Bohémond d'Antioche
de Jean Flori

critiqué par CC.RIDER, le 20 avril 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Une vie d'aventures extraordinaires
Digne héritier d'une longue lignée de Normands conquérants qui s'imposent au XIème siècle en Italie du Sud, Bohémond est contraint de quitter la Pouille et la Calabre de son père Guiscard, son demi-frère ayant capté l'héritage familial. A la tête de 500 chevaliers, il rejoint les rangs des Croisés qui, à l'appel du pape Urbain II, veulent libérer la Terre Sainte. Il devient l'un des chefs les plus prestigieux de la Première Croisade aux côtés de Godefroy de Bouillon et Raymond de Toulouse. Après un siège mémorable, il s'empare de la ville d'Antioche dont il fait sa principauté et la clé des états latins, ne respectant pas les traités signés avec Alexis, l'empereur byzantin dont il aurait dû être le vassal, mais qui se révèle être un traitre et un félon versatile.
Quelle vie d'aventures extraordinaires que celle de ce personnage qui parvient à se hisser au niveau des plus grands à la seule force de son courage, de sa détermination, de sa foi et de sa ruse. Car c'est un personnage complexe que nous décrit Jean Flori dans cette magistrale biographie et un contexte particulièrement embrouillé que celui de l'Orient de l'époque. Des empires se font et se défont. Des alliances se créent entre partenaires les plus improbables. Les ennemis d'hier deviennent les partenaires du lendemain. Disputée avec acharnement, Jérusalem passe de mains en mains. D'abord byzantine, puis turque et ensuite égyptienne avant que les Croisés ne s'en emparent et ne mettent tout le monde d'accord avec une puissance militaire ridiculement faible. Un livre d'historien, documenté, sérieux, n'hésitant pas à présenter les différents témoignages, même s'ils sont contradictoires. Evidemment, on est loin du roman historique ou des fictions grandiloquentes et partiales. Un peu aride, mais à conseiller aux vrais passionnés d'Histoire.