La porte
de Margaret Atwood

critiqué par Nance, le 13 mai 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Mûr
La porte est le plus récent (publié en 2007) recueil de poèmes de l’auteure. C’est le deuxième que j’ai lu, le premier étant Le cercle vicieux (un de ses premiers, sortie en 1964, publié pour la première fois en français en 2000 !).

La porte est plus subtil, plus introspectif, avec moins d’artifices, mais m’a aussi moins marqué par moments. Il forme néanmoins un tout plus cohérent et je peux voir l’évolution. On aborde, entre autres, la mort (de parents, d’animaux, celle qui nous attend tous), la maladie, sa vocation d’écrivaine, son passé, la société, l’écologie...

J’ai apprécié la plupart des poèmes, les cinq poèmes qui m’ont plus retenu l’attention, le poème éponyme qui clôt le recueil (« La porte s'ouvre; Ô dieu des gonds, dieu des longs périples, vous avez gardé la foi. Il fait noir là-dedans. Vous vous abandonnez aux ténèbres. Vous y entrez. La porte se ferme. »), Une autre visite à l’Oracle (« Vous voulez connaître votre avenir ? Mais vous préférez une belle histoire en tout temps. Ou c'est ce que vous dites. »), Le dernier des hommes raisonnables (« Si tu perds ton sang-froid, se rappelle-t-il, tu perds tout. Malgré tout, il commence à être fatigué. Ne rien dire lui demande un effort épuisant à la longue. »), Le hibou et le minou, quelques années plus tard (« Comment a-t-on bien pu penser pouvoir changer le monde ? Nous et nos astucieux signes de ponctuation. Une mitraillette, maintenant - ça serait différent. Finis les adjectifs onctueux. On va directement au verbe. ») et Ma mère décline (« Si elle était un bateau, on pourrait dire que la lune brille à travers ses côtes et qu'il n'y a pas de pilote, mais on ne pourrait parler de dérive; il y a quelqu'un. Ses yeux aveugles éclairent son chemin. »).

Un bon moment de lecture.