L'artiste et les commissaires : Quatre essais non pas sur l'art contemporain mais sur ceux qui s'en occupent
de Yves Michaud

critiqué par Veneziano, le 17 mai 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
De la complexité dans l'art
Le XXème siècle a amené, dans l'art, des métamorphoses incessantes, des ruptures violentes, presque ininterrompues, dont il est resté un mouvement continuel. L'art est désormais éphémère, "trans-genres". La diversité devient la règle d'or, la complexité également, du même coup.
Et cela a des conséquences institutionnelles : les collections deviennent beaucoup plus difficiles à gérer, hétéroclites dans leur contenu, les musées deviennent commanditaires, donc acteurs, et non plus seulement gardiens de temples, ainsi qu'un peu des grandes surfaces de ce qui est devenu un divertissement.

L'art devient donc un réseau, de type rhizomique. L'ouvrage montre les conséquences, nombreuses, complexes et inter-dépendantes de la continuité du phénomène d'hétérogénéité, voire d'extranéité désirée et exacerbée. S'il est clair, il demande de s'y pencher avec lenteur, en raison de son caractère tant analytique que didactique. La réalité décrite et décryptée est complexe, pour un style, sinon limpide, au moins largement accessible.

Cette lecture permet de faire le point, au moins de se forger une idée, sur l'état du marché de l'art et de l'état des musées, au moins d'art contemporain. L'objectif est donc atteint. J'ai trouvé ça passionnant.