La rigole du diable
de Sylvie Granotier

critiqué par Isad, le 1 juin 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Chacun prend et manipule l'autre selon ses désirs du moment !
On a l’impression d’être dans l’utilitarisme le plus complet : chacun consomme l’autre, ... quand il ne le manœuvre pas. La vérité n’existe pas : il n’y a que des interprétations de la réalité. Cela me semble le total reflet du monde contemporain où chacun pousse les autres pour avoir la place à laquelle il estime avoir « droit ». Il y a quand même quelques brins de sentiment par-ci, par-là qui évitent de désespérer. Je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire. Quant à l’écriture, le style est très rapide la plupart du temps.

Catherine, jeune et jolie avocate débutante à Paris défend Cédric. Ce dernier, la quarantaine, a bousculé et fait tomber par terre une femme, serveuse et rencontre d’un soir qu’il voulait sans lendemain. Or celle-ci s’obstinait à le revoir quelques jours plus tard ! L’altercation a occasionné quelques jours d’arrêt de travail et une plainte. Cédric en sort relaxé, vu la personnalité de la victime. Catherine est fascinée par ses yeux verts et son assurance désinvolte, pratique le sexe comme un sport et assume son indépendance.
Elle convainc son patron, Renaud, vieil avocat reconnu qu’elle estime tout en s’étonnant qu’il ne lui ait jamais fait de proposition (!), de défendre Myriam, femme africaine sans papier, qui aurait été esclave ménagère d’une famille du XVIe dont elle ne veut pas donner le nom, et qui a épousé, pour devenir française, Gaston, un vieil homme aisé qui réside dans la Creuse. Celui-ci meurt. Quand elle veut vendre ses biens puisqu’elle est la seule légataire, des cousins l’accusent de meurtre. Et on découvre du cyanure lors d’une autopsie, d’où son arrestation et le procès d’assises. Or c’est un poison utilisé en agriculture et beaucoup de monde, dans un village où on ne ferme pas les portes à clé, savait qu’il y en avait dans la grange. Elle rencontre Louis, le journaliste local qui lui présente des habitants à interroger et lui trouve un gite. Elle questionne un voisin, Olivier, divorcé réservé et le séduit car il n’en prend pas lui-même l’initiative.
On voit ses rapports conflictuels avec son père, médecin à la retraite qui vit à Bordeaux. Il l’a élevé suite à l’assassinat de sa mère alors qu’elle avait 4 ans, et a détruit tout ce qui aurait pu lui rappeler sa femme Violet. Il a construit un conte de fée autour d’elle, disant qu’il avait rencontré, à un âge mur, une jeune anglaise pleurant sous la pluie qui avait une relation avec un homme marié et qui n’arrivait pas à rompre. Il l’a épousé, est allé s’installer à la campagne et Catherine est née. Un jour, Violet a été trouvée battue et morte non loin de la poussette. L’assassin n’a jamais été retrouvé. Pour protéger sa fille, il a pris le nom de sa mère et s’est installer à Bordeaux. Il voit avec inquiétude que Catherine se retrouve dans la Creuse car c’est l’endroit où il a connu ses 4 ans de bonheur. Il l’y rejoint pour lui apporter un soutien moral lors de son premier procès d’assises.
Cédric a un secret : il a été l’amant de Violet alors qu’il était adolescent et Catherine la lui rappelle. C’est lui qui a rompu et il a conservé ses lettres et photos. Lorsque Catherine découvre la boite qui les contient, elle est furieuse puis pense qu’elle le démasquera après le procès de Myriam.
Elle plaide l’innocence et attend le verdict des jurés. Elle a pensé à emmener une petite poupée qu’elle a récupéré chez Myriam pour lui faire plaisir, mais elle y trouve une carte d’identité française de Myriam qui serait née en Seine-Saint-Denis. Elle comprend qu’elle a été manipulée et s’en ouvre à Renaud qui lui dit qu’elle n’est pas là pour faire éclater la vérité mais faire gagner son client. Myriam est acquittée.
Elle demande à son père de l’emmener à l’endroit où sa mère est morte et il la conduit au lieu-dit la rigole du diable mais reste dans la voiture. Cédric s’est aperçu qu’elle a regardé dans la boite et s’en veut de ne pas lui avoir dit la vérité. Il se rend sur le site et essaie de convaincre Catherine qu’il a vu Violet ce jour pour lui signifier la rupture définitive et qu’il n’a rien dit à la police pour ne pas la compromettre. Elle a peur et s’enfuit mais quand elle s’aperçoit que personne ne la poursuit, elle revient sur ses pas et voit son père aux prises avec Cédric qu’elle assomme avec une pierre. Et Pour le dénouement, il faudra lire le livre, ... jusqu’à la fin !

« Ce sont les rêvent qui permettent d’avancer même quand ils sont totalement illusoires, surtout quand ils sont totalement illusoires ». (p. 308)

IF-0511-3732