Canardo (Une enquête de l'inspecteur), tome 12 : La nurse aux mains sanglantes de Sokal

Canardo (Une enquête de l'inspecteur), tome 12 : La nurse aux mains sanglantes de Sokal

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Jean Loup, le 16 mai 2002 (Vaulx en Velin, Inscrit le 8 novembre 2001, 50 ans)
La note : 4 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 284ème position).
Visites : 4 636  (depuis Novembre 2007)

Palmipède qui prend l'eau

Déjà la treizième enquête du canard en imper (y compris "Premières enquêtes", numéro zéro). Depuis plus de vingt ans, Canardo traîne sa dégaine de paumé dans le monde de la BD, ce qui représente un sacré tas de clopes fumées (contrairement à Lucky Luke, il ne s'est toujours pas mis au brin d'herbe) et de verres avalés. Le héros de Sokal, vous l'aurez compris, n'est pas du genre propre sur lui, d'autant que son moral est à la hauteur de son physique : plutôt faiblard et désabusé. Ce personnage atypique a fait merveille dans les six premiers volumes de la série, où l'on compte de véritables joyaux comme "Le chien debout", "La marque de Raspoutine" ou "L'Amerzone". Et puis ensuite, le côté glauque a été mis en retrait par l'auteur, qui s'est orienté vers le polar plus classique : "L'île noyée", "Le canal de l'angoisse" ou "Le caniveau sans lune" sont moins originaux, mais honorables.
"La nurse aux mains sanglantes" s'inscrit dans la lignée de ces albums, mais le scénario est médiocre. Le procés a vraiment des allures de série B américaine, ce qui est sans doute voulu mais qui n'est pas plus passionnant que ce qu'il imite. La démonstration de Canardo est lourdingue, et n'émerveillera que le lecteur qui n'a jamais goûté à un bon polar bien tordu. Quant à la pirouette finale... on la sent venir d'assez loin, ce qui est un constat d'échec. Graphiquement, on peut s'étonner de la coiffure à longueur variable de l'accusée, qui a les cheveux dans les yeux avant de se retrouver avec une frange bien nette (page 10) !
Au total, malgré mon affection pour Sokal et cette série dont j'ai fidélement acheté tous les titres depuis ses débuts, on ne peut que regretter une nouvelle déception. L'achat de cette enquête est largement dispensable (voire déconseillée), et amène le lecteur à se poser la question fatidique : Canardo vaut-il encore le coup ? Est-ce que je vais continuer à suivre cette série ? Franchement, aujourd'hui, c'est plutôt non.

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Les éditions

  • La nurse aux mains sanglantes [Texte imprimé] Sokal avec la collab. de Pascal Regnauld
    de Sokal, Regnauld, Pascal (Collaborateur)
    Casterman
    ISBN : 9782203335530 ; 20,01 € ; 26/02/2002 ; 48 p. ; Cartonné
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Moi, j'aime bien les nurses...

10 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 2 novembre 2005

Voici certainement un de mes albums préférés des aventures de Canardo. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce canard transformé en inspecteur privé par le génial auteur belge, Benoît Sokal, je leur dirais, seulement et tout simplement, que dans ces intrigues policières il faut surtout bien se laisser prendre par les ambiances, les aspects les plus policiers étant souvent secondaires… et d’une certaine façon, c’est bien un peu le cas dans cet épisode…
Canardo vient d’être envoyé à Crowtown pour sortir mademoiselle Vanessa Morane d’une situation bien délicate. Elle est sur le point d’être condamnée à mort pour le meurtre horrible du couple Montaldo, des riches bourgeois chez qui elle jouait le rôle de nurse au près de leur fils Johnny.
Sur place, Canardo devra compter sur Bill Keagan, l’avocat qui semble assez désespéré : « Si Vanessa Morane est déclarée coupable, c’est la peine de mort ; on va la piquer comme une chienne malade… » et d’ailleurs, Vanessa Morane est bien une chienne… Il faut dire que dans cette bande dessinée animalière tous les personnages sont des animaux… ce qui n’en fait pas pour autant une lecture pour enfants, bien au contraire…
Mais Canardo ne semble pas s’en faire pour autant : « Il nous reste une trentaine d’heures pour trouver un autre coupable à cette boucherie ! ».
Mais ce ne sera pas chose facile car la jeune femme, même en prison, ne se montre pas très coopérative. M. et Mme Montaldo semblent, eux aussi, d’une nature particulière et la vie chez eux, au quotidien, ne devait pas ressembler au paradis, au moins pour cette pauvre Vanessa. D’ailleurs que s’est-il passé ce soir-là, quand le couple eut bu et fumé plus que de raison ? C’est bien ce qu’aimerait découvrir le pauvre Canardo pour sauver Vanessa…
Mais pourquoi, Canardo se retrouve-t-il au cœur de cette histoire ? Parce que l’institution qui a formé Vanessa, l’Institut Bellegarden de Suisse, ne tient pas à avoir des retombées négatives suite à cette affaire concernant une de ses anciennes élèves… Tout simplement ! Et comme Canardo est toujours fauché, il lui faut bien un peu d’argent pour payer, au moins, son tabac et ses bières…
Je trouve que dans cet album Benoît Sokal s’est surpassé pour le dessin et certaines séquences comme celle en prison sont d’anthologie… Je peux vous paraître excessif, mais je pense qu’au fur et à mesure des albums son dessin s’est affermi, sa narration graphique est devenue de plus en plus efficace et ses personnages de plus en plus profonds, humains, crédibles… De plus, j’estime que cet auteur est le champion des scènes dans la pénombre, et elles ne manquent pas dans cet album…
Oui, c’est vraiment une des grandes réussites de cette série et qu’importe si Canardo, une fois de plus serais-je tenté de dire, ne réussit pas pleinement sa mission… Ce n’est pas là l’essentiel… C’est une histoire tellement agréable à lire ! Alors allez-y, laissez-vous surprendre et dites-moi ce que vous en pensez !!!

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