Les privilèges de Jonathan Dee

Les privilèges de Jonathan Dee
(The privileges)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Alud, le 5 juin 2011 (Inscrite le 19 janvier 2009, 47 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 615ème position).
Visites : 4 182 

L'amoraliste

Curieux roman où l’auteur analyse d’un regard objectif et d’une écriture plate l’ascension sociale d’un couple d’américains. On ouvre le livre sur le mariage de Cynthia et d’Adam qui n’échappe à aucun cliché d’un mariage dans la « bonne » bourgeoisie et l’on s’attend alors à un jeu de massacre, une dénonciation de l’arrivisme, du cynisme et de la vanité des « nantis ».
Hé bien non, et c’est là l’intérêt du livre ! Pas d’analyse psychologique des personnages et de leurs comportements permettant au lecteur ni identification ni empathie, juste un constat, un état des lieux du fonctionnement d’une partie de la société américaine où l’argent est un parfait moteur. J. Dee se pose en observateur, jamais en moraliste. On attend que Adam, Cynthia et leurs deux enfants qui ont la beauté, l’argent, la santé, l’intelligence (les privilèges du titre) le payent d’une tragédie qui leur rappellerait des valeurs essentielles. Même pas, l’argent d’un délit d’initiés dotera une fondation, Cynthia montrera une véritable affection pour son père mourant, la fille échappera aux pervers et à la coke etc….. Pourtant, ce livre est glaçant par " l’esseulement"des personnages. C’est un miroir sans doute pas vraiment de nous même mais d’une société en marche qui a perdu un certain sens de l’humain et de son histoire.
"Entre autres, ce qui faisait qu'ils s'entendaient si bien ensemble, c'est qu'il avait toujours ressenti qu'ils étaient dotés de ce talent commun pour abandonner les choses derrière eux. A quoi bon revenir en arrière et aller les rechercher ?

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Les éditions

  • Les privilèges [Texte imprimé] Jonathan Dee traduit de l'anglais (États-Unis) par Élisabeth Peellaert
    de Dee, Jonathan Peellaert, Élisabeth (Traducteur)
    Plon / Feux croisés (Paris)
    ISBN : 9782259213806 ; 2,79 € ; 17/03/2011 ; 307 p. ; Broché
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Une bien petite chose...

2 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 84 ans) - 2 septembre 2013

Cette histoire d'un couple américain, devenant ultra riche, manque totalement d'intérêt. Cela ne ressemble pas à la société américaine que j'ai fréquentée, le style du récit est indigent, les anecdotes sont complaisantes (alcool et drogue à tous les étages...). Quel est le but recherché par l'auteur ? Certes, on sait qu'il n'aime pas les riches (c'est à la mode de s'en vanter, même si on ne refuse pas un petit bonus), souhaite-t-il donner son avis sur l'évolution des mœurs de la jeunesse américaine ? Ou simplement toucher des droits d'auteur ?

Je regrette d'avoir acheté ce volume; Tant pis pour moi, j'aurais dû remarquer la pub de la quatrième de couverture, signée des Inrockuptibles...

Pas de quoi fouetter un chat

3 étoiles

Critique de Monito (, Inscrit le 22 juin 2004, 51 ans) - 10 février 2013

Lu il y a déjà quelques temps, c’est un bel exercice que de tenter de dire ce qu’il me reste de ces Privilèges dont toute la critique littéraire avait fait l’éloge à sa sortie.

De mémoire, il me reste le temps que je mis à lire ce roman. Il fut long car je me suis ennuyé. Jeune couple qui se marie et construit sa vie, lui dans la finance et les fonds de pension, elle à ses côtés. Ils s’aiment, se trouvent indestructibles et protégés d’une bonne étoile. Ils ont deux enfants. Les uns grandissent, les autres vieillissent. Ils sont beaux, riches, licencieux et finalement très conservateurs.

Tout n’est pas clair mais rien n’est dit. Chacun sa névrose, ses non-dits, et un ménage à faire qu’on ne fait jamais vraiment, des comptes qu’on ne règle pas.

Quelques pages sympathiques sur l’art et la création mais que ce roman m’a semblé long, empreint de déjà-vu et sans grand intérêt.


Ambition et vacuité

6 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 10 novembre 2012

On ne sent pas d’aspect Rastignac chez les personnages principaux qui profitent des opportunités qui leurs sont offertes, même si elles ne sont pas toujours légales. On voit le pacte amoureux entre 2 personnes qui ont besoin l’une de l’autre pour exister et qui ont très peu de relations vraies en dehors d’eux-mêmes, leur affabilité sociale compensant leur repliement sur le cocon familial. C’est un récit de l’optimisme et du succès réalisé par des personnes belles et talentueuses qui ne rencontrent pas d’obstacles importants sur leur passage. Ils sont lisses et dans une bulle dont ils ne sortent pas.

Le roman est fait de petits riens qui montrent le caractères des protagonistes, leurs actions, leurs façon de réagir et leurs centres d’intérêt. En somme, hormis leurs gains financiers croissants, ils apparaissent comme des individus lambdas avec une série de préoccupations communes et le souci du travail bien fait. C‘est une peinture intéressante d’une certaine classe de la société contemporaine américaine, à la fois dense par la multitude des situations nous permettant de mieux cerner les personnages et écrite avec une légèreté facile à lire.

Après ses études universitaires, l’homme avenant travaille dans des fonds d’investissements qui fructifient. La femme a cessé son activité pour élever ses 2 enfants du mieux qu’elle peut et le soutient moralement. La taille de leur appartement grandit avec leur fortune et ils restent centrés sur le bien-être de leur famille nucléaire, loin de leurs parents respectifs aux couples recomposés. Les galas de charité s’enchaînent et les enfants grandissent. Ces derniers ont toujours vécu dans l’aisance, ce qui entraîne des comportements et prises de conscience différents chez l’un et chez l’autre sous l’œil attentif de leurs parents, désormais sensibles à leur nom car ils sont devenus des personnes en vue.

IF-1112-3974

Chez les nantis

6 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 1 octobre 2011


Sur une trentaine d’années, l’irrésistible ascension financière et sociale d’un couple et de leurs deux enfants dans l’Amérique d’aujourd’hui : celle des investisseurs sans scrupules qui vivent une vie dorée sur tranche. Adam et Cynthia Morey sont beaux, amoureux, évoluent dans une bulle d’extrême richesse, au milieu des nantis qui leur ressemblent, menant une vie de paraître« une vie dans laquelle littéralement tout était possible, chaque désir à portée de main », « une vie en grand, une vie plus vaste que nature ».

Jonathan Dee jette sur les protagonistes de cette success-story américaine un regard distant, sans complaisance, au pouvoir décapant. La scène inaugurale du mariage en est un exemple réussi . Il apparaît ici comme un romancier féroce qui donne une image sans complaisance du microcosme des nantis.

Toutefois je n’ai éprouvé aucune émotion face à ces personnages qui me sont apparus aussi froids que le papier glacé du magazine Vanity Fair dont ils semblent sortis, d’une sensibilité limitée à la qualité de leur standing et de leur notoriété. L’écriture de Jonathan Dee , aux phrases brisées, peu fluides a aussi contribué à me laisser sur la touche . Désolée !

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