Ballade pour Georg Henig de Viktor Paskov

Ballade pour Georg Henig de Viktor Paskov
(Balada za Georg Henih)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Dirlandaise, le 20 mai 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 083ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Un violon pour Dieu

Originaire de la ville de Sofia en Bulgarie, Victor Paskov est musicien et se consacre désormais à l’écriture. Pour résumer un peu l’histoire : Georg Henig exerce le métier de luthier. Il est arrivé à Sofia à l’âge de quarante ans et au tout début de l’histoire, il en a quatre-vingt cinq. Excellent dans son domaine, il a enseigné pendant de nombreuses années et ses élèves, bénéficiant de la renommée de leur maître, exercent le métier avec un certain succès. Un jour entre dans son atelier un père et son fils de quatre ans. Le père, musicien à l’Opérette, commande un violon pour son fils Victor. Cinq années passent et des événements dramatiques font que Victor retrouve le vieux maître luthier. Le vieil homme vit désormais seul dans un logement d’une totale insalubrité et est régulièrement agressé par son voisin qui n’hésite pas à l’intimider avec son énorme chien. Il reçoit la visite de ses Ombres, les fantômes de personnes chères décédées avec qui il converse pendant des heures. Dès lors, une douce complicité se crée entre le vieillard et l’enfant. Mais Georg est conscient de sa misère et de sa déchéance. Il sait que sa vie s'achève mais avant de quitter ce monde de souffrances et de partir retrouver sa chère épouse, il décide de fabriquer un dernier violon, un violon pour Dieu.

Je n’ai pas accordé une note parfaite mais j’ai hésité avant d’enlever la moitié d’une étoile car ce livre m’a permis de découvrir un personnage que je considère comme l'un de ceux qui m’ont le plus marquée à date parmi ceux rencontrés dans les ouvrages qui me sont passés entre les mains. L’auteur insiste un peu trop sur la misère de Georg et cela devient parfois redondant et m’a légèrement agacée. Le début est un peu laborieux et terne. Bref, je me suis ennuyée un brin et la tentation de refermer le livre était forte. Mais je me suis accrochée et c’est tant mieux. Cela m’a permis de lire une merveilleuse histoire. Le contexte est déprimant toutefois, le quartier où réside Victor et sa famille est très pauvre. Les voisins sont aux prises avec différents problèmes et parfois cela tourne au drame. Il y a des suicides, des échauffourées mais les habitants se tiennent les coudes et une belle solidarité montre son visage dans les coups durs. Cependant, en certaines circonstances, la jalousie et la mesquinerie s’emparent des gens et ils deviennent d’une méchanceté navrante.

C’est un livre sur la vieillesse, la solitude, l’amitié, la solidarité humaine et surtout sur l’importance d’exercer un métier qui nous rapproche de Dieu. Georg fait passer son métier avant tout le reste et jusqu’à la fin, il reste fidèle à ses principes. Il lègue au jeune Victor un héritage précieux qui changera la vie et le destin du jeune garçon. Beaucoup d’humanité habite ce merveilleux livre et j’avoue que la fin m’a émue et tiré quelques larmes. Malgré ses imperfections, c’est un récit d’une merveilleuse tendresse et d’une remarquable humanité.

« Georg Henig était assis ou, plus exactement, Georg Henig était recroquevillé sur le divan, comme s’il souffrait de violentes douleurs à l’estomac. Il dodelinait de la tête. La pièce était plongée dans l’obscurité. Aucun rayon de soleil ne pouvait passer à travers la couche de saleté, d’une épaisseur de cinq centimètres, qui recouvrait les carreaux. Une faible lumière, gluante, frileuse, filtrait d’on ne sait où, semblable à du givre sur du métal, et elle rendait les objets plus grands et plus gris. Ça sentait la vieillesse, le lichen, la pourriture, la mort. Ça sentait l’aigre et la saleté. Une petite cafetière de cuivre mijotait sur le réchaud : c’était le seul son à peu près humain que l’on entendît dans la pièce. »

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9 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 15 décembre 2020

"Ballade pour Georg Henig" de Viktor Paskov (208p)
Ed. de l'Aube

Bonjour les fous de lectures....
Cette lecture m'a permis de valider un auteur bulgare.
Les années 1950, Sofia.
Viktor, un jeune garçon ( personnage quasi autobiographique) , raconte l’histoire d’un vieil émigré tchèque, maître luthier Georg Henig.
Démuni et solitaire, il est rejeté par ses anciens apprentis bulgares et vit dans le fond d'une cave dans un extrême dénuement.
La famille de Viktor, passionnée de musique, bien qu'ayant ses propres problèmes et tirant le diable par la queue, va se rapprocher du luthier et tenter de l'aider.
Celui-ci va transmettre au jeune Viktor les valeurs d’art, de foi et d’amour, valeurs qui font cruellement défaut dans ce quartier pauvre de Sofia dans les premières années du communisme.
Viktor se trouve un grand-père d'adoption et Georg, le luthier,une famille.
Ce sont dans les bavardages et radotages du vieil homme que le jeune enfant va trouver petit à petit le chemin menant à la vie d'adulte.
Un livre tendre, sans violence, sans grands rebondissements aux doux accents de conte de Noël.
Dommage que l'on en ait si peu parlé... un joli livre à découvrir qui vous parle d'amour et de musique.
Ce livre est le second écrit par l'auteur et lui a permis de remporter le prix de littérature étrangère à l’exposition du livre de Bordeaux.

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  Sujets Messages Utilisateur Dernier message
  Simple coïncidence 4 Dirlandaise 21 mai 2011 @ 02:37

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