Le Faucon Gris
de Emmanuel Anzeraey

critiqué par Emmanuel Anzeraey, le 18 mai 2011
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Les Chroniques du Faucon Gris
Résumé :

Fils de la bourgeoisie de Shaalymar, le jeune Kayliegh Lynn rêve d’aventures et de gloire. Ainsi, lorsqu’un mystérieux marchand d’art lui propose de récupérer une arme rare qu’on lui a dérobée, le jeune homme embrasse la carrière de voleur sans hésiter. A croire qu’il est né pour cette profession. Fin bretteur, adroit et surtout doté d’une chance prodigieuse, surnaturelle pourrait-on dire, il enchaîne les hauts faits avec maestria. Sa réputation grandit et Kayliegh Lynn devient le Faucon Gris de Shaalymar, un voleur terriblement efficace et craint de tous. Mais on ne peut s’attaquer aux grands de ce monde sans en subir les conséquences et s’attirer les foudres des pires ennemis qui soient.


Critique parue dans Fan2Fantasy n°15 :
LE FAUCON GRIS

Emmanuel ANZERAEY

Lorsque le jeune Kayliegh Lynn se lance sans hésiter vers cette nouvelle vie de voleur, c’est par goût pour l’aventure et surtout pour échapper à son existence fade et insipide.
En effet, la chance lui souriait tant que son quotidien a toujours été sans surprise et tellement ennuyeux !

Mais ce choix ne sera pas anodin car il revient à pactiser avec Arkkhenos, le Dieu des Mille Enfers… !

Dorénavant, Kayliegh nous emmène dans l’ambiance chaude et mystérieuse du port de Shaalymar, là où en dehors des ruelles étroites, des bars et des recoins sombres se terrent des personnages bien plus sombres encore, tellement sombres que seule la sorcellerie pourrait expliquer les créatures qui les accompagnent.

Sa chance devra-t-elle le protéger de ses ennemis ou bien de lui-même ?


L’action de ce livre, toujours forte et dynamique, semble se dérouler au rythme d’un manga Seinen de type fantastique.
Cet ouvrage est très bien écrit. Il est facile, rapide et agréable à lire.
Héroïc-fantasy trop classique, univers peu développé. 3 étoiles

Dans le prologue l'on découvre le personnage central de l'histoire, Kayliegh, le fils d'un riche marchand, progressant à l'intérieur du cratère d'un volcan en quête d'un anneau forgé par les Dieux afin de se libérer de l'anneau jumeau qu'il porte au poignet depuis que bébé son père à passer, en échange d'une forte somme et par l'intermédiaire d'un prêtre, un pacte avec Cylath le dieu Bienveillant. Mais pour se faire Kayliegh contraint un démon pour accéder à l'anneau qui va lui rendre sa liberté et se faisant le libère. Le combat qui s'engage avec la créature tourne à son avantage, mais déséquilibré il chute dans l’abîme et précédant sa mort sa vie défile sous ses yeux.

Une introduction plutôt originale avec une touche de dark-fantasy intéressante.

L'auteur fait un grand bond en arrière pour nous ramener au moment où le père annonce à la mère, tenant le bébé de quelques mois dans ses bras, le pacte passé avec le Dieu.

L'auteur adepte des bonds dans le temps nous fait retrouver Kayliegh attablé dans un bar du port, s’apitoyant sur une vie fade et ennuyeuse et sur un avenir pour lui pas des plus prometteur en terme d'imprévus.

Tout le récit est intégralement axé sur les hauts faits du jeune homme et les ennuis qui en découlent pour lui. Pas d'autres personnages , même de second plan n'occupe une place significative dans l'histoire. Si le début du récit laissait présager une orientation dark-fantasy, c'est dans une héroïc-fantasy tout ce qu'il y a de plus classique que nous plonge l'auteur avec un héros invincible et des actions plus spectaculaires les unes que les autres.

Si géographiquement, avec l'énumération de nombreuses régions des Libres Royaumes, semble vaste, l'intégralité de l'histoire se déroule intra-muros dans la cité portuaire de Shaalymar. Hormis un Panthéon intéressant et un bestiaire présentant de nombreuses créatures, l'univers n'est pas du tout développé, on a presque l'impression que le héros est le seul à vivre dans la ville car pas une seule fois n'est évoqué les us et coutumes des personnes qui vivent à Shaalymar. Si les créatures sont nombreuses, elles se révèlent pour la plupart affreusement classiques. Seule la magie très orientée sorcellerie apporte une petite touche quelque peu novatrice à l'histoire.

Si l'histoire est plutôt plaisante à lire et distrayante, elle ne nous offre qu'une suite d'aventures simple avec un héros ressemblant trop par ses exploits à un Conan , opposé à un adversaire très largement inspiré du monde de Stormbringer. Si l'histoire date des années deux milles on a la nette impression de revenir aux prémices du genre.

Le point fort du roman ne repose que comme dans toute héroïc-fantasy sur les combats très détaillés très visuels et largement mâtinés de magie noire. Même si on les apprécie cela ne suffit pas a en faire une fantasy de premier plan.

Si les descriptions ne sont pas très longues et pour cause seul quelques points de la ville sont partiellement décrits et uniquement lorsque le héros s'y trouve, elles sont toutefois répétitives dans leur formulation. A des descriptions certes très courtes, l'auteur nous livre nombre d'introspections de Kayliegh sur sa vie qui ralentissent légèrement la dynamique de lecture. Par moments on a l'impression d'être dans une fantasy intimiste alors que le récit n'en a pas les caractéristiques.

Le style de l'auteur est très imagé, riche car agrémenté de nombreuses métaphores, un peu ampoulé pour le sous-genre, mais restant direct dans les moments d'action.

Une histoire intéressante sur le fond, mais pas assez fouillée sur le fond pour un premier tome qui se veut introductif. Si l'on enlève le héros il ne reste que du vide !

Goupilpm - La Baronnie - 67 ans - 5 octobre 2017