Deep café : Une jeunesse avec la poésie de Leonard Cohen de Malcolm Reid

Deep café : Une jeunesse avec la poésie de Leonard Cohen de Malcolm Reid

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par DomPerro, le 11 juin 2011 (Inscrit le 4 juillet 2006, - ans)
La note : 6 étoiles
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La Révolution tranquille et Leonard Cohen aux yeux d'un candide anglophone

Sur un ton très personnel et sans trop de références tirées d’ouvrages sérieux, Malcolm Reid nous présente naïvement ses impressions et ses souvenirs de la bohème anglophone de Montréal dans les années 1960. ''Le deep café, écrit-il, c’est la bohème de Montréal, la bohème anglophone, la contre-culture de la ''new left'' montréalaise. Je vivais la bohème Elle me nourrissait, et les poèmes de Leonard Cohen me nourrissaient aussi. C’est ce que j’ai envie de raconter dans ce livre.''

Sept livres de Cohen publiés entre 1956 et 1968 serviront donc à Reid pour tisser des liens, des fois trop sommaires, avec la fin du régime de Duplessis, le hip, la McGill Union, la grève des réalisateurs de Radio-Canada et l’intervention de René Lévesque, la Socialist Society, la SUPA (Student Union for Peace Action), le Pouvoir Noir, the Swiss Hut, un bar fréquenté par la Bohemian Montreal, Parti pris, le beatnik, le junkie, les revendications du Québec, Cuba et la menace nucléaire.

Ce flou artistique s’appuie sur une écriture très impressionniste qui nous laisse parfois sur notre faim intellectuelle. Par exemple, à la suite d’un extrait d’un poème de Leonard Cohen, Malcolm Reid se contente d’écrire ceci : ''Les sauterelles représentent la guerre, je pense.''

Plus loin, en évoquant la Place Ville-Marie, construite en 1962, il écrit cette phrase : ''Du béton sans âme, aurais-je probablement dit, si dans une conversation à l’Asociacion Espanola on m’avait demandé ce que je pensais de la Place Ville-Marie.''

Enfin, quelle leçon tirer de cette réflexion, si j’ose dire : ''Où ai-je feuilleté le livre pour la première fois? J’ai un souvenir d’être étendu sur un lit avec Flowers for Hitler. J’étais peut-être en voyage, chez des amis, tout seul dans leur chambre d’amis, à Ottawa ou ailleurs. Sur ce lit, j’ai peut-être lu deux ou trois poèmes.''

Personnellement, j’ai trouvé l’analyse littéraire plutôt faible des textes de Cohen ou ses commentaires, comme celui concernant Flowers for Hitler, complètement impertinents.

Ceci dit, je dois accorder à Reid une très bonne sélection de textes de Cohen avec traduction de l’auteur. Aujourd’hui, plusieurs connaissent Leonard Cohen comme chanteur, mais à l’origine il était reconnu comme poète. Cette importante mise en contexte est bien décrite par Reid.

Aussi, les chapitres 4 et 5, qui traitent respectivement de la judéité de Cohen avec son livre The Spice-Box of Earth et de la Bohemian Montréal avec son livre The Favourite Game, sont les plus riches, surtout pour les lecteurs francophones qui ignorent peut-être ce qui se passait du côté anglais de Montréal durant la Révolution tranquille. La découverte du poète canadien Irving Layton, par exemple, a été très positive. Et le parallèle fait avec Cohen l’est tout autant!

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