La cigarette qui valait des milliards
de Xavier Vandemergel

critiqué par Le rat des champs, le 30 juin 2011
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Les secrets inavouables de l'industrie du tabac
Xavier Vandemergel est un jeune médecin belge spécialisé en médecine interne. Sa profession le met quotidiennement face aux victimes du tabac, ce qui lui a donné la brillante idée d'écrire un thriller médical dénonçant le machiavélisme de cette industrie de mort, les secrets honteux, les méthodes de marketing, les compromissions et la vénalité de soi-disant experts.

L'histoire est simple, presque banale, et hélas tellement vraisemblable et tellement vraie: Luc Brossard est infirmier dans un service de soins intensifs, et il n'a que 36 ans quand on lui découvre un cancer du poumon, provoqué par le tabagisme qui le poursuit depuis son adolescence.

C'est un combat à la fois héroïque et désespéré qui commence, dont les armes sont la chimiothérapie, la radiothérapie, l'arrêt du tabac, et la rage de la victime d'avoir été poussée depuis son adolescence à détruire sa vie par des publicités ciblées sur les jeunes de son âge.

Pas un instant, Xavier Vandemergel ne culpabilise les fumeurs, qu'il considère comme des victimes des rapaces de l'industrie cigarettière, qui bâtit sa fortune sur la maladie et la mort de ses clients.

Un thriller, donc, quoique le triste sort de Luc ne fasse aucun doute dès le début, mais aussi un réquisitoire parfaitement monté et documenté, avec des dizaines de preuves convergentes sur l'ignominie de l'industrie du tabac qui cherche par tous les moyens à séduire des fumeurs de plus en plus jeunes pour assurer son avenir financier et remplacer au moyen des nouvelles générations celles qu'elle a tuées.

C'est un livre courageux, intelligent, extrêmement bien ficelé, dans lequel l'auteur fait preuve d'une culture et d'une érudition impressionnantes, ainsi que d'un humour parfois inattendu, mais salutaire.

Ce livre n'est pas référencé sur Amazon, mais on peut se le procurer dans les magasins Club en Belgique, et je suppose chez Proxis.