Les foudroyés
de Paul Harding II

critiqué par Ulrich, le 16 mai 2011
(avignon - 49 ans)


La note:  étoiles
Il touche l'universel de chacun !
Comment vous raconter ce livre ? Il est tout en finesse. Il affleure. Et pourtant il va toucher l’essentiel : la vie, la mort, le temps, ce que nous sommes, d’où venons nous ? Quel paradoxe ! Fabuleuse prouesse de toucher, presque mine de rien, l’universel de chacun. Sans récit parfaitement défini, le narrateur qui se meurt nous dévoile non pas tant sa vie mais la vie. Pour cela il emprunte deux images : la nature et l’horloge. Il est horloger, fabuleuse métaphore du temps qui passe. La nature sert de décor et est omniprésente. Le narrateur nous raconte son histoire qui n’a presque rien d’exceptionnelle. Mais derrière cette apparente banalité, tout se tisse : le père, la mère, l’amour, la quête du père, la vie remplie, la mort qui vous prend. La nature, le fait qu’elle représente l’essence de toute chose, son cycle, son évanescence, il s’en sert prodigieusement. Jamais je ne l’ai lue si intiment liée à l’homme. Ce livre n’est en rien un retour à la terre. Il sert juste à dire que nous sommes dans la nature, un de ses éléments. Enfin, comme si ce livre n’était déjà pas assez remarquable, la description de l’agonie, de la vie qui se retire d’un corps, finalement touchant presque du doigt l’âme mérite à elle seule la lecture. La lecture est à l’image de ce livre. Elle est paradoxe. Ce n’est pas un récit qui vous dévore ! mais par contre il vous marque au plus profond de votre être. Reconnu par les critiques du monde entier, je ne peux moi aussi que me glisser dans le concert de louange.
très beau 9 étoiles

Ce livre a vraiment la grâce.... magnifique récit que celui d'un homme qui est en train de mourir (scène d'ouverture magistrale) et qui par le fait même de mourir repense à des moments de sa vie, fait ressurgir des sensations, des ressentis, des hallucinations même ; plusieurs formes d'écriture au sein du même roman : classique, encyclopédique (traité d'horlogerie !), poétique... Paul Harding nous entraine dans des pans entiers de la vie de cet homme avec une infinie tendresse pour lui et un grand respect ; fabuleuse déclaration d'amour au père (aux pères), évocation toute en finesse d'une certaine Amérique, d'une certaine époque, et effectivement ode à la nature et à l'homme comme n'en étant qu'une infime particule.

évocation de la maladie de son père (épileptique) qui aura des conséquences désastreuses sur l'histoire familiale, mais aussi de son grand-père, qui s'efface , devient flou....

roman atypique, magnifique, émouvant... qui nous habite encore longtemps après l'avoir lu.

un vrai grand beau livre.

Aligot - - 54 ans - 30 octobre 2011