconde par la répression féroce du régime en place. Sa fille, son « bouton de rose », sera non seulement broyée, mais effacée par une répression implacable.

« Elle était consciente mais incapable de réagir, incapable d’accomplir le moindre mouvement. Elle rouvrit les yeux mais le cauchemar n’était pas encore fini, l’homme était debout près de sa tête. Elle sentit la nausée la prendre à l’estomac, se tourna sur le côté et cracha. Elle cracha du sang et de la salive, et des fragments d’incisives. Elle fit glisser sa langue sur son sourire égaré, il était coupant.
Les injures de l’homme remplirent la pièce et frappèrent les tympans de Mahtab comme des tambours de guerre, des sons violents et incompréhensibles. La main gantée de l’homme la saisit par les cheveux au mépris de toutes les lois imposées par la morale courante sur l’obligation les couvrir, et il la traîna sur le sol jusqu'à la faire rasseoir sur sa chaise, celle la même qu’il venait de renverser d’un coup de pied. »

La femme apparaît dans cette société comme la dernière des dernières, la pauvre des pauvres. Les conditions qui lui sont faites sont particulièrement indignes et injustes et ce sont souvent les femmes entre elles qui perpétuent la répression, telle la belle mère de Donya, Sayeh, qui utilise sa bru comme une petite esclave et la roue de coups à la moindre occasion.
Sa tante emmène la petite Donya au hammam , elle constate les coups dont elle fait l’objet :

"Chaque jeudi matin c’est la fête parce que Khaleh Ahu emmène Donya et Nasrollah au hammam public ; elle les lave elle-même en les câlinant et en riant, puis elle les frotte avec le gant de crin, les savonne et leur masse la tête et le corps qui s’imprègne du parfum de la graisse fondue. Donya s’abandonne entre les bras de Khaleh Ahu et se fait légère, pendant que la vapeur épaisse rend irréels tous les bruits. Khaleh Ahu déshabille d’abord Nasrollah et l’envoie à l’intérieur du hammam, puis elle enlève à Donya ses vêtements et voit son corps martyrisé couvert de bleus. Elle se frappe le dos de la main et se mord la lèvre inférieure dans un vain élan de compassion. Elle se maudit et souhaite la mort à Sayeh."

Très beau livre prenant et efficace qui nous permet de réaliser qu’être féministe dans une société pareille veut dire quelque chose de fort, c’est résister et lutter pour la justice avant tout.

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  Le mécanicien des roses

  de Ziarati, Hamid Pozzoli, Marguerite (Traducteur)
  T. Magnier
  ISBN : 9782844209139 ; 12,10 € ; 04/05/2011 ; 365 p. ; Broché

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