Julia et Roem
de Enki Bilal

critiqué par Nothingman, le 16 mai 2011
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Variation shakespearienne
Julia et Roem », très librement inspiré du « Roméo et Juliette » de Shakespeare, est le deuxième volet d’une trilogie sur l’état de la planète.
Après le « coup de sang » environnemental dont Animal’z relatait l’impact tragique et dévastateur, la planète s’apaise et se recompose, les survivants réapprennent à s’organiser. Dans cette géographie chamboulée, des déserts ont surgi. Et c’est au coeur de l’un d’entre eux, bien improbablement situé à l’emplacement de la mer Baltique, que l’on suit la trace d’un ex aumônier militaire énigmatique, installé au volant d’une Ferrari électrique lancée à plein régime. Trois personnages vont croiser sa route : deux jeunes hommes qu’il sauve in extremis de la mort par déshydratation, et un rapace blessé par balle, dont il répare l’aile cassée.
Les trois hommes vont être recueillis par d’autres humains dans un genre de subsistance de plate forme pétrolière, faisant irrémédiablement penser à un grand château. Au sein de ce château : Lawrence, Parrish, Tybb, Julia, Merkt, Roem. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? N’est-on pas en train d’assister à un sombre remake d’une tragédie shakespearienne bien connue ?
Enki Bilal a décidé de modifier la fin de la pièce pour ne pas trop verser dans le pessimisme. Après Animal’z, autour de la survie de l’espèce humaine, Julia & Roem aborde donc son avenir, qui passe forcément par le repeuplement de la Terre. En attendant le troisième et dernier acte de cette trilogie d’anticipation
Le dessin est une fois de plus splendide, jouant sur les bruns, les gris avec toujours une pointe de rouge. Là où Animal’z pêchait par un peu trop d’abstraction, le dernier Bilal plonge le lecteur dans une histoire compréhensible de bout en bout. Il dépeint des humains en perte totale de repères, dans un monde devenu incertain.Le grand format des cases permet d’apprécier au mieux le coup de patte de l’auteur.
Si l’histoire ne brille pas par son originalité, la réinterprétation qu’en fait Bilal est néanmoins intéressante