The making of the fittest
de Sean B. Carroll

critiqué par Oburoni, le 22 juin 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Génomique
Superbe ! Un livre remarquable qui donne à voir l'évolution par la sélection naturelle du point de vue de l'ADN. Un génocentrisme éclairant et fascinant, un style engageant et accrocheur, "The making of the fittest" est un pur bijou dont on se régale de bout en bout.

L'évolution est une question de "hasard et de nécessité" (Jacques Monod), il n'y a pas plus beau que la génétique pour le démontrer. C'est exactement ce à quoi s'attelle ici Sean B. Carroll, nous donnant à voir comment le processus fonctionne aidé de divers exemples tirés de l'ensemble du vivant. Ebahis, de la convergence évolutive aux gènes fossiles on s'émerveille, s'extasie face à ces organismes mutant au gré des conditions qui leurs sont imposés, s'adaptant (ou pas) à leurs environnements.

Brillamment, Sean B. Carroll argumente aussi pour une meilleure reconnaissance de l'évolution dont les retombées, trop souvent ignorées, nous concernent pourtant tous de la médecine à l'écologie.

Seul point noir (mais ce n'est pas sa faute) : l'auteur se sent le devoir, dans les derniers chapitres, de dénoncer les anti-évolutionnistes en montrant que leurs rejets n'ont rien de scientifique mais sont toujours motivés par des agendas politiques et/ou religieux. Il revient sur le cas de Lyssenko lors de l’ère communiste, il s'attarde surtout à fustiger le dessein intelligent, cette stupidité grandissante qui suit la montée en puissance de certains lobbies religieux dans certains pays (Sean B. Carroll est américain). Un tel réquisitoire est certes légitime, qu'il soit devenu nécessaire aujourd'hui dans un bouquin scientifique consacré a la génétique laisse toutefois un goût amer.