Louis XVIII
de Évelyne Lever

critiqué par Falgo, le 17 juin 2011
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Un excellent livre d'histoire
L'historienne spécialiste de Marie-Antoinette a prolongé son expertise de quelques années pour restituer la vie de Louis XVIII. Ce frère de Louis XVI méprisait celui-ci et se pensait bien mieux apte que lui à être roi. Cette ambition a conduit toute sa vie vers ce but que la défaite de Napoléon et le soutien des cours d'Europe lui permirent d'atteindre. Evelyne Lever retrace de manière très vivante ces premières années de "formation" qui débouchent sur la période de règne marquée par les gouvernements de Decazes, l'enfant chéri, et Richelieu.
De cette lecture ressort l'impression que ce roi a peu régné, manquant de nombreuses occasions de tenter une réconciliation -possible?- entre l'Ancien Régime, représenté par le futur Charles X (Duc d'Artois) et les émigrés, et les idées nouvelles issues de la Révolution. Sur la fin de sa vie, malade et diminué, il est tombé sous l'influence des Ultras (les émigrés) et a marqué un terrible retour en arrière.
Hors la bonne compréhension de l'époque que ce livre - très bien écrit, documenté, précis et d'une grande hauteur de vues - permet, il me paraît que l'on y décèle aussi une partie des raisons qui font la conception française, si particulière, de la laïcité. Dans laquelle on distingue encore aujourd'hui la part de méfiance (j'ai choisi à dessein un terme faible) vis à vis de la religion héritée de cette époque où l'Eglise a pris cause commune avec la partie la plus réactionnaire de la société.