The Fifth Miracle
de Paul Davies

critiqué par Oburoni, le 29 avril 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
La vérité vient d'ailleurs
Que nos ancêtres connus les plus lointains soient des organismes aquatiques est une chose, que la vie elle-même soit apparue dans l'eau en est une autre. C'était l'hypothèse émise même par Darwin, une hypothèse qui en a depuis torturé plus d'un et pourtant...

Deux récentes découvertes majeures bouleversent nos préjugés a ce sujet.

D'abord, l'existence d'extrêmophiles -organismes vivants à des températures extrêmes dans les profondeurs de la Terre.
Puisque, de par leurs habitats, ces organismes privilégièrent d'une protection contre les cataclysmes cosmiques en tout genres (comètes, météorites...) qui frappèrent constamment notre planète il y a environ 4 milliards d'années, ils défient l'idée même que la vie est apparue dans l'eau pour faire des profondeurs de la Terre un lieu de naissance tout aussi plausible. Les étudier, en tous cas, pourrait apporter des éclaircissements plus concrets sur les formes les plus primitives du vivant que ceux issus de manière purement hypothétique en laboratoire (l'expérience Miller-Urey, cas d'école sur lequel l'auteur revient dans des passages pertinents).

Autre découverte importante : le fait que certains de ces objets cosmiques venus s'écraser sur Terre (par exemple la météorite de Murchinson) regorgent des éléments nécessaires a la vie, dont des acides aminés. Alors, bien sûr, si la présence de ces éléments est loin d'être synonyme de présence de vie, elle soulève toutefois d'importantes questions. La vie est-elle apparue sur Terre ? Est-elle apparue ailleurs dans l'Univers et implantée sur Terre suite à une collision cosmique ? Ou bien est-elle le produit d'une symbiose entre éléments terrestres et d'autres extraterrestres ? Mieux : quelles sont les probabilités pour que la vie existe, même sous forme primitive, sur d'autres planètes ? Paul Davies s'attarde ici particulièrement sur le cas de Mars, dont les conditions il y a 4 milliards d'années étaient plus favorables à la vie que celles de la Terre avec qui, aussi, les contacts étaient plus nombreux à travers des impacts cosmiques plus fréquents. Des questions fascinantes, qui nous renvoient au fond à notre place même dans le cosmos : sommes-nous un accident isolé, ou bien le produit logique d'un vaste écosystème (l'Univers) dont les conditions sont favorables à la vie ?

Passionnant de bout en bout, accessible et riche en détails, l'auteur sait développer ses arguments de manière pertinente et, malgré le fait qu'il se penche sur des hypothèses époustouflantes, jamais il ne sombre dans le sensationnalisme, pourtant si facile lorsque l'on manipule de tels sujets. Ses questionnements, mêlés a une telle prudence, font de ce livre un essai hautement recommandé pour quiconque n'a pas peur de se frotter à ce genre d'énigme.

Grandiose.