L'été de la vie
de John Maxwell Coetzee

critiqué par Tanneguy, le 4 mai 2011
(Paris - 84 ans)


La note:  étoiles
Autobiographie fictive
JM Coetzee, prix Nobel de littérature en 2003, imagine qu'un écrivain (Vincent) rédige sa biographie, après sa mort (alors qu'en réalité il vit actuellement en Australie), à partir de ses oeuvres naturellement, mais aussi des entretiens avec cinq personnages qui l'ont plus ou moins connu.

Quelle est la part de la fiction, quelle est la part de la "confession" ? Je suis incapable de le dire, mais le récit qui en résulte est plaisant et dénote une sincérité certaine. Comme en plus l'écriture est soignée et la présentation originale, on prend grand plaisir à prendre connaissance de ce roman (?).

Coetzee est un Sud-Africain blanc d'origine afrikaans, de ceux qui avaient acquis par leurs ancêtres le droit du sol, mais qui estimaient que seuls les Noirs devraient à terme diriger le pays - ils n'étaient pas majoritaires à l'époque considérée (les années 1970).

Les entretiens concernent une femme adultère, une cousine chérie, une danseuse brésilienne, un ancien collègue universitaire, une maîtresse française. A travers ces conversations, parfois brutes, parfois mises en forme, on découvre un jeune écrivain torturé, fermé à l'agitation mondaine, peu apprécié par ses contemporains. Ses relations difficiles avec un père âgé, aussi peu bavard que lui, sont émouvantes. Il apparaît également préoccupé par l'avenir de son pays ( mais est-ce le sien à ses yeux ?) et par la violence qui s'y développe.

Une oeuvre originale et plaisante