Mémoires d'un ange maladroit
de Francis Dannemark

critiqué par Lucien, le 20 mai 2002
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Minutes de sable mémorial
Dans une antique villa au bord de la mer grise, un vieil homme, Hermann, emploie deux jeunes gens qui, à eux deux, doivent avoir à peu près son âge, à rédiger et dactylographier ses mémoires. Harry prend note des confidences, épluche les agendas, mettant au point, peu à peu, le texte que Cathy tape à la machine. A l'extérieur de la villa, sur la plage d'où l’on peut apercevoir, par temps très clair, des falaises blanches, un mystérieux architecte passe du temps à construire un château de sable toujours inachevé, toujours détruit - travailleur de la mer, travailleur inutile qui sculpte avec du temps, celui que verse opiniâtrement le sablier des jours. De nombreux chats, qui ont fait du jardin leur domaine, y coulent paisiblement leurs sept vies, même pas chassés par le jardinier qui entretient certains endroits et pas d'autres, répond à certaines questions et pas à d'autres - le vieux jardinier au visage figé et serein comme celui du nain de pierre qui semble le gardien des lieux. Et puis, il y a Anna, l'une de ces filles qui viennent parfois à la villa, jamais deux fois la même, visiteuses d'une nuit, passantes mystérieuses dans la vie d’Hermann. Anna avec qui Harry engagera la conversation, un matin, en la reconduisant chez elle, rompant la règle du jeu, inaugurant sans le savoir un nouveau jeu. Harry, narrateur des mémoires d’Hermann et de ses propres errances dans la villa, dans le jardin et sur la plage. Harry, entremêlant les lignes d’une fugue musicale construite sur les données du mince prélude : vanité de toute tentative de ramener le passé à la surface, inachèvement de toute construction & château de sable, mémoires, relations humaines, vie. Entrelacement de lieux flous à peine dérobés à la brume, d’époques floues comme diluées dans l’Histoire – la guerre, l’immédiat après-guerre, comme dans un roman de Modiano - , de personnages hiératiques et souriants, de bribes surannées – chansons, romans, films, citations en anglais ou en allemand. Lou Reed, Stefan Zweig, Some like it hot, Stardust Memories. Peut-on appeler chapitres ces quelque quatre-vingts morceaux de texte agencés suivant une apparente fantaisie, pièces d’un puzzle à construire où l’intrigue tient avant tout du prétexte, où l’important est dans le blanc, le vide, les jours ? Le blanc des pages. Ce blanc laissé pour le travail fragile du lecteur qui bâtit un peu, lui aussi, le temps d'un éphémère voyage, le château de sable d'une vie finissante, les mémoires malhabiles d'un ange maladroit. Rescapé de quel enfer ?
réservoir de belles phrases 1 étoiles

Pendant la lecture du livre "Mémoire d'un ange maladroit" de Francis Dannemark, mon avis était mitigé.
Tout d'abord, j'ai choisi cet ouvrage car le titre m'a beaucoup plu. J'ai été déçu du contenu, sans aucun avec le titre. Ce dernier est une allusion à la religion quand satan fut jeté par Dieu sur terre à cause de sa désobéissance.
Ensuite, j'ai éprouvé un sentiment d'incompréhension, à certains moments. Je ne m'y retrouvais pas. J’étais perturbée par l'ordre chronologique car il n’était pas respecté. Beaucoup de changements d'endroit brusques apparaissaient soudainement.
Et enfin, Ce roman est un . Mon coup s'est porté sur celle-ci: " Nothing is forever, except death"

Iseult1 - - 29 ans - 18 novembre 2013


Album photos 7 étoiles

Ma critique sera aussi courte que celle de Lucien était belle (relisez-la)…
La construction de ce livre est intéressante.
Il se présente comme une suite de polaroïds, des instantanés qu'on aurait collés dans le désordre, le tout reconstituant la vie d'Hermann.
Partiellement en tout cas, car les photographies mises bout à bout ne forment pas un film : il y a trop de blancs.
Une enfilade de chapitres extrêmement courts qui permet, entre ceux-ci, la respiration.

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 3 novembre 2002