Le grand jeu
de Jean-François Deniau

critiqué par CC.RIDER, le 28 avril 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Dans les coulisses du Pouvoir
Conseillère écoutée de l'Elysée, Août se retrouve placée par le Président à la tête des services secrets français. Chargée de nombreux dossiers délicats, elle fait appel à quelques agents très spéciaux, tous membres du cercle des douze Mois, anciens baroudeurs aux palmarès impressionnants parmi lesquels le narrateur, toujours éperdument amoureux de sa patronne.
Ce livre est présenté comme un roman type espionnage alors que c'est plutôt une suite de nouvelles ou d'anecdotes sur des évènements qui défrayèrent la chronique à leur époque. Bien sûr, J.F. Deniau prend la peine de préciser : « Inutile de chercher à savoir qui se cacherait derrière les initiales ou les fonctions. Comme il est inutile de vouloir y trouver la description du fonctionnement d'un Service et ses rapports avec l'Elysée il y a vingt ans. » Et pourtant le lecteur ne peut s'empêcher de ne pas en croire un mot. En réalité, l'auteur nous fait pénétrer dans les coulisses du pouvoir, dans les arrière-cuisines de la haute politique, lieux qu'il a bien connu comme ministre et conseiller. Il nous raconte comment les Russes ont bénéficié de l'aide discrète de la France pour se sortir du bourbier dans lequel ils s'enlisaient au Yémen, comment un bateau affrété par une ONG a pu disparaître en mer Rouge avec toute sa cargaison, comment la France armait les deux camps pendant la guerre Irak-Iran ou comment elle n'a pas daigné rembourser le milliards de dollars d'Eurodif que le Shah lui avait prêté pour son programme nucléaire. Autant de vieilles histoires comme celles de Bousquet, de Maxwell et autres mafieux d'Antigua se servant du tourisme comme paravent au trafic de drogue, plus ou moins connues ou révélées à l'époque et pas tellement plus éclairées par ce livre faussement informatif, très vaguement romancé, dont les personnages sont sans épaisseur et dont la bluette entre Août et le narrateur reste sans grand intérêt. Un grand Jeu bien décevant au bout du compte...