Elle s'appelait Marine
de Philippe Delerm, Martine Delerm (Dessin)

critiqué par Lalie2548, le 14 juin 2011
( - 39 ans)


La note:  étoiles
Une très belle amitié
Le jeune Serge Delmas habite à Labastide et mène une vie faite de joies simples et de petits bonheurs quotidiens tels que la pêche tôt le matin, les balades à bicyclette et tout cela dans la solitude et au milieu de la nature. Un seul bémol à cette vie tranquille, la construction d'une centrale est en projet dans les environs et celle-ci divise les habitants qui soit ne veulent pas en entendre parler, soit veulent qu'elle soit bâtie pour apporter de l'emploi.

Un jour, il va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie. En effet, une jeune demoiselle prénommée Marine arrive à l'école. Elle vient d'emménager au Bouscat, château où Serge va souvent s'amuser. Marine est assez solitaire et mystérieuse et va tout de suite intéresser Serge même s'il ne va pas oser lui parler dans les premiers temps. Toutefois, au fur et à mesure de l'histoire une magnifique amitié va naître entre eux mais va aussi leur apporter quelques dilemmes auxquels la centrale n'est pas étrangère. Leur amitié va-t-elle survivre à autant de questions? Vont-ils arriver à la préserver tout en respectant leurs idées et celles de leurs parents?

Voici une belle histoire qui intéressera petits et grands. Les personnages sont attachants et j'ai eu envie de découvrir ce qui allait leur arriver, comment ils allaient protéger leur amitié.

Je suis agréablement surprise par cette lecture, petite certes mais grande en réflexion. De plus, les illustrations de Martine Delerm sont tout simplement magnifiques.
Le petit gars de la Marine 7 étoiles

Il faut bien préciser que la première édition est sortie en 1997 et donc que le livre a été écrit dans le milieu des années 1990, années où la France faisait encore des essais nucléaires dans le Pacifique (le dernier date de 1996). Année où également se décide des distributions préventives individuelles de comprimés d'iode stable aux populations vivants autour des installations nucléaires. De plus le choix de sortie en 1997 n’est pas neutre car cette année marque le vingtième anniversaire de la manifestation anti-nucléaire de Creys-Malville. Il s’agit dans ce roman pour la jeunesse de sensibiliser les jeunes au combat contre la construction de centrales nucléaires et ce motif est très nouveau dans ces années-là en matière de littérature de jeunesse. Ici l’action se déroule autour du cours de la Garonne. En cinquième Serge Delmas est l’ami d’une nouvelle arrivée dont le père est un peintre qui milite pour le refus de la construction d’une centrale nucléaire. Cette dernière Marine est chargée d’aller voler les registres de consultation de la population dans une mairie, ce qui retardera les opérations de mise en chantier. Le père de Marine est à l’origine de cette idée, il collabore au journal anti-nucléaire en fournissant les illustrations. Les deux personnages principaux appartiennent à des familles aux caractéristiques totalement différentes : artiste, parisien, anti-nucléaire dans un cas et dans l’autre rural et favorable à la centrale (censée apporter des emplois). Depuis 1997 ce sont progressivement certains milieux paysans qui sont en pointe dans le domaine écologique, aussi cette situation qui permet le développement d’une intrigue conséquente nous semble aujourd’hui un peu trop caricaturale. Après quelques aventures qui apportent la dose nécessaire d’actions pour soutenir l’intérêt d’un jeune lecteur, les deux enfants sont séparés l'un de l'autre. Avec des chapitres de dix pages centrés sur un épisode particulier, le livre devrait être terminé par des jeunes de 11 à 14 ans. Les illustrations reprennent le contenu du texte soit par la représentation d’une scène, soit d’un objet symbolisant une action. Ainsi le simple dessin d’une théière renvoie au fait que Marine offre du thé à Serge la première fois qu’il vient chez elle.

JulesRomans - Nantes - 65 ans - 25 août 2012


Un peu désuet 6 étoiles

Philippe Delerm (accompagné de sa femme qui agrémente le livre de quelques illustrations) nous emmène une nouvelle fois sur les rives de la Garonne, là où il passait ses vacances familiales quand il était enfant.

Nul doute qu'il utilise des éléments autobiographiques , particulièrement ceux concernant le plaisir de la pêche déjà racontés dans « A Garonne » et une histoire d'amour dans « Un été pour mémoire » où il était déjà question d'une Marine.

Mais dans ce roman -jeunesse, je ne suis pas sûre que tous les éléments parlent encore aux ados de 12 ans d'aujourd'hui.
Les prénoms ( entre autres Serge et Claudie) ne sont plus guère utilisés et existe-t-il encore des enfants passant leurs vacances en toute liberté avec une canne à pêche et prenant plaisir à aller traire les vaches à la main chez d'adorables voisins?
Je le souhaite mais j'ai peur que ces gentils sentiments soient un peu dépassés par des Twilight ou autres héros moins romantiques.

Il n'en reste pas moins une belle histoire d'amitié qui, je l'espère, à l'heure des SMS et de Facebook, restera intemporelle.

Marvic - Normandie - 65 ans - 11 décembre 2011